Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
AccueilRaphaël KiefferEn France, le bâtiment évolue au rythme des réglementations thermiques

En France, le bâtiment évolue au rythme des réglementations thermiques

Raphaël Kieffer, directeur de Schöck France, fait le point sur la capacité du secteur du bâtiment à se réinventer selon la RT 2012, véritable révolution énergétique du bâtiment collectif.

Publié le 24/02/2012

À partir du 1er mars 2012, la nouvelle réglementation thermique (RT) 2012, issue du Grenelle de l'Environnement, est applicable à l'ensemble des bâtiments neufs situés en zone de rénovation urbaine (ANRU), habitat collectif inclus. Pour nombre de personnes, cette évolution spectaculaire des règles de construction et de performance énergétique des bâtiments passe plutôt inaperçue. Et pourtant, elle a un impact significatif sur les pratiques professionnelles, les conditions de vie et les consommations énergétiques individuelles.

RT 2012 : le BTP doit s'adapter vite et bien

Si cette distanciation se conçoit pour les particuliers, principalement intéressés par la seule définition des projets de construction, les professionnels du secteur du bâtiment (architectes, bureaux d'études, maçon, etc.) doivent se pencher sérieusement sur les aspects techniques et réglementaires sous-jacents à la RT 2012. Le moins que l'on puisse dire, aujourd'hui, c'est que l'évolution est rapide, qu'elle n'est pas toujours coordonnée et que certains professionnels du secteur pourraient mettre en péril leur développement, et parfois même leur survie, s'ils ne réagissaient pas assez vite.

Le plus grand saut énergétique depuis 30 ans

Fixant un seuil de consommation énergétique à 50 kWh ep./m2/an modulé, la RT 2012 marque, pour un grand nombre d'experts, le plus grand saut énergétique de ces 30 dernières années. Outre des échanges accrus entre architectes et bureaux d'études dès les premiers stades de la conception d'un bâtiment, de nouvelles solutions constructives s'imposent pour gagner en efficacité énergétique, faisant évoluer les pratiques.

Les ponts thermiques en ligne de mire

C'est le cas des technologies de rupteurs de ponts thermiques, désormais prévues par la RT 2012 qui impose que la somme des déperditions des ponts thermiques soit inférieure à 0,28 W/(m²SHONRT.K) et que les ponts thermiques des liaisons entre les planchers intermédiaires et les murs extérieurs n'excèdent pas 0,6 W/(ml.K). Notons l'importance du sujet : les ponts thermiques peuvent représenter jusqu'à 40 % des déperditions énergétiques d'un bâtiment.

En Allemagne, les rupteurs de ponts thermiques se sont développé dès 1983. En France, il ont pu être commercialisés sous avis technique du CSTB en 1988. Toutefois, c'est seulement depuis la mise en oeuvre de la RT 2005 que le marché français a commencé à prendre conscience de la nécessité d'assurer une isolation complète de l'enveloppe du bâtiment et de recourir à ces solutions. Il fallait alors atteindre le seuil de 150 kWh ep./m2/an. Traditionnellement, les français ont toujours privilégié l'isolation par l'intérieur et se sont souvent contentés du minimum réglementaire. Avec la RT 2012, les nouvelles exigences nécessiteront parfois de migrer de l'isolation par l'intérieur vers l'isolation par l'extérieur, la révolution des pratiques est en marche...

Habitat individuel : plus de 10 ans d'avance

Par chance, la capacité du secteur du bâtiment à se réinventer semble acquise. Preuve à l'appui. Les solutions de rupture de ponts thermiques pour l'habitat individuel et le petit collectif existent depuis plus de 10 ans en France. La RT 2000 avait déjà créé une révolution chez les industriels les obligeants à s'adapter rapidement. La RT 2005 a « enfoncé le clou » et le traitement des ponts thermiques en habitat individuel s'est généralisé. Aujourd'hui, la RT 2012 apparaît comme « la révolution du bâtiment collectif » et impose aux professionnels de s'adapter une nouvelle fois.

Les 3 clefs de la réussite

Il est probable que l'évolution des pratiques constructives en habitat collectif suivra le même chemin que celui emprunté par les professionnels en habitat individuel. Voici trois éléments clefs qui semblent requis pour une mutation réussie : 1- l'accompagnement du secteur par les industriels et les fournisseurs de systèmes constructifs, 2- des programmes de formation professionnelle d'envergure, 3- une nécessaire ouverture d'esprit. Et comme nous passerons très vite du bâtiment BBC (Bâtiment Basse Consommation) au BEPOS (Bâtiment à Énergie POSitive), dès 2020, il serait bénéfique de se mettre en situation d'anticiper les prochaines évolutions réglementaires plutôt que de les subir. N'oublions pas... “il faut faire vite, ça chauffe” !

Les Blogs sont un espace de libre expression des abonnés d'Actu-Environnement.

Leurs contenus n'engagent pas la rédaction d'Actu-Environnement.

3 Commentaires

Freud

Le 28/02/2012 à 17h59

le secteur du bâtiment sait depuis 2007 à quoi s'attendre, il aurait été possible de s'adapter un peu moins dans l'urgence avec un peu de bon sens.
D'autant plus qu'il serait probablement judicieux de construire aujourd'hui au standard passif plutôt que BBC.
Enfin bon, mieux vaut tard que jamais n'est ce pas !

Et concernant les pont thermiques, au lieu de vouloir vendre de la "technologie" (de rupteur) il serait peut être plus intelligent de construire sans pont thermique grâce à l'isolation extérieur et en arrêtant de faire des foutu balcon en béton, véritables ailettes de refroidissement !

Vive la construction bois...

Signaler un contenu inapproprié

PUZZLE

Le 01/03/2012 à 16h03

la troisième clé est fondamentale !!! vive le concept global Maisons Puzzle associant les avantages d'une ossature acier "poteaux-poutres", de murs bois, sans les inconvénients de ces 2 matériaux !

Signaler un contenu inapproprié

Puzzle

Le 01/03/2012 à 16h40

Le Passif oui mais pas partout. Les secteurs a fort ensoleillement s'y adapte mal, le BEPOS est bien plus adapté suivant les cas!
le plus important dans une maison, c'est de s'y sentir bien. Car consommer peux mais ne pas se sentir bien. Quel intérêt ?

Signaler un contenu inapproprié

Commentez ou posez une question à Raphaël Kieffer

Les commentaires aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Mot de passe oublié