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Qualité de l'air intérieur : naissance d'un enjeu de santé publique

Qualité de l'air intérieur : une prise de conscience tardive pour un enjeu majeur Actu-Environnement.com - Publié le 28/11/2011
Qualité de l'air intérieur : une prise...  |    |  Chapitre 1 / 7
Longtemps non prise en compte par les pouvoirs publics, la qualité de l'air intérieur devient peu à peu un enjeu de santé publique. Des valeurs guides réglementaires de qualité de l'air intérieur sont en cours de définition.

© Oqai

Les Français passent en moyenne 20 à 22 heures par jour à l'intérieur de bâtiments, dont seize à leur domicile. Or, ces milieux clos ne sont pas exempts de polluants. Matériaux de construction, meubles, tabagisme, moisissures, acariens, produits d’entretien, peintures... constituent autant de sources de pollution intérieure.
Le syndrome du bâtiment malsain
En 1982, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu le syndrome des bâtiments malsains (Sick building syndrome) comme une série de symptômes atypiques ressentis parfois par une large part des occupants de bâtiments. En 1990, l'OMS estimait même que 30 % des nouveaux bâtiments pouvaient être concernés par ce mal.
Les symptômes les plus fréquents sont : irritation et obstruction nasale, sécheresse et irritation de la muqueuse des yeux, de la gorge, de la peau et manifestations générales (migraine, léthargie, état de fatigue conduisant à un manque de concentration).
La ventilation, l'éclairage, le bruit, l'organisation et les conditions de travail, mais aussi la qualité de l'air intérieur sont les principaux facteurs déclenchant de ce syndrome.

Une mauvaise qualité de l'air intérieur peut avoir des effets nocifs sur la santé : allergies, irritations des yeux, nausées sont les principaux maux causés par une exposition de longue durée à une pollution de l'air intérieur de faible concentration. Mais certains polluants présents dans les bâtiments peuvent provoquer des cancers (radon, amiante, benzène) lors d'une exposition répétée. Des pathologies neurologiques ou cardiovasculaires peuvent être également la conséquence d'une courte exposition à des concentrations élevées de polluants.

Une problématique récente

Pourtant, ce n'est que depuis les années 70, que démarrent vraiment les recherches sur la qualité de l'air intérieur. Il faudra attendre encore plusieurs années pour que cette problématique devienne un véritable enjeu de santé publique. En France, l'observatoire de la qualité de l'air intérieur (Oqai) a été créé en 2001, afin de mieux cerner cette problématique via la collecte de données, et de proposer des mesures d'amélioration.
Le premier plan national santé environnement (PNSE) pose en 2004 comme enjeu essentiel l'amélioration de la qualité intérieur. Le PNSE 2, adopté en 2009, prévoit quatre mesures phares sur ce sujet : l'étiquetage sanitaire des produits de construction et de décoration, la réduction de l'exposition aux substances les plus préoccupantes dans les crèches et les écoles, le développement de conseillers habitat-santé et la poursuite du programme de lutte contre l'habitat indigne.

Vers des valeurs guides de qualité de l'air intérieur

En 2002, l'Oqai a hiérarchisé 70 substances présentes dans les logements et 29 composés organiques semi-volatils. Leur prédominance selon le type d'usage des bâtiments (logements, écoles, bureaux…) a été hiérarchisée également.
En 2004, l'Affset (aujourd'hui Anses) s’est autosaisie en vue d’élaborer des valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI). La loi du 1er août 2008 sur la responsabilité environnementale prévoit que ces valeurs guides deviennent réglementaires. Pour l'heure, seules des valeurs réglementaires pour trois substances (hors réglementation du travail) ont été fixées : le radon (dans certains lieux ouverts au public), le monoxyde de carbone (dans les bâtiments équipés d’une chaudière dont la puissance est comprise entre 4 et 400 kW) et l’amiante (dans les bâtiments construits avant 1997).
L’Anses a proposé depuis des VGAI pour 6 substances identifiées comme prioritaires : le formaldéhyde, le monoxyde de carbone, le benzène, le naphtalène, le tétrachloroéthylène et le trichloroéthylène.
Pour les particules, elle recommande la mise en œuvre des valeurs guides de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit : 25 µg.m-3 pour les PM2.5 et 50 µg.m-3 pour les PM10 sur 24 heures et 10 µg.m-3 pour les PM2.5 et 20 µg.m-3 pour les PM10 sur le long terme.

