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Yannick Jadot présente un programme écolo-optimiste

Le candidat écologiste à l'élection présidentielle se veut le chantre de l'écologie positive. France 100% renouvelable, autonomie alimentaire et économie circulaire sont au cœur d'une candidature "enthousiaste".

Gouvernance  |    |  L. Radisson
Yannick Jadot présente un programme écolo-optimiste

"Je ne veux pas être le candidat de la fin du monde", affirme Yannick Jadot, qui affiche au contraire sa volonté de construire le monde de demain. Le candidat d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) à la présidentielle a présenté son programme (1) ce mercredi 11 janvier, en présence des autres candidats de la primaire écologiste.

Vice-premier ministre en charge de l'écologie

Au niveau institutionnel, Yannick Jadot souhaite créer un poste de vice-premier ministre en charge de l'écologie traduisant la transversalité de la question écologique. "Tous les ministres de l'Environnement l'ont dit, ils ne sont pas en capacité de gagner les arbitrages", justifie-t-il. Le candidat propose également une troisième chambre qui interviendrait en amont des lois. Cette institution aurait un droit de veto sur les politiques publiques qui vont à l'encontre de critères écologiques tels que les émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité, le risque chimique et l'épuisement des ressources.

“ L'écologie n'est pas le retour à la bougie mais a besoin de toutes les innovations ” Yannick Jadot, candidat EELV
Le député européen souhaite également mettre en place des contrats territoriaux de transition écologique associant les différentes parties prenantes sur le modèle du Grenelle, qui a constitué "une vraie rupture culturelle, même si les lois qui ont suivi n'étaient pas à la hauteur de l'enjeu". Yannick Jadot croit en effet à la force du local et, s'il se prononce pour un Etat "fort et efficace", il ne le souhaite pas "en surplomb de la société".

France 100% renouvelable en 2050

En matière d'énergie, le candidat écologiste plaide pour une France 100% renouvelable en 2050, pas seulement en matière d'électricité. "Le sujet de la transition énergétique est celui du modèle de société dans lequel nous vivons", explique l'eurodéputé qui prône la décentralisation, la participation citoyenne et la relocalisation de l'économie. "L'écologie n'est pas le retour à la bougie mais a besoin de toutes les innovations", explique-t-il. Qu'il s'agisse d'innovations technologiques comme l'illustrent les progrès accomplis dans la production d'énergie photovoltaïque, mais aussi d'innovations sociales ou financières nécessaires, par exemple, pour mener à bien la rénovation thermique des bâtiments. Une rénovation qu'il souhaite mener au rythme de 750.000 logements par an d'ici 2022.

Concernant le climat, le candidat se réjouit de l'absence de débat sur le dérèglement climatique en France, et veut lier combat pour le climat et contre le nucléaire. Un combat qui vise une sortie de cette énergie à horizon 2035, et qui, bien entendu, n'autorise "ni Bure, ni EPR". Pour cela, l'ancien dirigeant de Greenpeace souhaite prendre exemple sur la loi de sortie du nucléaire allemande, adossée à un programme de promotion des énergies renouvelables (EnR) via des coopératives. A court terme, le candidat réclame la fermeture de Fessenheim, tout comme les trois centrales à charbon françaises, mais en prenant soin d'accompagner les salariés dans cette transition.

Construire l'autonomie alimentaire

En matière d'agriculture, l'eurodéputé fixe un objectif de 100% de la restauration collective issus de l'agriculture paysanne locale ou bio. Par ailleurs, 50% des fonds de la politique agricole commune (PAC), qui représentent 9 Mds€/an en France, seront alloués à la conversion vers des modèles durables. M. Jadot souhaite également affecter 1% du bénéfice de l'agro-alimentaire à la relocalisation agricole.

Le candidat entend promouvoir la signature de contrats de conversion entre les agriculteurs et les collectivités pour se tourner vers le bio et le zéro phyto. Il vise en effet une France zéro pesticide d'ici 2030, citant en particulier le glyphosate. Mais souhaite aussi interdire les autres produits toxiques, comme les perturbateurs endocriniens, et encadrer les nanotechnologies.

"Construire l'autonomie alimentaire est un enjeu de société", explique Yannick Jadot qui pointe les menaces pour la production de viande en France contenues dans les traités Ceta et Tafta, tout en souhaitant interdire les élevages industriels type "ferme des 1.000 vaches". Le candidat dénonce par ailleurs la cogestion Etat/FNSEA, militant plutôt pour une démocratie alimentaire faisant participer toutes les parties.

Pour ce qui concerne l'aménagement du territoire, M. Jadot souhaite qu'on ne continue pas à "construire le progrès autour de l'artificialisation des sols". Cela passe par une révision du schéma national des infrastructures de transport, par un combat contre les grands projets inutiles (Notre-Dame-des-Landes, Lyon-Turin, contournement de Strasbourg) mais aussi contre l'extension des zones commerciales. Il souhaite par ailleurs renforcer les mesures de protection de la biodiversité, en particulier en outre-mer et dans les océans.

Moins taxer le travail, davantage la pollution

En matière de fiscalité, le candidat écologiste pose le principe de taxer moins le travail et davantage la pollution, en mettant notamment fin aux 13 M€ de niches fiscales anti-écolo. En particulier faire disparaître la niche fiscale sur le diesel en cinq ans et utiliser 50% du produit ainsi récupéré pour financer une prime à la conversion vers des véhicules peu polluants. Le candidat souhaite aussi restaurer l'écotaxe poids-lourds. Une solution pour dégager les moyens de lutter de manière structurelle contre la pollution de l'air qui "n'est pas une fatalité".

