Organisée par l'OMM, le Pnue et le Conseil international des unions scientifiques (Cius), la conférence s'intéresse aux premiers signes de la hausse de la concentration atmosphérique du CO2. Elle aboutit à un premier programme mondial de recherche sur le climat.
Réunis en juin 1988 à Toronto, des chercheurs proposent la création du Giec placé sous l'égide de l'OMM et du Pnue. Il sera créé en novembre. En décembre une résolution de l'ONU lui confie la réalisation d'un rapport évaluant objectivement l’information scientifique, technique et socio-économique relative aux changements climatiques.
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Ce rapport diagnostique un réchauffement climatique de 0,3 à 0,6°C sur le dernier siècle. Les scientifiques "[ont] la certitude" que les activités humaines "accroissent sensiblement" la concentration atmosphérique des GES. Pour stabiliser cette concentration, le rapport préconise une baisse de plus 60% des émissions mondiales par rapport à 1990. Il sert de base à la création de la Ccnucc en 1992.
Quelque 140 Etats se réunissent. S'appuyant sur les résultats du premier rapport du Giec, ils proposent d'élaborer une convention internationale et en fixent les grands principes. Dans la foulée, un groupe de travail est créé. Il aboutira 18 mois plus tard à la création de la Ccnucc.
Adoption du texte de la Ccnucc à New York. La Convention-cadre fixe pour objectif de "stabiliser (…) les concentrations de GES dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique". Elle est ouverte à signature au Sommet de la Terre à Rio, en juin 1992. Un an plus tard, elle est signée par 166 Etats.
Lors de cette première conférence des parties, les Etats jugent que les engagements pris sous la Convention sont "inadéquats" au regard de l'objectif fixé. Ils adoptent le Mandat de Berlin, une feuille de route de négociation, qui débouchera deux ans plus tard sur le protocole de Kyoto.
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Ce deuxième rapport conclut que "les données disponibles suggèrent qu'il y a une influence perceptible de l'homme sur le climat". Il prévoit un réchauffement moyen de 1 à 3,5°C degrés d’ici à 2100 et une hausse du niveau des mers de 15 à 95 cm.
Le protocole assigne à 41 pays de l'OCDE et d'Europe de l'Est de réduire collectivement leurs émissions de GES d'au moins 5,2% sur la période 2008-2012, par rapport à 1990. Il couvre six gaz (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6) et prévoit des mécanismes de flexibilité. En revanche, il ne fixe pas de règles de mise en œuvre. Ce sera l'objet des négociations des quatre années suivantes.
Le 13 mars 2001, George W. Bush annonce que les Etats-Unis ne ratifieront pas le protocole de Kyoto. Le Président américain s'appuie sur un premier rejet unanime du Sénat en 1997 et sur l'absence d'objectifs de réduction pour la Chine et l'Inde. Dès lors, les Etats-Unis ne participeront que comme observateurs aux négociations de mise en œuvre du protocole.
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Le Giec estime que "de toute évidence" le climat a évolué depuis 1750 (hausse d'environ 0,6°C de la température) et qu'une part de cette évolution est attribuable aux émissions de GES anthropiques (plus de 66 chances sur 100).
Adoption des règles de mise en œuvre du protocole de Kyoto, après quatre échecs (de la COP4 en décembre 1998 à la COP6bis en juillet 2001). Les Accords de Marrakech fixent notamment la comptabilité associée aux puits carbone (l'usage des sols et les forêts) et les règles d'utilisation des mécanismes de flexibilité. Ils ouvrent la voie à la ratification du protocole.
Le protocole de Kyoto entre en vigueur le 16 février, suite à la ratification d'au moins 55 pays représentant plus de 55% des émissions mondiales de GES. La ratification de la Russie, devenue indispensable après le retrait des Etats-Unis, est obtenue en 2004. En 2002, l'Union européenne et le Japon avaient déjà ratifié le protocole. En 2007, l'Australie est le dernier des grands pays à le ratifier.
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Le réchauffement climatique "est sans équivoque”, explique le rapport, précisant qu'il est “très probable” (plus de 9 chances sur 10) que les activités humaines expliquent ce réchauffement. Sur le siècle écoulé, la hausse des températures est de l'ordre de 0,74°C.
Le 10 décembre, le Giec et Al Gore reçoivent le prix Nobel de la paix "pour leurs efforts d'accumulation et de diffusion des meilleures connaissances sur les changements climatiques anthropiques et pour avoir jeté les bases des mesures nécessaires pour contrer ces changements".
La Feuille de route de Bali prévoit la signature d'un nouvel accord international sur le climat lors de la COP15 en 2009 qui clarifie l'objectif de long terme de la Ccnucc. Deux voies de négociation sont ouvertes : l'élaboration d'un accord international englobant l'ensemble des Etats et la négociation de nouveaux engagements au titre du protocole de Kyoto.
Après deux ans de négociations depuis Bali, les Etats échouent à adopter un accord. La négociation aboutit à un texte de trois pages sans portée juridique. Cet "accord de Copenhague" propose de limiter la hausse des températures à 2°C et de financer la lutte contre les changements climatiques dans les pays du Sud à hauteur de 100 milliards de dollars à partir de 2020.
La COP de Durban relance la négociation d'un accord international. La plateforme de Durban pour une action renforcée (ADP) fixe pour la COP21 de 2015 l'adoption d'"un protocole, un autre instrument juridique ou un texte ayant valeur juridique" et prend acte du principe d'une deuxième période d'engagement au titre du protocole de Kyoto, de 2013 à 2020.
A l'issue de la COP17 tenue à Durban (Afrique du Sud), le Canada confirme son retrait du protocole de Kyoto. C'est le premier pays à se retirer après avoir ratifié le protocole. Le retrait devient effectif le 15 décembre 2012, un an après l'annonce officielle.
Un amendement au protocole de Kyoto fixe une deuxième période d'engagement (2013-2020). Les pays soumis à la première période restent engagés, à l'exception du Canada (officiellement sorti du protocole), du Japon et de la Russie (qui refusent de se réengager, mais restent partie au protocole) et de la Nouvelle-Zélande (qui souhaitait s'engager ultérieurement). L'objectif est une réduction des émissions des pays engagés d’au moins 18% par rapport à 1990. Le trifluorure d'azote (NF3) est ajouté aux six GES couverts par le protocole.
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La publication s'étale de septembre 2013 (rapport sur les aspects scientifiques) à novembre 2014 (synthèse destinée aux décideurs). Le rapport qualifie d'"extrêmement probable" (plus de 95 chances sur 100) que les activités humaines causent la hausse des températures constatée. Il indique que pour limiter à 2°C la hausse des températures il faut appliquer les politiques de réduction des émissions les plus ambitieuses.
Les négociateurs entrent dans la phase finale de la négociation de l'accord international envisagé à Durban en 2011. L'Appel de Lima encadre le processus de soumission des contributions nationales (INDC) à la lutte contre les changements climatiques, ainsi que l'évaluation des engagements.
L'Accord de Paris est le premier accord universel sur le climat. Il vise à maintenir la hausse de la température mondiale "nettement en dessous de 2°C" et à mettre en œuvre des efforts plus poussés pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C.
L'Accord de Paris entre en vigueur le 4 novembre, suite à la ratification d'au moins 55 pays représentant plus de 55% des émissions mondiales de GES. Les négociations pour sa mise en œuvre concrète à parti de 2020 débutent le 7 novembre à Marrakech (Maroc).