Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a décidé d'accélérer la lutte contre la pollution, en proposant à son Conseil le 12 novembre une batterie de nouvelles mesures, rapporte l'AFP.
Parmi les mesures soumises au vote des élus parisiens figurent la baisse de la vitesse maximale autorisée de 50 à 30 km/h dans certaines zones et l'interdiction des véhicules les plus polluants. La mise en place de l'ensemble de ces mesures nécessite l'accord de l'Etat ou de la préfecture de police.
"Je propose une nouvelle étape de notre lutte contre la pollution. Je fais des propositions et je souhaite que progressivement nous interdisions les véhicules qui sont les plus nocifs pour la santé", a déclaré le maire PS sur RTL.
Réduire la place de la voiture en ville
Le projet de communication au Conseil de Paris que s'est procurée l'AFP rappelle que dans la capitale, "où les industries polluantes ont quasiment disparu, la voiture est aujourd'hui la principale source de pollution".
"Il est donc indispensable de réduire son influence sur l'espace urbain", précise le texte qui rappelle que via diverses mesures "la circulation automobile, tous types confondus, a diminué de 25% en dix ans".
S'agissant de la baisse des vitesses, le plan envisage la réduction de 80 à 70 km/h de la vitesse sur le périphérique "début 2013" et "le développement des zones" limitant la vitesse à 30 km/h à Paris intra-muros, en commençant par l'avenue de Clichy "à l'été 2013".
Une Zapa après les municipales de mars 2014 ?
Quant à la mise en œuvre d'une Zone d'actions prioritaires pour l'air (Zapa), l'exécutif parisien envisage un plan global qui serait soumis aux "partenaires" de la Zapa, c'est-à-dire l'Etat ainsi que Paris-Métropole qui réunit 202 collectivités d'Ile-de-France, et plus spécialement Plaine commune, la communauté d'agglomération autour de Saint-Denis, au nord de la capitale.
Si le plan est validé, la circulation dans la capitale des véhicules particuliers et utilitaires de plus de 17 ans et des poids-lourds de plus de 18 ans serait interdite à partir de septembre 2014. Pour les deux-roues motorisés, qui seraient astreints à un contrôle technique, l'interdiction de circuler s'appliquerait "aux véhicules de plus de dix ans".
En contrepartie, des "mesures d'accompagnement social" seraient prises pour ne pas pénaliser les ménages et les professionnels les plus modestes.
Une éco-taxe pour les poids-lourds
D'autre part, la Ville de Paris juge qu'il faut agir en amont, bien au-delà du périphérique. Pour les poids-lourds, elle envisage "un péage sur les autoroutes métropolitaines" menant à la capitale et confirme sa "volonté de supprimer progressivement, et de manière concertée, toute circulation de transit dans Paris et sur le boulevard périphérique". Les poids-lourds ne pourraient emprunter le périphérique qu'en échange du versement d'une éco-taxe.
Enfin, le maire de Paris invite aussi le gouvernement à "réfléchir à la réduction progressive des avantages fiscaux actuellement accordés aux véhicules diesel". Les écologistes d'EELV ont déclaré mardi qu'ils déposeront au prochain Conseil de Paris cinq vœux pour "substituer des véhicules propres" au diesel.