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Actu-Environnement

Partie IV

Bilan du G8 d'Évian Actu-Environnement.com - Publié le 12/06/2003
Bilan du G8 d'Évian  |    |  Chapitre 5 / 5
5/ Renforcer l'engagement des organisations internationales

Ils ont soulignés combien il est important que les Nations Unies jouent un rôle clé dans le domaine de l'eau. Ils demandent à la Banque mondiale, en consultation avec les autres institutions financières internationales, d'étudier et de recommander les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les propositions suivantes émises par le panel mondial sur le financement des infrastructures dans le domaine de l'eau :
  • utilisation des instruments de financement de manière plus souple pour autoriser, en tant que de besoin, les prets directs à des entités publiques non souveraines;
  • développement de mécanismes de garantie et d'assurance afin d'atténuer les risques ;
  • traitement de la question de la couverture du risque de change et du risque souverain ou politique.

À ce sujet, Jacques Chirac a apporté les précisions suivantes : "Nous avons essayé de donner plus de dynamique pour réaliser les objectifs du millénaire et de Johannesburg, dans le domaine de l'eau, domaine essentiel s'il en est. La France a pris pour sa part ses responsabilités en décidant de doubler, ce qui représente des sommes importantes, son action et sa participation dans ce domaine. Et nous avons pris collectivement un engagement très fort pour permettre de tenir l'engagement de Johannesburg, ou du millénaire plus exactement, c'est-à-dire de diminuer au moins par deux le nombre des habitants de la planète qui n'ont pas accès aujourd'hui à l'eau et à l'assainissement, ce qui est un véritable drame. Mais cela représente un effort considérable et nécessairement concerté que nous sommes décidés à assumer."

En conclusion, l'aide des pays riches sera extrêmement sélective. Les grandes puissances opéreront un tri sévère parmi les pays pauvres sollicitant leur aide pour généraliser l'accès à l'eau potable et à l'assainissement.
Elles invitent la communauté internationale à ''redoubler d'efforts'' pour respecter les objectifs fixés par l'ONU de réduire de moitié en 2015 le nombre d'être humains sans accès direct à l'eau potable (1,2 milliard aujourd'hui) et ne bénéficiant pas d'évacuation des eaux usées (2,4 milliards).
Mais elles ne citent aucun chiffre. Elles ne reprennent pas la proposition du président de la Commission européenne, Romano Prodi, de créer un Fonds européen de l'eau d'un milliard d'euros. Elles font également l'impasse sur le doublement immédiat de leur aide publique au développement, recommandation phare d'un rapport publié en mars par l'ancien président du Fonds monétaire international (FMI) Michel Camdessus dont le G8 s'inspire par ailleurs largement.
Actuellement l'Afrique du Sud et le Maroc sont les seuls pays africains ayant fait de l'eau une priorité dans leur ''Stratégie nationale de développement durable".

Santé

Ils se sont mis d'accord sur les mesures suivantes :
- Renforcer le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que les autres actions multilatérales et bilatérales, notamment en participant activement à la conférence internationale des donateurs et des partenaires qui se tiendra à Paris en juillet
- Améliorer l'accès aux soins, et à des médicaments et traitements à un prix abordable, dans les pays pauvres
- Encourager la recherche sur les maladies qui affectent surtout les pays en développement
- Mobiliser les fonds supplémentaires nécessaires à l'élimination de la poliomyélite d'ici à 2005
- Améliorer la coopération internationale pour lutter contre les nouvelles épidémies (ex : SRAS)

Financement du développement

Ils ont réaffirmé leur engagement à répondre au défi de la pauvreté dans le monde ainsi que leur soutien aux Objectifs de Développement pour le Millénaire et au consensus de Monterrey et ont noté que la réalisation de ces objectifs ambitieux nécessite des efforts considérables de la part des pays développés comme des pays en développement, notamment des ressources financières accrues.

Dette

Ils ont réaffirmé leur soutien à l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) lancée lors du Sommet de Cologne.

Science et technologie pour le développement durable

Ils reconnaissent la nécessité de soutenir le développement de technologies plus propres, plus durables et plus efficaces, comme le souligne le plan de mise en oeuvre du Sommet mondial sur le développement durable (SMDD). La coopération dans le domaine de la recherche scientifique sur les technologies de transformation peut permettre d'améliorer la santé publique en réduisant la pollution et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour traiter le problème du changement climatique mondial. Les pays doivent optimiser l'utilisation des ressources naturelles, notamment par le recyclage.
Ils concentreront leurs efforts sur trois domaines qui sont porteurs d'un fort potentiel de progrès : coordination des stratégies mondiales d'observation ; utilisation plus propre, plus durable et plus efficace de l'énergie ; développement durable de l'agriculture, productivité et préservation de la biodiversité.

