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Le Climategate revient sur un graphique controversé

Alors que débutent à Copenhague les négociations en vue d'un accord sur la limitation des émissions de GES après 2012, la polémique prend de l'ampleur après la diffusion de documents volés à des scientifiques britanniques. Retour sur le Climategate.

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Le Climategate revient sur un graphique controversé
   
L'affaire débute le 17 novembre lorsque des pirates informatiques publient un millier d'emails ainsi que des documents, couvrant la période de 1996 à 2009, détournés du serveur du CRU (Climatic Research Unit) de l'université britannique d'East Anglia. Un email, envoyé le 16 novembre 1999 par le directeur du CRU, Phil Jones, aux paléo-climatologues Michael Mann, Raymond Bradley et Malcolm Hugues, est au cœur de l'affaire. Dans cet email, intitulé ''diagramme pour la déclaration de la WMO'' (World Meteorological Organization), Phil Jones indique avoir appliqué ''l'astuce utilisée par Michael Mann dans Nature afin de masquer le déclin des températures mondiales moyennes sur la fin de la série. Les détracteurs du réchauffement global anthropique considèrent avoir la preuve d'une manipulation scientifique, alors que le CRU estime que la publication ''sélective d'emails tirés de leur contexte, ne démontre rien. Le 1er décembre, Phil Jones s'est mis en congé de ses fonctions au CRU.

Le graphique en crosse de hockey

Cette ''astuce'' consiste à ajouter les données réelles, tirées des relevées de températures à partir de 1961, sur un graphique constitué de données paléo-climatiques notamment issues de l'étude de la croissance des arbres. Pour Phil Jones, il s'agit de redresser des erreurs, alors que ses détracteurs considèrent que cela vise à défendre la thèse du réchauffement climatique. Par ailleurs, les emails font état du refus de l'équipe de la CRU de fournir les données à leurs opposants et notamment à Stephen McIntyre un consultant canadien de l'industrie minière qui tient le blog climateaudit.org.
Les travaux de Michael Mann, et l'article publié par Nature qu'évoque Phil Jones, a déjà donné naissance à une vive polémique sur les travaux du GIEC. La courbe obtenue présente l'évolution des températures moyennes de 1000 à 1999 et fut reprise par le rapport sur le climat en 1999 publié par la WMO[1] ainsi que par le troisième rapport du GIEC en 2001. En 2004, cette courbe dite ''en crosse de hockey'', a été attaquée par Stephen McIntyre car elle atténuait l'optimum climatique médiéval, une période de réchauffement de l'hémisphère Nord entre 950 et 1250. Elle fut l'objet d'une enquête de la commission Energie et Commerce de la Chambre des Représentants américaine en 2005 et dont le rapport[2], lui-même objet de critiques, dirigé par le statisticien Edward Wegman, juge que ''l'estimation du professeur Mann selon laquelle la décennie 1990 a été la plus chaude du millénaire et que 1998 a été l'année la plus chaude du millénaire ne peut être soutenu par son analyse''. Suite à cette première affaire, le GIEC n'a pas retenu les travaux de Mann pour établir que ''le réchauffement du système climatique est sans équivoque'' dans son quatrième rapport en 2007.

Demandes d'enquêtes

Les emails et les documents volés aux CRU fournissent aux opposants du réchauffement global anthropique une occasion pour faire rebondir la polémique. Ainsi, le sénateur républicain de l'Oklahoma, James Inhofe, réclame une audition sur le sujet et le Représentant républicain du Wisonsin, James Sensenbrenner, estime pour sa part que ''si les emails sont authentiques c'est très troublant, car ils remettraient en question toute la science du changement climatique''. En Grande-Bretagne, c'est l'ancien ministre des Finances de Margaret Thatcher, lord Nigel Lawson, qui réclame ''une enquête indépendante de haut niveau sur cette affaire qui remet en question l'intégrité des preuves scientifiques sur lesquelles les pays se basent, par l'intermédiaire du GIEC, pour prendre des décisions politiques immensément coûteuses. De son coté, Rajendra Pachauri, président du GIEC, a indiqué le 4 décembre que le groupe enquêterait ''dans le détail''.
Indépendamment du résultat de ces enquêtes, la divulgation de ces emails donne du poids à ceux qui remettent en cause le réchauffement climatique anthropique. Ceci est d'autant plus vrai aux Etats-Unis, alors que le Congrès discute une loi sur le climat et qu'un sondage publié le 22 octobre par le Pew Research Center fait apparaître que les personnes considérant qu'il y a des preuves sérieuses du réchauffement de la planète passe de 71% en avril 2008 à 57% en octobre 2009.

