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Actu-Environnement

Zones humides : 41 % des sites emblématiques se sont dégradés entre 2010 et 2020

Comme dans le reste du monde, l'état des zones humides continue à se dégrader en France, rapporte la dernière évaluation décennale de ces milieux. Les pressions humaines sont toujours aussi fortes.

Infographie  |  Biodiversité  |    |  L. Radisson
Zones humides : 41 % des sites emblématiques se sont dégradés entre 2010 et 2020

L'état des zones humides continue à se dégrader en France comme dans le reste du monde. Les chiffres publiés le 3 décembre par le service statistiques du ministère de la Transition écologique montrent que 41 % des sites évalués ont vu leur état se dégrader sur la période 2010-2020, alors que  seulement 11 % étaient en voie de progression. De fortes disparités territoriales sont toutefois constatées.

Cette évaluation, copilotée par le ministère et l'Office français de la biodiversité (OFB), a porté sur 161 sites métropolitains et 28 sites ultramarins emblématiques. Réalisée depuis les années 1990, elle permet aussi d'avoir une vision sur un laps de temps plus long que la seule décennie. Or, sur un pas de temps de vingt ans, les chiffres sont encore pires : l'état s'est dégradé pour les 132 sites communs aux deux dernières campagnes .

Plaines intérieures et vallées alluviales paient un lourd tribut

Les dégradations les plus fortes sont constatées sur les sites de plaines intérieures (Dombes), les vallées alluviales (Saône), le littoral atlantique, de la Manche, de la mer du Nord et d'outre-mer. En revanche, les sites de massifs à tourbières et du littoral méditerranéen (étangs de la Narbonnaise, étangs d'Urbino, zones humides hyéroises) sont moins impactés, rapportent les services du Commissariat général au développement durable (CGDD).

De manière générale, les auteurs constatent un évolution moins défavorable des milieux salés. « Le diagnostic est nettement plus favorable pour les eaux stagnantes salées, les annexes alluviales et les milieux palustres d'eau saumâtre où la capacité de reconquête est la plus forte », relèvent-ils.

"Abandonner les pratiques intensives"

Quant aux causes de la dégradation, la publication pointe les activités humaines qui jouent « un rôle déterminant » dans l'altération de ces milieux. « Plus elles sont nombreuses au sein d'un site humide ou de son bassin versant, plus son état écologique et fonctionnel et les services qu'il rend se dégradent », soulignent les auteurs. Dans les milieux d'eau douce, les principales causes de déclin sont l'arrêt du pâturage, l'assèchement ou le drainage excessif. En milieux salés, les principaux dangers sont l'accumulation de terres et l'envasement, ainsi que les engrais et les pesticides. D'autres pressions comme les espèces exotiques envahissantes ou le réchauffement climatique peuvent aussi jouer.

Parmi les mesures curatives, la publication cite l'abandon de « certaines pratiques intensives », et/ou des opérations de gestion ou de restauration (travaux de génie écologique, contractualisation, etc.). « Les prairies humides et oligotrophes, les eaux courantes douces et les eaux stagnantes (lacs, étangs, mares) sont les milieux pour lesquels ces démarches semblent les plus efficientes », relèvent les auteurs. Malheureusement, en l'état actuel des choses, ceux-ci ne voient un avenir favorable que pour 25 % des sites étudiés.

Réactions1 réaction à cet article

La biodiversité sauvage et les habitats d'espèces continuent de se dégrader rapidement et sûrement ?! Ça alors, personne n'a pourtant vu le coup venir !!! Voilà des décennies que naturalistes de terrain et labos de recherche publics observent le phénomène et alertent pouvoirs publics et socio-professionnels sur le sujet. Mais face à un monde économique fondé sur l'exploitation jusqu'auboutiste des ressources naturelles, la destruction de la biodiversité est une conséquence tout sauf imprévisible.
Certains qui prônent l'intensification des pratiques agricoles pour soit-disant libérer de l'espace en faveur de la biodiversité en sont également pour leurs frais. Pas sûr qu'ils comprennent néanmoins...

Pégase | 04 décembre 2020 à 18h23 Signaler un contenu inapproprié

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