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Actu-Environnement

Le PNUE souhaite des mesures mondiales d'urgence contre la pollution liée au mercure

Depuis le 12 novembre, le PNUE organise à Bangkok une réunion internationale pour réduire les utilisations et les émissions du mercure et protéger la santé humaine et l'environnement.

Risques  |    |  R. Boughriet
Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a réuni le 12 novembre, pour une semaine, des responsables de gouvernements et des experts à Bangkok en Thaïlande pour envisager de réduire les rejets de mercure dans l'environnement. A cette occasion, Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE a déclaré que les pays du monde entier devaient accélérer leurs efforts collectifs pour éliminer l'usage du mercure, métal toxique lourd.

Le mercure, employé dans grand nombre de produits et procédés comme les manomètres et thermomètres, les amalgames dentaires ou les lampes fluorescentes et à basse consommation, sont toxiques pour l'homme et les écosystèmes. En effet, les principales sources d'exposition sont la consommation de poisson, la mise en contact sur le lieu de travail et les sources industrielles comme les centrales au charbon, les incinérateurs des déchets ou bien les unités de production de chlore et de soude. Les doses élevées peuvent entraîner la mort, mais des doses relativement faibles peuvent gravement endommager le système nerveux et ont été associées à de possibles effets nocifs sur les systèmes cardiovasculaires, immunitaires et reproducteurs.

Nombre de gouvernements ont pris des mesures, au cours des dernières décennies, pour réduire l'usage du mercure et pour protéger les populations contre l'exposition à ce métal toxique lourd, reconnaît M. Steiner. Toutefois, il n'y a pas encore de réponse clair et décisive pour faire face a l`enjeu du mercure, et ceci doit être urgemment mis en place, a-t-il ajouté. En effet, l'utilisation de composé mercuré est en diminution dans l'Union européenne ainsi qu'au niveau mondial. Elle se situe encore aux environs de 3.400 tonnes par an tandis que celle de l'UE des 15 représentait 440 tonnes en 2005.

Mais les experts semblent de plus en plus préoccupés par la croissance de la combustion du charbon dans certaines parties du monde. D'après le rapport GEO4 du PNUE publié le mois dernier, la combustion du charbon et l'incinération des déchets représenteraient environ 70% du total des émissions de mercure quantifiés. Le changement climatique pourrait également déclencher la réactivation d'anciens dépôts de mercure, selon certains scientifiques, suite à la hausse des températures des lacs, ainsi que l'érosion et l'accélération de la fonte du pergélisol, les glaciers et les icebergs aux pôles.

Les experts dénoncent aussi la hausse du prix de l'or qui peut également augmenter la pollution due au mercure au niveau local et mondial. Ce métal toxique est en effet utilisé pour extraire l'or des minerais dans de nombreuses opérations minières artisanales, impliquant par des millions de travailleurs et leurs familles, explique le Programme.

À travers la conférence de Bangkok, le PNUE souhaite encourager les gouvernements, en collaboration avec l'industrie et la société civile, à considérer ''des objectifs clairs et ambitieux'' pour réduire les niveaux du mercure mondialement, et à long terme éliminer mondialement les produits et les procédés à base de mercure (comme le matériel médical ou le chlore) à travers un accord. L'objectif serait d'éliminer complètement les produits à base de mercure d'ici 2020, souligne le Programme.

Le PNUE entend également réduire les émissions provenant de la combustion de charbon, ''avec les avantages supplémentaires d'une réduction de gaz à effet de serre et l'amélioration de la qualité de l'air locale'', précise-t-il. Le PNUE propose enfin de soutenir l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel qui a pour objectif de réduire de 50% l'utilisation du mercure dans l'extraction artisanale d'ici 2017 ''en route vers une élimination totale'', selon lui.

Rappelons que des dizaines de ministres de l'Environnement, réunis au Conseil d'administration du PNUE en février dernier à Nairobi au Kenya, sont convenus de se passer dorénavant du mercure, sans pour autant conclure un traité contraignant comme le demandaient les partisans d'une interdiction mondiale de ce métal ainsi que l'Union européenne. En effet, l'UE a lancé en janvier 2005, un plan de lutte contre la pollution par le mercure au niveau mondial et européen. Ce plan comporte 20 mesures de réduction des émissions de mercure, de réduction de l'offre et de la demande et de protection contre les expositions, notamment au méthylmercure présent dans le poisson. En novembre 2006, l'UE a également proposé la mise en place d'une législation interdisant totalement les exportations de mercure en provenance de l'Union à compter de 2011. À cette date, le mercure qui ne sera plus utilisé par l'industrie du chlore et de la soude ainsi que le mercure obtenu à partir de la purification du gaz naturel ou de la production de métaux non ferreux devra faire l'objet d'un stockage sûr.

Le prochain Conseil d'Administration du PNUE / Forum ministériel mondial sur l'environnement se tiendra à Monaco en février 2008. Il n'y a pas de raison d'attendre avant d'agir sur le mercure. Des alternatives viables existent pour pratiquement tous les produits à base du mercure et des procédés industriels utilisant du mercure, a affirmé M. Steiner.

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