A/ Renforcement de la coopération internationale sur l'observation du globe
- Instaurer une étroite coordination de nos stratégies respectives d'observation du globe durant les dix prochaines années ; identifier de nouvelles observations à effectuer pour réduire au maximum les données manquantes
- S'appuyer sur les travaux existants pour produire des données fiables sur l'atmosphère, les sols, l'eau douce, les océans et les écosystèmes
- Améliorer la collecte et l'archivage de ces données partout dans le monde et combler les lacunes des systèmes existants en matière de couverture
- Favoriser l'interopérabilité et l'échange mutuel de données
- Élaborer un plan de mise en oeuvre afin d'atteindre ces objectifs d'ici la prochaine réunion ministérielle qui se tiendra au printemps à Tokyo

B/ Accélération de la recherche sur les technologies de l'énergie, leur développement et leur diffusion
- Promouvoir le rendement énergétique de toutes les sources d'énergie et encourager la diffusion et l'adoption de technologies avancées à fort rendement énergétique, en tenant compte de la nécessité de réduire la pollution. Les mesures à prendre peuvent porter sur les normes, les marchés publics, les incitations et instruments économiques, l'information et l'étiquetage
- Accélérer l'innovation dans le domaine des technologies propres et promouvoir son introduction rapide sur le marché dans les pays développés comme dans les pays en développement, notamment à l'occasion de la Conférence des Parties de la Convention-cadre sur les changements climatiques qui se tiendra à Milan et dans les étapes ultérieures de ce processus, au sein de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) et dans d'autres enceintes internationales telles que la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, le Groupe d'experts sur les transferts de technologies, etc., en trouvant des moyens adaptés pour impliquer le secteur privé dans ce processus
- Appuyer les efforts destinés à augmenter de manière substantielle la part des énergies renouvelables dans la consommation mondiale d'énergie :
* stimuler la recherche fondamentale dans les énergies renouvelables, telles que l'énergie solaire photovolta•que, les éoliennes off-shore, les prochaines générations de turbines éoliennes, l'énergie marémotrice et géothermique, la biomasse ;
* coopérer dans le domaine de l'échange des résultats de la recherche, le développement et le déploiement des technologies émergentes dans ce domaine ;
* travailler à rendre moins coûteuses les technologies utilisant les énergies renouvelables ;
* participer à la Conférence internationale sur les énergies renouvelables qui se tiendra à Bonn au printemps 2004 .
-Accélérer le développement de la technologie des piles à combustible et de l'hydrogène (production d'énergie, transport, production d'hydrogène, stockage, distribution, utilisation finale et sécurité) :
* renforcer la coopération internationale et l'échange d'informations dans la recherche pré-concurrentielle, selon le principe de la réciprocité pleine et entière, par l'intermédiaire de l'AIE et d'autres organisations existantes ;
* travailler avec le secteur industriel pour lever les obstacles qui empechent les véhicules à pile à combustible de devenir compétitifs en termes de prix, et s'efforcer d'atteindre cet objectif dans les vingt années à venir ;
* accélérer, au sein des organisations existantes, l'élaboration de codes et normes internationalement reconnus ;
* travailler ensemble pour faciliter l'utilisation des technologies de l'hydrogène sur nos marchés et sur les marchés d'autres pays, notamment par le développement d'infrastructures .
- Développer de manière significative et rendre plus accessibles des technologies plus propres et plus efficaces en matière d'utilisation des combustibles fossiles et dans le domaine des systèmes de séquestration du carbone
- Encourager le Fonds pour l'environnement mondial à tenir dûment compte, dans l'élaboration de son programme, du rendement énergétique, du recours aux énergies renouvelables, d'une utilisation plus propre de l'énergie fossile et d'une utilisation durable de l'énergie
- Élaborer des normes et codes pour la prochaine génération de véhicules, favoriser un diesel plus propre et le biodiesel, en reconnaissant que les besoins sociaux en matière de qualité de carburant sont différents d'un pays du G8 à l'autre
- En conformité avec nos procédures nationales, promouvoir des véhicules à moteur propres et efficaces, y compris les véhicules de la prochaine génération
-Travailler en concertation avec les industriels pour accro”tre le rendement énergétique des équipements électriques et électroniques
- Nous prenons acte des efforts déployés par les pays du G8 qui continueront d'utiliser l'énergie nucléaire pour développer des technologies plus avancées qui soient plus sûres, plus fiables et plus résistantes au détournement et à la prolifération

