Grâce à la photosynthèse, la plantation en croissance doit permettre la séquestration du carbone atmosphérique dans les arbres, mais aussi la protection des sols, notamment contre l'érosion. Afin de limiter l'impact du projet, plusieurs ajustements ont été opérés : des plantations à faible densité, une mécanisation limitée et le maintien du maximum de végétation naturelle notamment dans les cépées de chênes verts.
Rappelons que la notion de puits de carbone a été intégrée dans le protocole de Kyoto au titre de la compensation des émissions et peut donner lieu à des crédits carbone. Un puit est constitué par une plantation forestière correspondant à un certain nombre de critères techniques (biodiversité, durabilité, analyse du carbone séquestré...) définis par le Protocole.
Dans le cas de Narbonne, si l'objectif premier n'est pas de libérer des crédits carbone, les responsables du projet estiment que chaque hectare de peuplement emmagasinera en moyenne 1,84 tonnes de CO2 tous les ans. Pour la totalité de la plantation qui s'étale sur 27 ha, et au bout des 80 ans de croissance prévue pour la durée du projet, le puits de carbone devrait ainsi avoir séquestré 2.650 tonnes de CO2.
Sur toute la durée du projet qui a coûté à la ville 250.000 euros, les premières interventions porteront principalement sur les mesures de protection contre les incendies. Ce n'est qu'au-delà de 30 ans qu'une gestion sylvicole sera mise en œuvre.
Depuis 2003, la municipalité de Narbonne développe des actions en matière de développement durable. Outre le puits de carbone biologique, la ville s'est en effet engagée dans la construction d'une chaudière à bois dans des logements sociaux d'un quartier défavorisé, et dans celle d'une ferme photovoltaïque. Une crèche à énergie positive est par ailleurs opérationnelle depuis septembre 2007.
Elle est également à l'origine du projet de premier quartier durable en France, dont les premiers travaux d'infrastructure ont commencé le 31 août 2007.
Celui-ci prévoit de réduire de moitié les consommations d'énergie et d'eau potable, et comptera 650 logements dont 20% de logements sociaux. Il intégrera les meilleures expériences en matière de bâti et d'énergies renouvelables et bénéficiera également d'un système de collecte des déchets ménagers par aspiration souterraine, déjà fort répandu dans d'autres pays d'Europe, mais qui constitue une première en France. S'inspirant des bonnes pratiques étrangères, la Ville envisage, comme en Suède, l'indépendance énergétique totale de son patrimoine construit. Elle proposera enfin une « vitrine des énergies renouvelables » sur 18 hectares. La Ville pour ses engagements a reçu notamment les Trophées Eco-Actions en 2005 et 2007 et les Rubans du Développement durable en 2006.
La Ville envisage déjà d'autres reboisements de ce type sur sa commune et notamment sur le massif de la Clape.