Malheureusement, cette situation ne risque pas de s'améliorer. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit 1,5 milliards de touristes dans le monde en 2020, soit plus d'un cinquième de la population mondiale. Entre 1995 et 2020, les flux touristiques devraient tripler. La moitié des touristes risque de se concentrer dans les pays en voie de développement où il est prévu une forte croissance de la population, ce qui exercera une pression considérable sur des écosystèmes et des cultures locales de plus en plus fragiles mais le plus souvent tributaires des revenus du tourisme.
Cette situation critique est connue et reconnue par les instances internationales qui ont notamment abordé ce sujet à l'occasion du Sommet de la Terre de 2002 à Johannesburg. Intégré dans la problématique plus globale du « passage à des modes de production et de consommation durables », le secteur du tourisme a été pris en main par la France à travers un groupe de travail consacré à « la promotion de la protection de l'environnement et du développement durable du tourisme ». La mise en oeuvre du développement durable dans le domaine du tourisme vise à conforter ses bienfaits sociaux et économiques tout en s'efforçant de réduire, voire neutraliser, les nuisances environnementales qu'il peut occasionner et parvenir à une utilisation économe des ressources, notamment des plus rares.
Pour la première fois depuis sa création, le groupe international s'est réuni à Paris en début de semaine. Il a rassemblé des décideurs issus d'une quinzaine de pays, représentant les pays industrialisés, en transition et en développement ainsi qu'une quinzaine d'organismes internationaux. L'objectif était d'établir un programme d'actions visant à promouvoir le développement du tourisme durable, notamment à travers l'identification, le recensement, l'analyse et la diffusion de bonnes pratiques. Ainsi, dans les différents pays et dans les organisations internationales, la jonction des politiques du tourisme et des politiques du développement durable, la mise en commun des expériences et des méthodes de travail, devrait donner une nouvelle impulsion au tourisme durable. D'Après la ministre de l'écologie et de l'environnement française, Nelly Olin, le nombre et la qualité des interventions durant ces deux jours d'ateliers ont été remarquables. Même si pour l'instant on ne sait pas concrètement sur quoi cela va aboutir, il semblerait que la réalisation d'un programme d'action ait débuté. Il devrait être affiné au cours de la prochaine réunion qui aura lieu du 12 au 14 mars prochains à Paris, en vue de présenter les premiers résultats concrets lors de la conférence du Processus de Marrakech qui se tiendra en Suède en juin 2007.