C/ Agriculture et biodiversité
- Promouvoir la conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques pour l'agriculture et l'alimentation :
* soutenir le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture en concluant la négociation d'un accord-type de transfert de matériels afin de faciliter l'accès aux ressources phytogénétiques pour la recherche et le développement agricoles, ainsi qu'un partage équitable des bénéfices tirés de leur utilisation ;
* appuyer les efforts déployés pour assurer le financement de la conservation des ressources génétiques dans le cadre des priorités définies par la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture .
- Aider les pays en développement à améliorer leur productivité agricole de manière durable :
* soutenir le rôle essentiel du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale en matière de diffusion de la recherche agricole, ainsi que celui du Forum mondial sur la recherche agronomique, d'autres organisations régionales et nationales de recherche agronomique et des partenariats de recherche Nord-Sud et Sud-Sud ;
* soutenir les actions destinées à fournir aux plus défavorisés en milieu rural, en particulier en Afrique, des technologies adaptées aux conditions économiques, sociales et environnementales locales, y compris par des partenariats public-privé .
- Promouvoir la recherche sur les technologies et pratiques agricoles durables, y compris l'utilisation sûre des biotechnologies dans les pays qui s'y intéressent, de manière à contribuer à prévenir la famine, à améliorer la nutrition, à renforcer la productivité, à préserver l'eau et les autres ressources naturelles, à réduire l'utilisation des produits chimiques, à améliorer la santé de l'homme et à préserver la biodiversité
- Participer à la Conférence ministérielle sur les sciences et techniques agricoles qui se tiendra à Sacramento du 22 au 25 juin 2003 afin de mettre en oeuvre l'engagement pris lors du Sommet alimentaire mondial de Rome
- Utiliser les technologies modernes telles que les technologies d'imagerie par satellites afin d' aider à la lutte contre l'exploitation illégale des forets, de promouvoir une gestion durable des forets et de promouvoir la diversité biologique agricole et sa préservation

Ceux d'entre eux qui ont ratifié le Protocole de Kyoto réaffirment leur détermination à le voir entrer en vigueur. À ce sujet, Jacques Chirac a apporté les précisions suivantes :
"En ce qui concerne l'environnement, nous avons traité de la lutte contre le changement climatique et, notamment, nous avons réaffirmé dans le communiqué final que ceux qui ont ratifié le protocole de Kyoto sont bien déterminés à le mettre en oeuvre. Nous avons évoqué et pris un certain nombre de décisions concernant la protection des océans, mais aussi la protection des forets, la biodiversité et la sûreté nucléaire. Dans ces domaines concernant l'environnement, je voudrais souligner, comme je l'ai fait hier mais je le redis, l'importance de l'engagement et la clarté de la détermination exprimés par le Premier ministre du Japon."

Exploitation forestière illégale

Dans la perspective d'une exploitation durable des forêts, Ils ont réaffirmé leur détermination à renforcer les efforts internationaux pour remédier à l'exploitation forestière illégale.

Environnement marin et sécurité maritime

Le développement durable et la lutte contre la pauvreté à l'échelle mondiale nécessitent une gestion plus durable et un meilleur équilibre des océans et des mers. Le secteur de la peche constitue la principale source de protéines d'un milliard de personnes, et donc un moyen de subsistance majeur : il fournit quelque 5 à 10 % des ressources alimentaires mondiales. Or, le milieu marin est soumis à une pression croissante. Le déclin de la biodiversité marine et la réduction des stocks de poissons sont de plus en plus préoccupants, tout comme l'utilisation de pavillons de complaisance, en particulier par les navires de peche, comme moyen d'éviter de prendre des mesures de préservation. Le récent naufrage du ''Prestige '' a montré une fois de plus la nécessité d'améliorer la sécurité des pétroliers et la prévention de la pollution.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se sont prononcés pour un renforcement des contrôles des navires, afin d'éviter enfin la réédition de catastrophes telles que le naufrage du pétrolier Prestige.
Les Huit sont ''convenus de prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées pour renforcer la sécurité maritime internationale '', indiquent-ils dans une déclaration publiée au deuxième jour du sommet du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie).
Le G8 annonce qu'il appuiera les efforts de l'Organisation maritime internationale (OMI), notamment pour ''accro”tre les fonds d'indemnisation au bénéfice des victimes de la pollution pétrolière et réviser le régime d'indemnisation international ''.
Les dirigeants du G8 souhaitent également, dans le cadre de l'OMI, ''appuyer les efforts visant à améliorer la formation des marins, y compris les qualifications minimums obligatoires ''.
Les Huit déclarent qu'ils ''appuieront également les efforts pour faire aboutir une nouvelle convention renforcée sur les normes du travail en mer dans le cadre de l'Organisation internationale du travail ''.
Ils souhaitent enfin ''procéder à une nouvelle accélération dans l'élimination progressive des pétroliers à simple coque '', comme les pétroliers Erika et Prestige.
Le pétrolier maltais Erika avait fait naufrage le 12 décembre 1999 au large des côtes bretonnes provoquant une vaste marée noire le long des côtes atlantiques françaises.
Le pétrolier Prestige, qui a sombré le 19 novembre 2002 après 6 jours de dérive en mer, avait provoqué la pire marée noire sur les côtes de Galice et du Pays basque.

Sûreté nucléaire

Conformément à leur déclaration de Kananaskis, ils ont créé le groupe du G8 sur la sûreté et la sécurité nucléaires et adopté son mandat ainsi que les principes fondamentaux admis par chacun d'entre eux, ceci afin de favoriser la sûreté et la sécurité dans l'utilisation de la technologie nucléaire civile.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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