Dans le cadre de son programme Evolution et Biodiversité en Antarctique (EBA), le Scientific Committee on Antarctic Research (SCAR) a proposé qu'une action internationale de coordination sur la vie marine Antarctique, Census of Antarctic Marine Life (CAML) soit l'une des activités prioritaires pendant l'API. Ce programme de recensement et d'étude de la biodiversité marine en Antarctique est centré sur une collaboration France-Australie-Japon. Dix-sept scientifiques français notamment participent à ce programme dont 13 scientifiques du Muséum National d'Histoire Naturelle qui partiront en mission du 30 novembre 2007 au 17 février 2008 au large de la Terre Adélie à bord de trois navires : l'Aurora Australis (Australie), l'Umitaka Maru (Japon) et l'Astrolabe (France).
Rappelons que le programme de l'IPEV (Institut Paul Emile Victor), «ICOTA» (Ichtyologie côtière en Terre Adélie) initié en 1996 a permis d'accéder à une connaissance assez complète de la composition de la faune des poissons Notothenioïdes côtiers de Terre Adélie jusqu'à 200 mètres de profondeur, ainsi qu'aux caractéristiques de leurs biotopes (hydrologie, plancton, faune benthique associée*). En revanche, en dessous de 200 mètres de profondeur, la biodiversité des poissons et de la faune marine benthique est encore mal connue.
L'Aurora Australis récoltera donc la faune démersale (poissons qui vivent près du fond) et benthique. Cette exploration se fera dans trois secteurs océanographiques aux caractéristiques physiques et écologiques différentes et situés entre le glacier Mertz et la Terre Adélie, souligne le Muséum. Le résultat de ces récoltes permettra d'établir un inventaire de la faune marine sur la zone de Terre Adélie, et de connaître sa répartition. L'objectif est de mieux comprendre l'évolution des espèces antarctiques en liaison avec l'histoire de cet océan, mais aussi de proposer des modèles biogéographiques qui pourront être utilisés pour la gestion de cet océan, explique le MNHN.
L'Umitaka Maru travaillera quant à lui plus spécifiquement sur l'hydrologie, le plancton et la faune pélagique tandis que des analyses complémentaires pour la connaissance de l'hydrologie et du plancton seront réalisées à bord de l'Astrolabe.
C'est à partir de l'Aurora Australis que seront diffusées, aux écoles et au grand public, des informations concernant le déroulement de la mission, les découvertes, l'avancée des travaux via le site Internet de la mission**. Ce site proposera entre autre un « journal de bord » quotidien, le « zoo de la mission » enrichi au gré des prélèvements de spécimens (mollusques, échinodermes, spongiaires ...) et dévoilera toutes les facettes de la mission, précise le muséum dans un communiqué.
Cette mission donnera également lieu à un projet éducatif. 15 classes du primaire au secondaire des académies de Créteil et de Paris pourront en effet suivre la mission et présenter des projets pédagogiques grâce à une correspondance et des rencontres avec les scientifiques. Une enseignante, coordinatrice de ce partenariat, partira à bord de l'Aurora Australis afin de tenir un carnet de voyage et d'enrichir le site web.
* Fonds marins depuis la ligne de rivage.
** www.mnhn.fr/mersaustrales
Article publié le 15 novembre 2007