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AccueilCorentin SivyEnR : pourquoi la recherche publique passe à côté des énergies d'avenir

EnR : pourquoi la recherche publique passe à côté des énergies d'avenir

Corentin Sivy, Responsable développement NOVEO EN, analyse la faiblesse des budgets de recherches publiques consacrés en France - voire en Europe - aux EnR. Des investissements décidément bien loin des ambitions affichées.

Publié le 08/09/2011

La publication cet été du scénario RTE sur une augmentation de la part des énergies renouvelables (ENR) dans notre mix électrique à la demande de M Besson intervient au moment ou le bilan du grenelle en matière d'ENR révèle leur absence d'évolution en plus de 10 ans dans notre mix.

Avec 14,6% d'ENR dans notre production d'électricité en 2012, nous faisons même moins qu'à la fin des années 90 ou cette part était de 15%. Bien loin de l'objectif de 21% qui devait être atteint en 2010.

Mais au-delà de ce constat d'échec, l'analyse du bilan du Grenelle de l'environnement présenté par le rapport parlementaire Demilly/Tourtelier1 révèle le niveau très faible des investissements en recherche publique dans le domaine des énergies renouvelables.

Le bilan global devait être à l'équilibre entre nucléaire et ENR, selon la formule du président de la république, en conduisant à un euro investi dans le nucléaire pour un euro investi dans les ENR.

Cette parité n'est obtenue qu'après révision du concept « Energies Renouvelables » en y ajoutant l'efficacité énergétique des bâtiments et des transports, la recherche sur les moteurs thermiques d'avenir, le captage et le stockage de CO2 (y compris sur les centrales thermiques)… C'est grâce à la mise en place du concept fourre-tout de « nouvelles technologies de l'énergie » que le Grenelle peut présenter une quasi-parité avec les investissements de recherche publique dans le nucléaire.

Lorsqu'on regarde avec plus de détail nos investissements sur les seules énergies renouvelables, l'on constate que l'ambition affichée reflète bien peu la réalité.

Budget de recherche sur le solaire en baisse

La France a ainsi fait passer son budget éolien de 1,6M€ en 2008 à 100 000€ en 2010 quand sur la même période le nucléaire voyait son budget passer de 416M€ à 443M€. Le président de la république vient même d'annoncer une rallonge de 1 Mds € pour le nucléaire en 2011 dont une partie alimentera le budget recherche de l'atome.

Au moment ou le gouvernement américain annonce une aide de 4 Mds $2 pour l'un de ses champions nationaux du solaire, First Solar, le budget 2010 de recherche publique français du solaire apparait bien peu ambitieux avec 57,8M€, en baisse de 8% par rapport à 2009.

Les énergies marines ne sont pas en reste avec un budget de 7,8M€ en 2010 quand l'Ecosse3 investit plus de 3 Mds£ pour devenir leader de ce secteur.

Enfin, la thématique du stockage de l'énergie, complément indispensable au déploiement à très grande échelle des ENR, devrait être fortement aidée si la France souhaite réellement développer son secteur industriel des énergies renouvelables et devenir un « leader mondial » comme annoncé un temps par le président de la république. Pourtant le budget 2010 n'était que de 33,5M€ pour la recherche publique sur le stockage de l'énergie.

Dans le même temps le projet ITER, qui est un programme de recherche largement porté par l'UE - France en tête -, a vu son budget révisé à 12,8 Mds € (contre 5 Mds lorsqu'il avait été approuvé). L'UE doit trouver 1,3 Mds € d'ici à la fin de l'année et l'une des pistes évoquée consisterait à prendre une importante partie de cette somme sur les budgets de recherche européens.

Il semble donc que l'ambition affichée d'augmenter la part des ENR se heurte aux arbitrages budgétaires, tant au niveau français qu'européen.

En ces temps de crise économique et de choix difficiles à faire sur les énergies du futur, la France ne prend pas la pleine mesure du potentiel des énergies renouvelables et de ses corollaires que sont l'efficacité et la sobriété énergétique. Ceci au moment même ou les pays en voie de développement ont choisi d'investir massivement dans le secteur des ENR fournissant ainsi la moitié de l'effort mondial.

Avis d'expert proposé par Corentin Sivy, Responsable développement NOVEO EN

1 Pages 118 – 119 du RAPPORT D'INFORMATION déposé par la COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE sur le contrôle de l'application de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement présenté par MM. STÉPHANE DEMILLY ET PHILIPPE TOURTELIER, Députés.
https://www.actu-environnement.com/ae/news/mise-en-oeuvre-grenelle-retard-reculs-12269.php4

2 Lire l'article de notre confrère GreenUnivers
http://www.greenunivers.com/2011/07/deals-du-27-juin-au-4-juillet-contrats-juteux-dans-leolien-et-le-solaire-premium-59949/

3 Lire l'information sur le site du guide des EnR en Belgique.
http://www.guider.be/article/les_nergies_marines_ont_la_cte_en_ecosse.html

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2 Commentaires

Lio

Le 09/09/2011 à 11h32

Sarko a dit que le nucléaire était une ENR !donc pas de soucis on est dans les clous....radioactifs

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Step

Le 12/09/2011 à 12h00

Pourquoi en France, faut il toujours attendre les dépenses publiques pour innover et devenir leader d'un marché ?
Heureusement que notre pays compte encore quelques entreprenneurs qui savent qu'on peut être "success full" sans dépendre ni attendre l'intervention de l'état ...

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