Dix-sept ans après sa création, il faut refonder l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI). Il devrait gérer la coordination technique d'un schéma national des données sur la qualité de l'air intérieur, ainsi que certains systèmes d'information (la surveillance réglementaire, les données issues des campagnes sur des échantillonnages qu'il mène directement ou non). Il pourrait aussi mener "des missions complémentaires" et "organiser, voire réaliser, des campagnes nationales de production de données". Pour cela, il devrait être porté par un groupement d'intérêt scientifique (GIS) constitué autour du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Telle est la principale conclusion d'un rapport (1) du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), publié le 8 mars.
Le CGEDD en est convaincu : il faut poursuivre et amplifier les travaux de l'OQAI. En effet, les enjeux sanitaires et le coût socio-économique de la pollution de l'air intérieur sont "importants" et les connaissances doivent encore être consolidées. Mais, "malgré la pertinence et la qualité de ses travaux, [l'OQAI] souffre de fragilités qui interrogent sa pérennité", constate le rapport. En effet, il n'est issu que d'une simple convention entre les ministères en charge du logement, de la santé et de l'écologie et associant l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le CSTB qui en est l'opérateur. En conséquence, déplore le CGEDD, "l'OQAI ne constitue pas un réel observatoire qui serait en appui d'une politique publique [car il] n'est pas assez connecté avec la politique nationale de la qualité de l'air intérieur, elle-même insuffisamment pilotée sur le plan stratégique".
S'agissant du financement de l'OQAI, le rapport recommande un système "pérenne et de nature exclusivement publique" pour les missions de coordination et de gestion du système national des données sur la qualité de l'air intérieur. En revanche, le financement de la production de données "serait plus diversifié et dépendrait des besoins".