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G20 : les appels à plus de responsabilité climatique se multiplient

Les sommets internationaux se succèdent, mais la question climatique piétine. Celui du G20 permettra-t-il d'acter le bond attendu par les Nations unies comme par les ONG, notamment dans le domaine des financements ? Réponse ce week-end.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
G20 : les appels à plus de responsabilité climatique se multiplient

La question climatique qui n'avait pas pu faire l'objet d'un consensus lors des dernières réunions du G20 Environnement et du G20 Énergie, en juillet, rencontrera-t-elle plus de succès lors du G20 tout court qui se déroulera ce week-end à New Delhi ? Le sujet figure à l'agenda du sommet et les dirigeants des 20 pays les plus puissants du monde ne sont jamais très avares de promesse en la matière. Mais, jusqu'à présent, ces États, à l'origine de 80 % des émissions de CO2, sont loin de montrer l'exemple.

Oxfam a passé au crible les promesses d'actions climatiques de chacun par le biais de trois méthodes différentes. Cette étude, publiée ce vendredi 8 septembre, montre que leurs émissions de gaz à effet de serre devraient se situer entre 6,7 et 6,9 tonnes par personne en 2030, soit près du double de ce qu'elles devraient être selon le Giec pour éviter les impacts délétères du changement climatique. Mais ce chiffre grimpe encore, jusqu'à 19,4 tonnes, lorsque la méthodologie intègre la responsabilité historique de ces États dans les dérèglements du climat et leurs capacités à y faire face. Selon ces mêmes critères, la France émettrait encore 12 tonnes de trop par habitant, même en réduisant ses émissions de GES de 55 % d'ici à 2030 par rapport à 1990.

Les obligations non tenues des plus riches

À la veille de ce rendez-vous international, nombre d'associations incitent ainsi le G20 à soutenir des mesures draconiennes afin de prévenir l'aggravation des catastrophes climatiques, notamment en acceptant l'abandon rapide de tous les combustibles fossiles. « On ne peut pas raisonnablement attendre des pays à faibles revenus qu'ils respectent des engagements à cesser d'utiliser des combustibles fossiles si les pays plus riches continuent de ne pas honorer leurs propres promesses et obligations », souligne par exemple Amnesty International dans un communiqué publié ce vendredi 8 septembre.

“ Il n'est pas acceptable que des pays s'enfoncent davantage dans l'endettement alors qu'ils sont confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes récurrents auquel ils ont peu contribué ” Agnès Callamard, Amnesty International
Les dirigeants des États les plus favorisés peinent par ailleurs à remplir leurs engagements en termes d'aides financières vis-à-vis des plus vulnérables. Selon Oxfam, la contribution française à la solidarité internationale resterait en dessous des 7 milliards de dollars par an, dont 7 % seulement sous forme de dons. La promesse des pays les plus favorisés de fournir au moins 100 milliards de dollars par an aux plus vulnérables serait en passe d'être atteinte, mais uniquement pour 2023, ce qui reste encore loin du compte. Amnesty International comme Oxfam appellent donc les leaders du G20 à mieux financer la lutte contre le changement climatique par le refinancement du Fonds vert ou par la création du Fonds pour les pertes et dommages, notamment.

Les pays vulnérables encore fragilisés

« Pour l'instant, il n'y a pas de capital, et quand il y en a, il coûte beaucoup trop cher », constate Stephen Jackson, le coordinateur résident des Nations unies au Kenya. Pourtant, rappelle-t-il, l'Afrique possède le deuxième poumon de la planète avec la forêt tropicale du Congo, la plus grande quantité de terres agricoles arables et la plus grande dotation naturelle en ressources énergétiques renouvelables. « Le Kenya, où je travaille, produit déjà 93 % de son électricité à partir de sources vertes », explique-t-il.

Beaucoup attendent aussi des États du G20, en tant que principaux créanciers, qu'ils allègent ou annulent la dette des pays en situation de surendettement. La mesure pourrait être prise via les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, proches des leaders du G20. Elle s'avère d'autant plus nécessaire que les pays concernés sont de plus en plus nombreux et plus lourdement touchés. Aujourd'hui, ils dépensent davantage pour rembourser leurs créances, en proportion de leur revenu national, qu'ils ne l'ont fait depuis au moins trente ans. En 2021, et pour la première fois depuis la création du G20, le nombre des personnes en situation d'extrême pauvreté, c'est-à-dire vivant avec moins de 2,15 dollars par jour, s'est également amplifié.

