Dans le cadre du protocole de Kyoto, les MDP permettent à un industriel d'un pays développé de financer un projet évitant l'émission de gaz à effet de serre dans un pays en développement. Il génère ainsi des unités de réduction certifiée des émissions (Cer en anglais), convertibles ensuite en ''crédit Kyoto'' pour l'industriel qui a financé le projet.
Or, sur 1.873 MDP, 54,46% sont de gros projets, suffisamment rentables pour générer des Cer. D'autres, plus petits, se sont développés : ''par exemple, la fermentation de la biomasse ou la combustion de résidus de la culture du coton ou du riz permet de fournir l'énergie à des foyers ruraux dans le sud de l'Inde en évitant le prélèvement excessif de bois de chauffe'', relève l'Académie. Mais ils ne sont pas légion.
''Il faudrait tout faire pour favoriser ces projets diffus, trop petits pour générer des Cer, notamment en les regroupant et leur fournissant l'assistance administrative nécessaire'', a expliqué Bernard Tardieu, président de la commission Environnement et changement climatique de l'Académie.
Pour l'académie des technologies, le manque de rentabilité est à chercher du côté du prix trop faible du CO2. Chercheur à la Mission climat de la Caisse des dépôts, Anaïs Delbosc estime que tous les pays ne sont pas à armes égales pour développer de tels projets. ''L'Afrique manque de structures pour faire remonter les MDP jusqu'à l'Onu, chargée de vérifier leur conformité. Ce n'est pas le cas en Chine. Là-bas, le gouvernement s'est saisi de cette question et a incité les acteurs locaux à aller détecter de tels projets''. Cela explique en partie pourquoi la Chine accueille 34,81% des MDP. Cela représente 3,5 milliards d'euros, sur les 5,5 milliards d'euros d'investissements générés par les MDP.
L'Académie des technologies préconise de prévoir un quota de crédit de 1% provenant des MDP qui serait réservé aux pays pauvres et alloué aux projets de petite taille. Lancés en 2006, les MDP sont censés éviter l'émission de 2,7 milliards de tonnes de CO2. Pour l'instant, seuls 400 millions l'ont été.