Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Ferrailles : en symbiose avec l'activité économique

Les chiffres 2013 de l'industrie du Recyclage Actu-Environnement.com - Publié le 23/06/2014
Les chiffres 2013 de l'industrie du...  |    |  Chapitre 3 / 12
Ferrailles : en symbiose avec l'activité économique
Environnement & Technique HS Chiffres 2013 du recyclage Téléchargez le Hors Série E&T sur "les Chiffres du Recyclage", édition 2014
[ Télécharger le PDF gratuit | Visionner en ligne gratuit | Acheter la revue ]

C'est une façon délicate de dire que l'année 2013 ne laissera pas de traces profondes dans l'histoire du métier du recyclage des ferrailles. Une « médiocre petite année » où les entrées sur chantier se sont tassées au même rythme que les débouchés offerts aux ferrailles recyclées. Cet équilibre, trouvé dans le bas du tableau, a eu pour effet de ne pas trop peser sur les prix affichés. Pour l'analyste non averti qui considére le prix comme seul symptôme de l'état de santé d'un marché, il aura laissé passer que l'année 2013 a été pour les ferrailles une « méchante » année. Et pour le mesurer, c'est sur d'autres critères qu'il convient de s'appuyer.

Des ressources qui s'amenuisent

Le volume de déchets métalliques ferreux mis à la disposition des entreprises de recyclage afin qu'elles soient transformées en matières premières dépend du niveau de l'activité industrielle (-1% en 2013), notamment dans les secteurs qui transforment l'acier et de l'investissement industriel dans de nouvelles machines ou de nouveaux bâtiments (-7% en 2013). Ila dépend aussi de la consommation des ménages qui sont, soit en direct, soit via les déchèteries, des pourvoyeurs de matières premières pour l'industrie du recyclage. La consommation des ménages affiche une timide progression, + 0,1%, grâce à un artifice sur le marché automobile en fin d'année pour éviter l'aggravation de la taxation sur les véhicules dit polluants. Les VHU contribuent à hauteur de 20% à l'approvisionnement des entreprises de recyclage : le marché automobile français a connu en 2013 sa pire année depuis 1997. Conséquence de l'accumulation de ces signes négatifs, les entrées de matières à traiter dans les entreprises de recyclage sont à 12 500 000 t inférieures de 9% à leur niveau de 2012.

Des débouchés plus étroits

La sidérurgie française, principal débouché des entreprises de recyclage, a vu en 2013 sa production globale d'acier progresser de 0,5%. C'est une performance plus qu'honorable dans le contexte de l'année passée. La production d'acier en Europe a reculé de 1,8%. De 1,8% seulement, se doit-on d'ajouter, grâce à la performance remarquable du Royaume-Uni dont la production s'est accrue de 23,8% en partie pour des raisons conjoncturelles mais surtout pour des raisons structurelles.

Et pendant ce temps-là, la consommation de ferrailles en France à 7 666 000 t a reculé de 7,5% par rapport à 2012. La clé de l'énigme ? En 2013, à 5 400 000 t, la production de la sidérurgie électrique installée en France n'a jamais connu un niveau aussi faible, exception faite de 2009. La consommation de ferrailles par tonne d'acier produit en France l'année dernière est passée sous le niveau de 480 kg, c'est 10 kg /t de moins qu'en 2009. Les entreprises de recyclage et les négociants ont vendu 6 300 000 t de ferrailles aux usines installées en France. Et elles ont trouvé pour 4 515 000 t des débouchés hors des frontières.

Globalement en Europe, la consommation de ferrailles a diminué de 4,6% alors que la production d'acier se repliait de 1,7%, ce qui permet de conclure que les usines françaises n'ont pas été les seules à souffrir de la crise de la construction qui s'est abattue sur l'Europe, de la crise à laquelle s'est heurtée la construction automobile là encore pratiquement partout en Europe.

En Espagne, le 1er des marchés à l'exportation pour les ferrailles françaises, la production d'acier a augmenté de 1,4% par rapport à une année 2012 qui l'avaient emmenée au fond du gouffre. Et bien que l'Espagne produise à près de 70% son acier à l'aide de fours électriques, la consommation de ferrailles en Espagne en 2013 a reculé de 1,4%. L'Italie est un autre des débouchés pour les ferrailles françaises. En 2013, la production d'acier en Italie a reculé de 11,6% en grande partie en raison des difficultés rencontrées par la principale unité de production de produits plats dans ce pays qui ne consomme que des quantités de ferrailles très limitées. Néanmoins, la consommation de ferrailles en Italie a diminué de 4,6%. Tout comme elle a chuté de 5,4% au Luxembourg, de 15,4% en Belgique, de 1,5% en Allemagne. Les difficultés qu'ont rencontrées les entreprises de recyclage au niveau de leurs approvisionnements, au niveau des débouchés, auxquelles il convient d'ajouter, dans ce contexte difficile, celles à obtenir des couvertures convenables d'assurance-crédit ne sont donc pas seulement une affaire de prix. Il convient néanmoins dans le cadre de ce bilan d'observer comment ceux-ci ont évolué durant l'année 2013.

Un marché international calamiteux

Le marché des ferrailles est un marché de commodités. C'est sur le marché international que s'établit le niveau des prix. Un chiffre suffira pour décrire les encombres rencontrées au niveau des échanges internationaux : -9,5%. C'est dans cette proportion qu'ont, en 2013, diminué les échanges mondiaux par rapport à 2012 (échanges intra-européens compris). Les Etats-Unis sont le 1er fournisseur du marché mondial : les exportations américaines de ferrailles ont chuté de 13,6% pour retrouver leur niveau le plus faible depuis 6 ans. Les exportations de l'Union Européenne (vers les Pays-Tiers), qui se classe au second rang des fournisseurs du marché mondial ont reculé de 14%. La Turquie est le 1er importateur mondial. Les achats de la Turquie aux Etats-Unis, son principal fournisseur extérieur, ont fléchi de 18% tandis que les livraisons de l'Union Européenne à ce pays ont cédé 7%. Le marché international commençait à perdre son animateur : il ne le savait pas encore, aujourd'hui, il en est persuadé.

La moyenne du prix de l'E1C en 2013 est inférieure de 4% à celle de 2012. Mais entre le mois de janvier 2013 et le mois de décembre les prix se sont, tendanciellement, tassés de 11%. Attaquant l'année à bon niveau (283 €) pour cause de reconstitution de stock générale, les prix se sont dégradés jusqu'à atteindre un point bas au milieu de l'année (220€). Sous l'impulsion du marché international, ils ont inversé cette tendance baissière au début du troisième trimestre pour retrouver un niveau moyen de 250 € auquel ils auraient pu rester accrochés jusqu'à la fin de l'année sans un accès de faiblesse en octobre où ils se sont repliés à 236 €.

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

Retour au sommaire

RéactionsAucune réaction à cet article

 

Réagissez à cet article ou posez une question

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- disposant d'un porte-monnaie éléctronique
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
[ Tous les champs sont obligatoires ]
 

Partager