Un test pour d'autres échéances à venir

À la crise climatique qui les prive d'un environnement propre, sain et durable, s'ajoute donc celle de la dette qui restreint leur accès à une alimentation, des vêtements et un logement convenables. « Les droits fondamentaux de milliards de personnes sont menacés. Le coût de l'inaction sera catastrophique », alerte Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International. « Il n'est pas acceptable que des pays s'enfoncent davantage dans l'endettement alors qu'ils sont confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes récurrents dus au changement climatique auquel ils ont peu contribué », insiste l'ONG.

Les annonces à venir du G20 seront scrutées à la loupe puisque la conférence sera suivie, à brève échéance, d'autres rendez-vous internationaux d'importance :  la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies, le sommet du secrétaire général des Nations unies sur l'ambition climatique, puis la COP 28 de Dubaï, en novembre. Selon les Nations unies, les engagements climatiques actuels de la communauté internationale feront augmenter les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 10,6 % d'ici à 2030 quand elles devraient diminuer d'au moins 45 % pour maintenir le cap de 1,5 °C.

Réactions6 réactions à cet article

Sans vouloir vous désespérer, je pense que "c'est mort" car l'humanité, faite de nations concurrentes et d'individus incapables pour la plupart de se projeter au delà de leur propre existence, est dans l'impossibilité proprement anthropique de répondre à ce défi.
Le plus étonnant dans cette histoire est que les humains continuent à faire des petits, comme si de rien n'était....

BIB57 | 11 septembre 2023 à 10h44 Signaler un contenu inapproprié

Non seulement les humains continuent de faire des petits (et les intégristes de chaque religion monothéiste les encouragent à en faire le plus possible afin d'espérer assoir le règne de "leur" dieu sur tous les autres), mais ils se gavent de plus en plus de contenus caviardés et d'infox (il n'y a qu'à voir comment le climatoscepticisme à le vent en poupe alors que les effets du changement climatique sont bien là, sous nos yeux, et font de plus en plus de dégâts) distillés par des puissants et des ultrariches qui ont tout intérêt à ce que "tout bouge pour que rien (de leurs intérêts personnels) ne bouge".

Pégase | 11 septembre 2023 à 11h33 Signaler un contenu inapproprié

N'y a t-i pas aussi une "crise" démographique ? 8 milliards d'habitants en 2023 contre 1 milliard en 1800 et près de 10 milliards en 2050 ? Chacun a ses besoins, consomme les ressources naturelles et génère la pollution. Avec en parallèle, une augmentation de la pauvreté.

Lili64 | 11 septembre 2023 à 12h36 Signaler un contenu inapproprié

@BIB57
Tout n'est pas perdu. On ne réussira probablement pas les 1,5°C, mais il faut se battre pour éviter chaque dixième de degrés (les dégâts sont exponentiels) supplémentaire et pour la dignité du présent (cf Morel Darleux)

Hélène de la Rochefoucaud | 11 septembre 2023 à 17h39 Signaler un contenu inapproprié

@Lili64
Vous écoutez trop Sarkozy qui a sorti cette énormité il y a quelques jours (objectif de celui pour qui "l'environnement ça commence à bien faire": quel bouc émissaire - de préférence basané et du sud - offrir aux angoisses écologiques?)!
Manque de bol, ce ne sont pas les milliards d'africains, de sud-américains ou même d'asiatiques qui ont accumulé et accumulent les GES qui nous menacent mais les quelques centaines de millions d'occidentaux qui, depuis des siècles, font sur cette planète la pluie et le beau temps (le mauvais en fait!)!

BIB57 | 11 septembre 2023 à 21h57 Signaler un contenu inapproprié

@Hélène de la Rochefoucaud
Non seulement les 1,5° sont hors de portée désormais mais les 2° vraisemblablement également! Voilà qui situe bien la tartuferie que fut il y a 8 ans les fameux Accords de Paris: une opération de com dépourvue de toute obligation qui permit notamment à Hollande de faire le beau et dont on nous a rebattu les oreilles pendant des années! On en voit aujourd'hui le résultat....

BIB57 | 11 septembre 2023 à 22h03 Signaler un contenu inapproprié

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