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Le coût global des véhicules électriques s'améliore progressivement

Véhicules d'entreprise : la mobilité électrique entre en jeu Actu-Environnement.com - Publié le 06/11/2017

Les entreprises étudient attentivement le coût global de possession lorsqu'il s'agit de choisir un véhicule. Progressivement, les voitures électriques rattrapent leur retard sur leurs concurrentes thermiques.

Véhicules d'entreprise : la mobilité...  |    |  Chapitre 4 / 5
Environnement & Technique N°374 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°374
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"Le choix de l'entreprise reste très rationnel", rappelle Michel Roitman, directeur stratégie et développement du loueur longue durée ALD Automotive France. En la matière, un indicateur économique détermine ce choix : coût global de possession (TCO, pour Total cost of ownership) des véhicules. Il prend en compte le loyer (qui finance l'écart entre le prix d'achat du véhicule et sa valeur résiduelle), la consommation et la fiscalité. Tous les acteurs du secteur estiment que la principale raison du retard des entreprises est à chercher du côté du TCO des VE. Jusqu'à maintenant, les véhicules diesel étaient particulièrement avantagés. Ils représentent encore quelque 75% des immatriculations de voiture d'entreprise, contre légèrement moins de 50% pour l'ensemble des immatriculations. Mais progressivement, les VE deviennent très compétitifs pour certains usages.

Certains VE tirent leur épingle du jeu

 
Installation de bornes de recharge Lors du passage au véhicule électrique, l'entreprise doit souvent installer des bornes de recharge, ce qui constitue un investissement supplémentaire et impacte la rentabilité du modèle économique, avance l'Observatoire du Véhicule d'Entreprise. Du côté des entreprises qui ont franchi le cap, cet aspect est en réalité minoré puisqu'il s'agit d'un investissement ponctuel qui reste utile au delà de la durée de location des premiers VE. En outre, le programme Advenir couvre jusqu'à 40% du coût d'installation pour les entreprises, avec un maximum compris entre 1.000 et 1.860 euros selon les caractéristiques de l'offre. En réalité, explique l'Avere, le frein est essentiellement organisationnel : les services généraux et le service gestionnaire de la flotte d'entreprise doivent se coordonner pour installer les bornes.
 
Au regard du TCO, le VE "n'est pas encore totalement compétitif", explique Michel Roitman. Selon les résultats du TCO Scope 2017 de l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), celui d'une Renault Zoé s'élève à un peu plus de 25.000 euros pour 60.000 km sur quatre ans. La Renault Clio essence comme diesel reste plus compétitive avec des TCO de l'ordre de 23.000 euros. Certains VE rivalisent avec leurs concurrents, mais cela reste des exceptions. C'est le cas de la Volkswagen Golf électrique, qui affiche un TCO inférieur à celui d'une Golf diesel, essence ou hybride rechargeable, toujours pour des couples durées/kilomètres de 48 mois et 60.000 km. Le modèle électrique coûte légèrement plus de 34.000 euros, contre un coût allant d'un peu plus de 38.000 euros pour le modèle diesel, à près de 41.000 euros pour l'hybride rechargeable.

Sans surprise, l'analyse des TCO montre que le coût du carburant stricto sensus reste très largement en faveur du VE, avec une division de la facture par trois. Mais le VE n'en tire pas forcément un avantage suffisant. En effet, la location de la batterie vient réduire le gain. A titre d'exemple, l'OVE estime que la location de la batterie d'une Zoé s'élève à plus de 4.700 euros sur quatre ans (avec 60.000 km), soit près de 20% de l'ensemble du TCO sur la période. Plus globalement, le désavantage du VE reste principalement lié au prix d'achat du véhicule. Lors de l'achat, "les constructeurs accordent d'importantes réductions sur le prix catalogue des véhicules thermiques, ce qu'il ne font pas encore pour les voitures électriques", constate Marie Castelli, secrétaire générale de l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Malgré l'avantage lié au bonus écologique, le prix d'un VE peine à être compétitif par rapport au prix remisé d'une voiture thermique.

Un marché de l'occasion jugé incertain

Mais les loueurs insistent aussi, et surtout, sur les craintes liées à la revente du véhicule. Le paramètre est essentiel car le montant du loyer couvre l'écart entre le prix d'achat et la valeur résiduelle du véhicule. Aujourd'hui, la revente de véhicules d'entreprise diesel se porte bien, d'autant qu'ils bénéficient de nombreux équipements. Surtout, ce marché est connu de longue date, volumineux, liquide et international. Autant de caractéristiques qui offrent une grande sécurité aux loueurs. Pour autant, le dieselgate, la fin programmée de la fiscalité avantageuse du diesel et les politiques publiques "anti-diesel" de certaines collectivités locales pourraient changer la donne. "Les loueurs s'intéressent au sujet", rapporte Marie Castelli, de l'Avere. Mais pour l'instant les acteurs attendent surtout de voir comment les différentes annonces se concrétiseront, confie un loueur longue durée.

Reste que les loueurs ne sont pas encore certains que le marché d'occasion des VE prendra le relais. Ce marché est dynamique, mais il manque de volume et de profondeur historique. Surtout, les prix de vente sont instables et incertains. Pour l'instant, les loueurs mettent surtout en avant le risque d'"obsolescence" rapide des VE. Acheter un véhicule électrique aujourd'hui, c'est devoir revendre dans trois à quatre ans un véhicule dont l'autonomie sera faible en comparaison aux véhicules neufs proposés sur le marché. "La demande sera-t-elle au rendez-vous ?", s'interrogent les gestionnaires de flotte.

En conséquence, "les loueurs prennent des précautions par rapport au prix de revente anticipé et gardent une marge de sécurité", résume Bernard Fourniou, président de l'OVE. Cette prudence renchérit d'autant les loyers des VE. Pour autant, Cédric Marquant, directeur marketing et business développement du loueur longue durée Alphabet France, explique que "les performances du marché sont plutôt bonnes, car il y a une vraie demande et peu d'offres". Son entreprise, qui détient plus de la moitié du marché des VE en location longue durée en France, "n'a pas eu de mauvaise surprise, bien au contraire". Les acteurs regarderont donc avec attention comment et à quel prix La Poste revendra les 1.300 VE dont elle se sépare depuis octobre sur son site dédié. De même, l'impact de l'extension de la prime à la conversion aux véhicules d'occasion sera observé de près.

Une autre façon de procéder serait de tirer bénéfice de la grande longévité des VE pour allonger la durée de détention des VE en entreprise. La relative simplicité de la chaîne de traction et le nombre limité de pièces d'usure permettent d'étendre jusqu'à 48 mois, voire un peu plus, la durée de location. Cette approche permettrait de lisser l'amortissement et de réduire la place tenue par la revente du véhicule dans le modèle économique de la location de véhicule d'entreprise.

Philippe Collet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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