Aujourd'hui 18 juillet, Ségolène Royal s'oppose à l'arrivée de déchets toxiques australiens sur le site de Tredi (1) à Salaise-sur-Sanne (Isère).
Elle donne l'instruction au préfet de l'Isère (38) de ne pas délivrer l'autorisation d'importation réclamée par la société australienne Orica. En cause ? La dangerosité des déchets, sous-produits d'hexachlorobenzène (HCB). "La teneur en HCB de ces déchets va de 0,003% à 89%", rapporte l'association Robin des bois.
Des ONG avaient déjà milité contre les "précédentes tentatives d'exportations" de ces mêmes déchets vers l'Allemagne, en 2006, et le Danemark, en 2008, rappelle l'association.
Exporter les technologies au lieu d'importer les déchets
Si le site de Tredi à Salaise-sur-Sanne (38) est bien spécialisé dans le traitement (2) des déchets toxiques, il ne doit pas devenir "un aspirateur à déchets du monde entier", déclare l'association Robin des Bois.
Pourtant, l'association joue la carte du réalisme : "aucune installation existante ou expérimentale en Australie ne remplit les conditions nécessaires à la protection des travailleurs et de l'environnement" contre ces déchets contenant du HCB. Elle propose donc d'accueillir les déchets australiens, qui sont actuellement stockés à 8 kilomètres de Sydney "au centre d'un milieu urbanisé".
Mais pas question de recevoir les 13.800 tonnes d'un seul bloc. L'association préconise un essai de faisabilité sur une petite quantité (100 tonnes) et suggère d'interdire les déchets liquides. Des précautions administratives, assurantielles et logistiques devront être prises concernant les navires et les conteneurs, ajoute l'ONG.
A l'inverse, Ségolène Royal s'insurge contre le transport de ces déchets sur une distance de 17.000 kilomètres. Selon la ministre, les technologies de traitement françaises "peuvent tout à fait être exportées pour permettre la réalisation d'unités de traitement adaptées, proches d'activités de production de déchets". Dans le cas australien, il s'agit d'un "stock historique", explique Robin des bois : "il n'y a plus de production de déchets HCB en Australie".