Les ministres de la Transition écologique, Élisabeth Borne, et de la Santé, Agnès Buzyn, ont décidé « d'engager la démarche réglementaire pour faire reconnaître le bisphénol B comme un perturbateur endocrinien », dans le cadre du règlement européen Reach, qui prévoit l'enregistrement des substances chimiques dans l'Union européenne. Dans un communiqué, les deux ministres ont fait cette annonce ce jeudi 24 octobre, suite à la publication d'une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). La semaine dernière, l'Anses a alerté sur la nocivité du bisphénol alternatif B, utilisé aux États-Unis dans les contenants alimentaires, alors qu'il présente des propriétés de perturbation endocrinienne similaires à celles du bisphénol A.
Le bisphénol B est aujourd'hui utilisé comme alternative à certains usages du bisphénol A, mais aussi du bisphénol S, « dans plusieurs pays, notamment dans la fabrication de nombreux produits de consommation courante, en particulier en plastique ». Bien que non fabriquée ou utilisée en grande quantité aujourd'hui comme substance chimique en Europe, « on le retrouve dans des échantillons biologiques de populations européennes », a prévenu l'Anses. Compte tenu des résultats de cette étude, le ministère de la Transition écologique « a initié la procédure nécessaire au niveau européen : elle permettra d'éviter l'utilisation du bisphénol B comme produit de substitutions à d'autres bisphénols, et imposera la mention de sa présence pour les produits qui en contiennent ».
L'étude de l'Anses s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. La deuxième stratégie, présentée le 3 septembre dernier, prévoit que l'Anses « amplifie ses travaux. Six substances complémentaires seront ainsi expertisées en 2020, puis neuf par an à partir de 2021 », a déclaré Élisabeth Borne.