Concernant les déchets, le programme affiche l'objectif "zéro déchet en 2030". Pour cela, Yannick Jadot souhaite réorienter la fiscalité vers le réemploi et le recyclage, au détriment de la mise en décharge et de l'incinération, et moduler la TVA en fonction de l'éco-conception du produit. Il entend ainsi instaurer une garantie de cinq ans pour l'électroménager et l'automobile, et créer un chèque réparation qui compensera 50% des coûts de main d'œuvre sur les filières de réparation. Il s'agit aussi de lancer un plan contre le gaspillage dans les cantines scolaires, de promouvoir le compostage collectif et le "zéro déchet" dans la commande publique.

Enfin, le candidat d'EELV veut lancer un plan de 600 Md€/an financé par la banque européenne d'investissement (BEI) et les banques nationales, garanti par la banque centrale européenne, pour financer la transition énergétique, le numérique, les transports du quotidien et la santé. Europhile, Yannick Jadot entend en effet inscrire ses propositions dans un projet européen. "L'Europe a besoin de la France, comme la France a besoin de l'Europe", conclut l'eurodéputé.

1. Télécharger le pré-programme des écologistes pour l'élection présidentielle
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-28247-programme-yannick-jadot.pdf

Réactions8 réactions à cet article

Joli programme d'un député d'une union européenne inefficace et candidat sans aucune chance qui ne sera jamais appliqué.
Si une candidature écologique au premier tour d'une législative avait du sens et en garde un peu, la coûteuse élection présidentielle ne devrait pas permettre les candidatures de témoignage ou avec tout autre objectif plus ou moins égocentrique, sans la moindre chance mais qui peut avoir un impact très négatif comme celles de Taubira et Chevènement en 2002.
Nos pratiques politiciennes sont insensées et déjà le vote majoritaire à deux tours sans que le vote blanc altère le pourcentage des candidats retenus pour le second tour.

Sagecol | 12 janvier 2017 à 07h16 Signaler un contenu inapproprié

Il est bon que chaque courant de pensée politique puisse parler au peuple une fois tous les 5 ans, y compris les minoritaires du moment. La candidature d'Eva Joly n'a pas empêché la victoire de F Hollande.

Olivier Gros | 12 janvier 2017 à 09h17 Signaler un contenu inapproprié

Candidat sans aucune chance, candidature de témoignage, c'est un fait.... Mais ce programme a le mérite de rappeler ce qu'il est souhaitable de faire et à quel point ce serait écologiquement, socialement et économiquement profitable. Si au moins cela peut servir de boite à idées pour des candidats susceptibles d'arriver au second tour...
Même si les écologistes n'ont pas complètement fait la preuve de leur efficacité sur le mandat qui se termine (c'est un euphémisme) il est important qu'il reste une boussole écologique pour montrer le cap d'un avenir qui, en effet, ferait plus envie que celui promis par celle et ceux qui tiennent la corde à ce jour. Et tant pis si cela mange 3 ou 4 % de voix à une gauche qui, si elle avait été plus écologique depuis 2012, ne devrait plus avoir besoin d'une candidature écologiste...

Philippe | 12 janvier 2017 à 09h36 Signaler un contenu inapproprié

Ne confondons pas éGologistes et éCologiques
Jadot a dit explicitement sur Médiapart que JVP - entre autres ? - était aussi écologiste qu'une table et pourtant il fut bien cautionné et élu en interne par des adhérents.
L'écologisme ne dev(r)ait être ni à droite, ni à gauche, mais légèrement en avant en montrant l'exemple.
La présidentiel n'est pas une tribune.

Sagecol | 12 janvier 2017 à 11h33 Signaler un contenu inapproprié

Que les candidats politiciens en prennent de la graine. On passera ainsi de l'utopie au programme.

sirius | 12 janvier 2017 à 17h57 Signaler un contenu inapproprié

La critique se doit d'être constructive donc balayer la candidature de Monsieur Jadot en la qualifiant de candidature de témoignage apporte peu sans être accompagné de propositions... je trouve donc la critique facile et peu argumentée au regard des propositions faites dans le programme établi par le parti EELV.
L'écologisme devrait n'être ni à droite ni à gauche mais comme ces deux courants restent relativement muets sur le sujet, à quelques exceptions près, je trouve utile et plutôt courageux d'essayer de porter un projet qui place les considérations environnementales, sociales et citoyennes au coeur de son programme...

jfr | 17 janvier 2017 à 22h01 Signaler un contenu inapproprié

J'ai de vieux (1977 et sq.) "états de services écolo", y compris politiques (mais en désintéressé) que peu peuvent revendiquer.

L'image des écolos en général a été sali européennement, nationalement, régionalement, quand ce n'est pas localement par des élus peu ou prou éGologistes, a fortiori les "vedettes". Le discours de Jadot ne peut pas remonter cette pente et vu la concurrence JLM le néo-éGolo (qui n'est pas non plus ma tasse de thé), il va faire hélas un score encore plus lamentable qui va desservir encore plus l'image et la crédibilité des écolos de terrain.

Sagecol | 18 janvier 2017 à 10h27 Signaler un contenu inapproprié

La critique est facile ...mais non constructive. Les "vieux de la vieille" ont de fait participé au manque de crédibilité des écologistes en politique. Il faut savoir reconnaitre ses erreurs et aller de l'avant.
Il ne me serait pas acceptable que le parti écologiste ne soit pas représenté aux élections, à charge pour moi, pour vous, pour nous tous d'y placer les personnes qui sauront redonner du sens à cet engagement. C'est de notre responsabilité.

ecolodebase | 09 février 2017 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié

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