SubstancesVGAI proposéesAnnée de parution
FormaldéhydeVGAI cour terme (exposition de 2 heures) : 50 μg/m3
VGAI long terme (exposition > 1 an) : 10 μg/m3
2007
Monoxyde de carbone (CO)VGAI court terme :
- pour une exposition de 8 heures : 10 mg/m3
- pour une exposition de 1 heure : 30 mg/m3
- pour une exposition de 30 minutes : 60 mg/m3
- pour une exposition de 15 minutes : 100 mg/m3
2007
BenzèneVGAI court terme (pour une exposition de 1 à 14 jours) : 30 μg/m3
VGAI intermédiaire (de 14 jours à 1 an d'exposition) : 20 μg/m3
VGAI long terme (pour une exposition vie entière correspondant à un niveau de risque de 10-6) : 0,2 μg/m3
VGAI long terme (pour une exposition vie entière correspondant à un niveau de risque de 10-5) : 2 μg/m3
2008
NaphtalèneVGAI long terme (pour une exposition > 1 an) : 10 μg/m32009
TrichloroéthylèneVGAI intermédiaire (de 14 jours à 1 an) : 800 μg/m3
VGAI long terme (pour une exposition vie entière correspondant à un niveau de risque de 10-6) : 2 μg/m3
VGAI long terme (pour une exposition vie entière correspondant à un niveau de risque de 10-5) : 20 μg/m3
2009
TétrachloroéthylèneVGAI court terme (pour une exposition de 1 à 14 jours) : 1380 μg/m3
VGAI long terme (pour une exposition > 1 an) : 250 μg/m3
2010
Particules (PM2,5 etPM10)Pas de VGAI proposées 2010
Acide cyanhydriquePas de VGAI proposées 2011

Un projet de décret fixant les deux premières VGAI pour le formaldéhyde et le benzène a été mis en consultation en mai 2011. Ces valeurs-guides devraient concerner certains établissements recevant du public (ERP) : crèches, écoles, centres de loisirs, établissements sanitaires et sociaux, établissements pénitentiaires pour mineurs. Le texte prévoit que, au 1er janvier 2015, la valeur-guide pour des expositions de longue durée.sera fixée à 30 μg/m3 pour le formaldéhyde et à 5 μg/m3 pour le benzène. Au 1er janvier 2022, elle sera fixée à 10 μg/m3 pour le formaldéhyde et à 2 μg/m3 pour le benzène.

Davantage de substances étudiées

En 2010, l'Oqai a publié une nouvelle hiérarchie des composés d’intérêt dans les environnements intérieurs, classification qui servira aux prochains travaux de l'Anses.
Ainsi, l'acroléine, le 1,4-dichlorobenzène, l'Acétaldéhyde, le chloroforme, le fluorène, l'éthylbenzène et le dioxyde d'azote rejoignent les premières substances hiérarchisées pour lesquelles l'exposition par inhalation est jugée majoritaire. Pour d'autres substances en phase gazeuse, phase particulaire et déposées dans les poussières, l'exposition orale est jugée non négligeable, en particulier pour les jeunes enfants. L'Anses souhaite donc proposer des valeurs guides pour les poussières intérieures (VGPI) pour ce type de substances, notamment l’arsenic, le di-2-éthylhexylphtalate (DEHP), le plomb, le benzo[a]pyrène et le chrome.

Sophie Fabrégat

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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