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Planifier pour faciliter l'accueil des énergies marines renouvelables

Eolien : la filière conforte ses atouts pour la transition écologique des territoires Actu-Environnement.com - Publié le 22/10/2018
Eolien : la filière conforte ses atouts...  |    |  Chapitre 15 / 17
Planifier pour faciliter l'accueil des énergies marines renouvelables
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Le réseau électrique français a été historiquement développé pour transporter une électricité produite à partir de sites de production centralisés et capables de s'ajuster à la demande. Aujourd'hui, les énergies renouvelables en mer sont appelées à prendre une part croissante dans le mix énergétique, nécessitant un développement planifié des réseaux en mer pour mieux maîtriser leur coût et l'acceptabilité des futurs projets.Depuis les deux premiers appels d'offres lancés pour développer l'éolien en mer, RTE travaille de concert avec l'Etat sur l'identification des zones propices en amont du lancement des appels d'offres, pour, en particulier, s'assurer de l'adéquation de la capacité d'accueil par rapport aux volumes visés et éviter ainsi des renforcements du réseau terrestre. Jusqu'à présent, ce travail a néanmoins été réalisé à l'échelle de chaque appel d'offres, sans vision de long terme proposée par l'Etat.

L'élaboration, pour la première fois en France, de documents stratégiques de façade (DSF) portant une vision et des objectifs de planification de l'espace maritime, au même horizon temporel que la nouvelle planification pluriannuelle de l'énergie (PPE), parachève la mise en place d'un nouveau cadre permettant d'organiser la planification des énergies marines et leur intégration au réseau électrique.

Deux réformes majeures

Ce nouveau cadre s'appuie sur une première réforme issue de la loi du 30 décembre 2017 visant à dérisquer, simplifier et accélérer le déploiement des futurs projets d'énergies marines par la refonte du cadre des raccordements. Le raccordement de la production renouvelable en mer dans le cadre des appels d'offres de l'Etat est ainsi non seulement réalisé sous maîtrise d'ouvrage RTE, mais pris en charge financièrement par lui. Les coûts sont couverts par le tarif (Turpe) et non plus par le producteur (CSPE). De plus, le périmètre de RTE s'étend désormais (depuis l'appel d'offres en cours à Dunkerque) au poste en mer. Ces évolutions permettront à RTE d'anticiper les travaux, de standardiser le design du poste en mer et potentiellement de mutualiser le raccordement de parcs dans une même zone, sous condition d'une localisation effective des futures installations dès le lancement des appels d'offre.

La deuxième réforme clef de nature à faciliter le déploiement des énergies marines est en cours de mise en place suite à l'adoption de la loi du 10 août 2018. Elle instaure en droit français la procédure dite du “permis enveloppe” reposant notamment sur des études de dérisquage réalisées en amont des appels d'offres de façon conjointe par l'Etat et RTE pour la partie raccordement, ainsi que sur de nouvelles modalités de participation du public en amont des projets qui permettront de mieux prendre en compte la perception du public et les attentes des parties prenantes dans le choix des zones. Les porteurs de projets bénéficieront en outre d'autorisations “enveloppe”, leur permettant d'optimiser leurs choix technologiques tout en prenant au mieux en compte les impacts environnementaux ou sociétaux.

Un volet énergies marines dédié

Ces évolutions législatives s'inspirent des modèles en vigueur dans les pays les plus en pointe en matière d'énergies marines en mer du Nord. Elles visent conjointement à réduire les coûts et la durée des projets, afin de permettre à la France de conforter sa place dans l'Europe de l'énergie en mer. Mais ces réformes ne porteront pleinement leurs fruits que si la puissance publique s'engage pleinement dans la planification des énergies marines renouvelables.

Parmi les scénarios établis par RTE dans son bilan prévisionnel 2017, les pouvoirs publics ont retenu deux scénarios pour le débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie comprenant l'installation de 10 à 15 GW d'énergies marines renouvelables à horizon 2035.

Pour accueillir au mieux de tels volumes, l'anticipation des besoins de développement du réseau de transport d'électricité, en mer comme à terre, devient un paramètre clef en termes d'acceptabilité économique, environnementale et sociétale. Or, la planification conjointe de la production et du réseau permet de mutualiser les infrastructures et donc de davantage réduire leurs coûts, leurs délais, et leurs impacts sur les milieux et les activités.

Pour s'y préparer, RTE a décidé de produire pour la première fois un “volet énergies marines renouvelables” dans son Schéma décennal de développement du réseau (SDDR) 2018, avec un éclairage sur l'impact financier du développement des projets sur le réseau, et prévoit d'y inclure par la suite, pour chaque PPE, un plan de développement des zones dédiées aux énergies marines pour donner de la visibilité aux parties prenantes, et organiser leur déploiement en fonction de capacités d'accueil optimisées.

Parallèlement, pour les prochains appels d'offres, RTE prépare les solutions standards de raccordements qui permettront également de réduire significativement leurs impacts pour la collectivité.

Vers un développement modulaire et progressif

Outre une meilleure acceptabilité grâce à des installations de raccordement optimisées, plus compactes, la mutualisation des plateformes ouvre également de nouvelles perspectives pour répondre aux attentes des parties prenantes ou de nouveaux usages des infrastructures en mer (plateformes “multi-usages”). Si la planification de l'Etat apporte suffisamment de visibilité sur les appels d'offres futurs en termes de délais, de puissance et de localisation, RTE pourra en outre proposer un développement modulaire et progressif sur la base de composants standardisés.

A ce jour, compte tenu des technologies disponibles et des zones envisagées dans le cadre de la planification maritime, RTE propose de planifier des “hub de raccordement mutualisés” avec une puissance cible de 750 MW, pour optimiser l'usage des zones propices, réduire les coûts ainsi que les impacts des futurs projets sur les milieux et les usages.

Jean-Michel Prost, directeur opérations maritimes de RTE

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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