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Du nettoyage des salles blanches à celles contenant des nanoparticules

Hygiène, propreté, nettoyage et environnement Actu-Environnement.com - Publié le 04/04/2011
Hygiène, propreté, nettoyage et...  |    |  Chapitre 4 / 4
La mise à blanc d'une salle propre

Pour être en conformité avec sa classe de propreté (de 10 à 10 000), une salle blanche doit être périodiquement vidée de ses occupants et ses activités interrompues. Changer les filtres « absolus », nettoyer les hottes de soufflage à flux laminaire, les conduits de ventilation, les murs, plafonds, sols et équipements... la mise à blanc vise à éliminer toute contamination des lieux sans altération. Cela repose sur le choix des consommables (papier d'essuyage résistant à l'abrasion, réactifs acides adaptés) et sur l'accès à une eau de qualité ultra-pure pour le lavage/rinçage.

Dans une fiche technique dédiée, le CTIP explique que l'opération se déroule en plusieurs étapes : dépoussiérage grossier, décontamination des lieux et des supports (lavage, rinçage et récupération des eaux) et la désinfection par application selon un protocole dédié. Il recommande au personnel de nettoyage de respecter les consignes de sécurité (risque électrique et/ou bactériologique et viral), et de s'équiper de tenues de sécurité adaptées (lunettes de protection combinaisons, gants...).

Les nanoparticules, des poussières ultra-fines à risque

Les nanoparticules sont définies comme des particules manufacturées (nanotubes de carbone, dioxydes de titane, silices, oxydes de zinc, etc.) qui possèdent au moins une de leur dimension inférieure à 100 nanomètres. Elles font partie de la famille des nanomatériaux et relèvent pour certaines du domaine des nanotechnologies. Porteuses d'espoir dans le domaine de l'énergie, de la santé, et d'un impressionnant marché économique potentiel (1 000 Mds$ dans le monde en 2015), les nanotechnologies se développent dans un vide cruel d'évaluation bénéfices/risques. C'est en tout cas un des principaux résultats du débat public sur le développement et la régulation des nanotechnologies dont le bilan a été publié en avril 2010.

Un an après, force est de constater la négation du risque chez certains industriels impliqués dans ce secteur. « Certes, nous ne disposons pas encore d'outils de routine permettant de caractériser l’exposition des salariés qui manipulent des nanoparticules, explique Myriam Ricaud, ingénieure chimiste au pôle risque chimique du département expertise et conseil technique de l'INRS. Mais de nombreuses études toxicologiques doivent d’ores et déjà inciter les industriels à la prudence ».

Sans fixer de seuil de risque, le ministère du Travail, de l'emploi et de la santé indique sur le site Travailler-mieux.org : « Les premières études toxicologiques réalisées par différents laboratoires internationaux montrent que les nanomatériaux, selon leur nature (taille, composition chimique, pureté, réactivité de surface, solubilité, forme et capacité d’agrégation), sont susceptibles d’induire des effets spécifiques nocifs par contact, inhalation et/ou ingestion ».

Le nettoyage de salles contenant des nanoparticules

Pour réduire au maximum la contamination des lieux de travail et des locaux adjacents, il est préconisé que les équipes d’entretien procèdent à un nettoyage soigneux et régulier des sols, des équipements et des surfaces de travail à l’aide de linges humides, et d’un aspirateur équipé d'un filtre à air à très haute efficacité (de classe supérieure à H13). « C'est vraiment primordial, afin d'éviter toute accumulation de nanoparticules qui, ensuite, pourront être remise en suspension dans l’atmosphère des lieux de travail... », souligne Myriam Ricaud.

Dans ce contexte, et en l'absence de textes réglementaires, il est préconisé d'assimiler les nanoparticules à des agents chimiques dangereux, et de protéger tous les salariés susceptibles d'être en contact, que ce soient ceux des entreprises productrices et utilisatrices ou ceux des entreprises de propreté.

Cette protection est d'abord collective, et repose sur l'aménagement des lieux et des postes de travail chez les producteurs ou utilisateurs, afin d'éviter au maximum l’émission et la dispersion des nanoparticules dans l'atmosphère des lieux de travail. Il s'agit de mettre en place une ventilation locale et de filtrer l’air des lieux de travail. La ventilation locale consiste à capter les nanoparticules au plus près des sources d'émission en équipant par exemple les postes de travail de tables ou buses aspirantes. Dans les laboratoires, des sorbonnes (enceintes de travail isolées et ventilées) peuvent également être mises en place.

Cette protection est aussi individuelle et repose sur le port d’un appareil de protection respiratoire filtrant (filtres anti-aérosols de classe 3) ou isolant, d’une combinaison ou blouse jetable en Tyvek, de gants étanches (en vinyle ou en nitrile par exemple), et de lunettes. « Tous les salariés qui interviennent pour le nettoyage de ces lieux doivent porter ces EPI , souligne M. Ricaud. Pour cela, il faut que le producteur ou utilisateur de nanoparticules informe l'entreprise de nettoyage prestataire de service, et que celle-ci forme ses employés à la prévention des risques liés aux nano-particules ».

Pour se préserver des nanoparticules, encore faut il savoir si les lieux en renferment

Un guide de prévention au risque des nanoparticules est en cours de finalisation par un groupe de travail regroupant entre autres l'INRS et le CNRS. « Le problème, c'est que bon nombre d’entreprises ne savent pas que les produits qu’ils réceptionnent sont ou contiennent des nanomatériaux et donc les salariés ignorent qu'ils en manipulent, poursuit M. Ricaud. Il y a un manque crucial d'information ». Si, par exemple, la fiche de sécurité du produit chimique mentionne la présence de « dioxyde de titane », rien ne précise qu'il s'agit de nanoparticules. « Par contre, le producteur de nano-particules lui, ne peut ignorer les caractéristiques du produit qu’il fabrique, poursuit-elle. il y a une perte d'information qui présente un risque pour la santé des travailleurs ».

L'article L523-1 du Code de l'Environnement, créé par la loi dite Grenelle 2 du 12 juillet 2010 prévoit que « Les personnes qui fabriquent, importent ou distribuent des substances à l'état nanoparticulaire, en l'état ou contenues dans des mélanges sans y être liées, ou des matériaux destinés à rejeter de telles substances dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles d'utilisation déclarent périodiquement à l'autorité administrative, dans un objectif de traçabilité et d'information du public, l'identité, les quantités et les usages de ces substances, ainsi que l'identité des utilisateurs professionnels à qui elles les ont cédées à titre onéreux ou gratuit. » Depuis lors, le décret d'application se fait attendre.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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