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Plastique : la faiblesse de la demande en résines recyclées plombe les résultats des recycleurs

La production française de plastique recyclé n'a quasiment pas progressé en 2023, faute d'une demande suffisante. Les régénérateurs alertent sur la nécessité d'encourager et de soutenir l'incorporation.

Déchets  |    |  P. Collet
Plastique : la faiblesse de la demande en résines recyclées plombe les résultats des recycleurs

L'an dernier, la production française de plastique recyclé a atteint 571 000 tonnes, en hausse de 6 %, annonce le Syndicat national des régénérateurs de matières plastiques (SRP). Mais ce résultat n'est pas satisfaisant. Les professionnels déplorent que la demande française ne soit pas à la hauteur des investissements qu'ils ont réalisés. L'incorporation étant inférieure à la production, les capacités de recyclage tournent au ralenti.

Tels sont les traits marquants du bilan 2023 du recyclage des plastiques en France dressé par le SRP, ce jeudi 28 mars. Le syndicat, qui rassemble 29 membres (pour 51 sites de production), regroupe désormais 85 % de la capacité de régénération française.

La demande ne suit pas

En 2023, la production de plastique recyclé s'est établie à 571 074 tonnes, soit une progression de 6 % en un an. Un bon chiffre ? « Non, nous ne sommes pas du tout satisfaits, parce que nous avons gagné de nouveaux adhérents », explique Olivier Vilcot. Et le directeur général du SRP de corriger les chiffres : à périmètre constant, la production de plastique recyclé est restée stable en 2023.

“ Le moteur de l'incorporation est en panne ” Olivier Vilcot, SRP
Pour le SRP, le problème est évident : le « moteur de l'incorporation est en panne ». « Aujourd'hui, on est loin du million de tonnes annoncé pour 2025 au moment de l'adoption de la feuille de route sur l'économie circulaire », déplore Olivier Vilcot. En l'occurrence, les adhérents du SRP ont dû exporter 20 % de leur production faute de débouchés, la demande française n'atteignant que 442 881 tonnes en 2023 (elle progresse toutefois de 20 %). Le syndicat appelle donc les pouvoirs publics et les éco-organismes à se saisir du sujet, sans attendre l'entrée en vigueur des obligations règlementaires à l'horizon 2030. « 2030, c'est loin », souffle Olivier Vilcot.

C'est d'autant plus loin, que les conséquences se font d'ores et déjà sentir. Les adhérents du SRP ont investi ces dernières années pour ajouter 300 000 tonnes de capacité de recyclage annuelle et porter le total à 875 000 tonnes par an. En 2023, leur outil de production n'a tourné qu'à 65 % de sa capacité, avec du chômage partiel et des pertes financières à la clé. Si les grands groupes peuvent absorber le choc, « c'est dramatique » pour les PME.

Des clients font machine arrière

20 %

C'est la part de leur production que les adhérents du SRP ont exportée, faute de débouchés dans l'Hexagone.
Comment expliquer que les promesses d'il y a deux ou trois ans ne se soient pas matérialisées ? Le SRP explique que ses clients sont revenus au plastique vierge. Le syndicat note d'abord l'attrait des prix cassés pratiqués par les producteurs chinois (lire l'encadré). « Les clients privilégient leur compte de résultat, plutôt que leurs engagements environnementaux », constate le directeur général du SRP.

Concrètement, certains clients ont expérimenté l'usage de plastique recyclé lorsque le sujet a émergé. Mais, une fois rassuré sur la possibilité de l'incorporer à leur process, ils sont revenus à la résine vierge.

Par exemple, rares sont les consommateurs de polyéthylène téréphthalate (PET) qui ont maintenu la dynamique, comme l'a fait le chef de file français de l'eau de source. L'essentiel du marché a préféré ne maintenir que des engagements symboliques, souvent sur un produit phare, et attendre 2025, date de l'entrée en vigueur de l'obligation d'incorporation de PET recyclé dans les bouteilles (à hauteur de 25 %). D'où la « déception » du SRP au regard des chiffres 2023 : la production de PET recyclé, qui représente 41 % de l'ensemble des volumes, n'a progressé que de 4 %, à 236 565 tonnes.

Dans le même registre, la production de polychlorure de vinyle (PVC) recyclé a chuté de 18 %, à 57 535 tonnes, plombée par la demande en berne du secteur du bâtiment. Autre cas emblématique : le recyclage de l'acrylonitrile butadiène styrène (ABS) a reculé de 26 % (10 119 tonnes).

Au rayon des bonnes nouvelles, il reste le polypropylène (PP), qui progresse de 9 % (119 030 tonnes), et le polyéthylène (PE), qui grimpe de 37 % pour la basse densité (74 281 tonnes) et de 7 % pour la haute densité (40 609 tonnes). Encore que la hausse du PEBD soit principalement due à l'arrivée de nouveaux adhérents.

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