En ce qui concerne les gestes concrets, les comportements liés au tri des déchets figurent parmi les actes les plus couramment adoptés par les Français : 3 ménages sur 4 affirment trier régulièrement. Ces pratiques ont progressé de manière significative depuis 1998. Aujourd'hui, 71% des ménages déclarent trier régulièrement le papier, 73% les piles et 71% le plastique contre respectivement 36 %, 24 % et 20 % à l'époque.
Dans une moindre mesure, l'arrêt de la veille de la télévision ou l'utilisation d'un cabas pour faire ses courses semblent être des gestes assez répandus pour respectivement 69 et 63% des ménages interrogés.
En revanche, peu de ménages déclarent acheter des produits issus de l'agriculture biologique (21% seulement) ou équiper leurs luminaires d'ampoules basse consommation (15%).
D'autre part, une large majorité des ménages déclare faire attention à sa consommation d'électricité (84%) et d'eau (77%). Prendre en compte la consommation d'énergie lors de l'achat d'un appareil électroménager serait également une attitude courante pour 59% des ménages interrogés. Cependant, seuls 17% assurent porter une attention particulière à la quantité de déchets qu'implique l'achat de certains produits.
Dans l'ensemble, l'adoption de comportements et d'attitudes favorables à l'environnement s'observe plus fréquemment chez des ménages relativement « bien installés » dans la vie. L'âge de la personne de référence et la composition du ménage influenceraient plus particulièrement le nombre de pratiques adoptées. Parmi les ménages effectuant un petit nombre de pratiques environnementales (entre 0 et 6 sur les 14 sélectionnées), on retrouve plus souvent que la moyenne des personnes seules, qui ont entre 15 et 30 ans ou des familles monoparentales.
D'autre part, les ménages effectuant peu de pratiques semblent être plus souvent locataires (53 % contre 37 % au niveau national), alors que ceux qui ont fortement intégré l'environnement dans leurs gestes quotidiens seraient propriétaires et vivraient plutôt hors de Paris et de l'Île-de-France dans des villes de moins de 20.000 habitants.
Selon l'étude de l'Insee, la catégorie socioprofessionnelle serait également un critère important. La probabilité de déclarer peu de pratiques favorables à l'environnement est 2,35 fois plus importante pour les « agriculteurs, artisans, commerçants ou chefs d'entreprise » que pour les employés.
En revanche, les cadres, professions libérales et professions intellectuelles ainsi que les ménages les plus diplômés (ceux dont la personne de référence possède 3 à 4 années d'études supérieures) seraient aussi ceux qui effectueraient le plus de gestes concrets (7 ou 8). Ainsi globalement, un faible niveau d'études ou l'absence de diplôme serait un critère défavorable à l'adoption de pratiques environnementales.
Enfin, le revenu aurait son rôle à jouer : les ménages à faible revenu sont relativement peu nombreux parmi ceux qui effectuent 10 à 14 pratiques environnementales. L'adoption de pratiques environnementales serait ainsi liée à une certaine aisance sociale.
Des questions d'opinion ont été insérées dans l'enquête pour permettre de mesurer le degré de cohérence entre les pratiques déclarées et la sensibilité environnementale des individus. Les résultats semblent plutôt cohérents. Il apparaît que les personnes les plus concernées par l'environnement et qui estiment que nos modes de vie ont un impact négatif réel sur celui-ci appartiennent aux ménages qui déclarent le plus de pratiques environnementales. La plupart des gestes ont été intégrées par ce groupe et notamment les pratiques les moins répandues : l'achat de produits Bio, l'équipement en ampoules basse consommation ou l'attention à la quantité de déchets lors d'un achat.
Les individus ne se sentant pas ou peu concernés par l'environnement déclarent ne pas agir en sa faveur si cela leur prend du temps ou leur coûte de l'argent. Ainsi celles qu'ils déclarent faire régulièrement relèvent surtout de démarches liées à l'attention, avec un bénéfice économique à la clé. Mais on retrouve dans ce groupe les individus appartenant aux ménages ayant intégré le moins de pratiques environnementales.
Entre ces deux extrêmes, on retrouve des ménages globalement impliqués dans l'environnement. Ils affirment agir pour le protéger et en discuter de temps en temps au sein du ménage. Ces individus déclarent surtout des pratiques liées au tri des déchets et à l'attention.