On peut être adepte des énergies renouvelables et ne pas faire grand cas des zones naturelles où l'on s'implante. La société bretonne LLDC Algae, spécialisée dans la production d'algues et qui chauffe ses installations grâce à la méthanisation du lisier, vient d'en apporter la preuve.
La société a été condamnée le 5 mars à 50 000 euros d'amende, dont 20 000 euros avec sursis, par le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). La raison ? La destruction sans autorisation de plus de 4 hectares de zones humides en septembre 2015 à l'occasion de la construction de ses installations sur la commune de Plougenast. Son dirigeant est, quant à lui, condamné à six mois de prison avec sursis et 10 000 d'euros d'amende. « Le site de production de LLDC porte en lui, depuis sa conception, la préservation de l'environnement », vantait pourtant l'entreprise sur son site web.
« LDC Algae a détruit ces zones fragiles et précieuses pour la ressource en eau alors même que sa demande d'aménagement était en cours d'instruction par les services de la préfecture des Côtes-d'Armor », explique l'association Eau & Rivières de Bretagne, à l'origine de la plainte. Cette dernière pointe une « politique du fait accompli, menée avec la bénédiction des élus locaux », mais aussi des services de l'État qui ont « laissé se développer l'infraction en toute connaissance de cause ».