Tandis que lundi, le Premier ministre népalais ouvrait à Katmandou (Népal), la première conférence des nations de l'Himalaya sur le climat, hier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se trouvait dans l'archipel de Svalbard (Norvège), à l'intérieur du cercle polaire arctique, pour y constater les effets du changement climatique et avertir qu'il était temps de prendre des décisions. Cette question est d'une importance cruciale pour notre humanité et pour notre planète Terre, a souligné M. Ban.
Jusqu'au 4 septembre, la ville de Genève (Suisse) est quant à elle le lieu de rassemblement de 1.500 experts et décideurs issus de 150 pays venus participer à la 3ème Conférence mondiale sur le climat initiée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Objectif : échanger sur la question de l'adaptation au réchauffement climatique, plus particulièrement sur les moyens de limiter les risques économiques et humains. Dans un rapport1 publié aujourd'hui et présenté à Genève, le WWF International estime que la hausse du niveau des mers du globe pourrait être supérieure à un mètre d'ici 2100 en raison de l'impact de la fonte de l'Arctique sur le climat mondial. Le Fonds mondial pour la nature exhorte de ce fait les dirigeants du monde à se mettre d'accord sur des baisses rapides et drastiques des émissions de gaz à effet de serre à l'occasion du sommet de Copenhague sur le climat en décembre.
Le forum pour le partenariat avec l'Afrique tiendra également une réunion sur le Changement Climatique à Addis Abeba (Éthiopie), le 3 Septembre. Cet événement se concentrera sur les principales préoccupations et attentes de l'Afrique en vue de la Conférence des Partis de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de décembre.
Côté action, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a lancé une campagne sur Internet2 dans le cadre de sa campagne « Seal the Deal ! » [L'heure de conclure]. L'objectif : recueillir un maximum de signature avant la grande conférence Climat de décembre et encourager les leaders mondiaux qui se réuniront du 21 au 25 septembre prochain à New York pour un sommet de haut niveau sur le climat à avancer de façon déterminante sur un accord.
En France, le 26 août dernier, Nicolas Sarkozy a estimé qu'il était impératif que le G-20 de Pittsburgh (Etats-Unis) qui se déroulera le 24 et 25 septembre prochain fasse avancer le chantier de la lutte contre le réchauffement climatique en vue du sommet de Copenhague, en décembre. En ouverture de la conférence annuelle des ambassadeurs de France à l'Elysée, le Président français a appelé les pays développés, et surtout les États-Unis, à prendre des objectifs à moyen terme avant le sommet de Copenhague. Il appartiendra, et c'est essentiel, aux autres pays industrialisés, et d'abord aux Etats-Unis, de dire rapidement, en termes comparables, leurs objectifs de moyen terme, a-t-il souligné. Si les Etats-Unis ne se mettent pas dans la partie, jamais les grands pays émergents n'accepteront un accord ambitieux. Et cela se joue entre le mois de septembre et le mois de décembre, a-t-il prévenu. Chacun devra assumer ses responsabilités. Tout retard dans l'action sera irrattrapable, il n'y a pas de session de rattrapage.
Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, qui a lancé, le 28 août dernier, un site Internet3 pour sensibiliser les Français aux enjeux de ce grand rendez-vous international sur le climat qui se déroulera du 7 au 18 décembre a rappelé que si nous ne parvenons pas à un accord, nous allons vers des bouleversements majeurs et irréversibles. Nous pouvons encore inverser la tendance en construisant un nouveau modèle de croissance plus sobre en carbone et en énergie, a-t-il prévenu.
Copenhague : le sommet de la dernière chance ?
Les ONG ne cachent pas leur inquiétude et rappellent que les réductions d'émissions engagées par les pays industrialisés représentent à peine à la moitié de l'effort nécessaire à savoir une réduction de 25 à 40% d'ici 2020 par rapport à 1990. Pour tenter de faire pression sur les gouvernements, onze ONG françaises (Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, Action contre la faim, Secours catholique,…) se sont réunies afin de lancer elles aussi une pétition sur Internet4. Plus de 130.000 personnes ont déjà signé. Le but des associations est d'atteindre 1 million de signataires.
Mais pour l'instant les clivages toujours aussi vifs ont empêché tout progrès. Les pays émergents veulent que les pays industrialisés les aident à financer leur évolution vers une économie moins émettrice de gaz à effet de serre tandis que les pays industrialisés veulent que les économies émergentes commencent déjà par prendre des engagements de réduction d'émissions. Chacun attend un pas de l'autre… un pas qui ne vient pas.
Les prochains rendez-vous seront donc décisifs : conférence de l'ONU sur le climat (22 septembre), réunion des chefs d'Etats du G20 (25 septembre), réunion du Conseil européen (29 octobre) puis les négociations reprendront à Bangkok (28 septembre au 9 octobre), et enfin à Barcelone (2 au 6 novembre), avant de tenter de parvenir à un accord à Copenhague en décembre.