Réactions9 réactions à cet article

enfin

enfin on commence à dire tout haut ce qui se dit déjà tout bas depuis longtemps, mais qui est censuré et placardisé.

la crosse de hockey en général zappe le moyen âge et commence plus tard, partant seulement du début de la petite glaciation qui a suivi le réchauffement du moyen âge, période que l'on occulte. Alors évidement on voit que la température monte à une période récente ! On occulte le fait qu'il faisait plus chaud au moyen âge que de nos jours.

on occulte aussi le résultat d'études scientifiques de l'évolution du climat dans les siècles passés : l'augmentation des températures PRECEDAIT celle du CO2, donc celui-ci ne pouvait pas être responsable de l'augmentation des températures ! qui le dit ? personne ! Qui dit que le réchauffement actuel -s'il existe vraiment - n'est peut-être pas dû à l'homme, mais tout simplement à une évolution normale du climat, avec le soleil comme perturbateur, ainsi qu'il y en a eu beaucoup ? personne, c'est tabou ! ah si, Allègre le dit, mais le traite de rigolo, un savant comme lui...

si vous ajoutez à ces "omissions" les possibles "arrangements" des résultats publiés par le GIEC, faut-il vraiment prendre à Copenhague des mesures irréversibles pour les économies mondiales, sur la foi de données peut-être fausses ? la plus grande prudence est de mise, n'en déplaise aux milliers de réchauffistes que leur job fait vivre sur le dos des contribuables.

anne | 09 décembre 2009 à 18h09 Signaler un contenu inapproprié
Question

//Cette ‘‘astuce’‘ consiste à ajouter les données réelles, tirées des relevées de températures à partir de 1961, sur un graphique constitué de données paléo-climatiques notamment issues de l’étude de la croissance des arbres.//

Désolé, je ne comprends toujours pas. Qu'ont-ils fait exactement?
Où peut-on trouver des relevés de température montrant l'évolution au cours des dernières années?

Merci

ric | 10 décembre 2009 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié
confiance obligée

C'est une information qui doit exploser ! Faire la une de tous les médias de toutes sortes...
Energie, santé, pollution, économie,etc. etc.
Confiance obligée.
Une paire de chaussure, une télé, une boîte de conserve...confiance obligée...
Grippe A, B, aviaire ou autre...confiance obligée...
Nucléaire, éolien, biomasse...confiance obligée...
La vérité, avant, c'était le livre, le sage, mektoub ! Vérité puisque c'est écrit dans...la bible...le coran...et... C'est écrit. Point, point on se tait.
Après "le dieu progrès", après, la déesse science et ses prêtres" "Il est scientifiquement démontré que...". Stop ! On se tait. "Toutes les études démontrent que..." Stop ! On se tait.
On se tait, on se tait. Et c'est le carbone qui fout en l'air l'environnement ! "Scientifiquement prouvé" stop, on se tait !
Et tout ça c'est des conneries ? même pas sûr. Stop je me tais !
OK message reçu 5 sur 5. Je fais une confiance aveugle. A qui au fait ?
Je me tais.

ùmicocharly | 10 décembre 2009 à 15h02 Signaler un contenu inapproprié
CO2 - une manipulation utile à certains

Le problème n'est pas la catastrophe du réchauffement climatique annoncée par des experts aux méthodes douteuses, mais bien le problème de la pollution, de l'exploitation sauvage au nom du libéralisme économique, fait par des entreprises transnationales : Déforestation pour le bois et pour des grandes cultures de Soja transgénique, et Biocarburants; OGM qui mettent en péril la biodiversité et l'autonomie des paysans - le monde selon Monsanto ! Pollution chimique : pesticides, et résidus de la chimie et des industries pétrolières; Bétonnage généralisé pour les Grandes surfaces commerciales et pour l'immobilier (Cf Dubaï et sa tour la plus haute du monde !) Conflits qui sont au béénfice du lobby militaro-industriel, qui tuent des civils innocents et polluent pour des générations (agents chimiques, munitions à uranium appauvri) etc. Les 'monstres' qui détruisent la planète, ne sont pas les pauvres gens du Tiers Monde, ou d'ici...mais les 'monstres inhumains' qui se prétendent les Elites du Monde, monstres de la Finance et des lobbies.

Naullay | 10 décembre 2009 à 19h39 Signaler un contenu inapproprié
any way

de toutes façons, en dépit de toutes ces gueguerres de spécialistes, il m'est aisé de constater que le climat évolue vers un réchauffement, dans ma région.
j'ai presque 50 ans et je me souviens très bien qu'on pouvait faire de la luge presque tout l'hiver. Alors que maintenant, on a à peine 10 jours d'enneigement. on a aussi plus de période de sécheresses et un été plus chaud.

pas besoin de graphique savant pour se rendre compte du changement climatique ... et de la pollution ...et de la diminution des zones sauvages.
any way, on aura tout à gagner si on minimise l'empreinte de l'homme sur la planète.
soyons respectueux de tout et de tous.

zorro | 11 décembre 2009 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié
L'astuce

En gros, il y a depuis les années 60 une divergence entre les températures observées réellement via les relevées et les données reconstruites à partir des cernes des arbres. Ces divergences s'explique par la pollution, l'évolution de la pluviométrie etc... Donc ils ont pondéré les résultats en introduisant les relevés de température réelles dans le graphique.

Ce qui est affolant c'est que cette "astuce" est connue depuis plus de cinq ans. C'est un débat chez les paléo-climatologue. C'est d'ailleurs parce que le débat est ouvert que le quatrième rapport du GIEC ne reprend pas cette courbe! En outre, il y a de toutes façons suffisamment de preuves du réchauffement actuel pour qu'on ait à utiliser ce graph pour le démontrer!

Cette polémique est veine et ceux qui suivent les travaux du GIEC la connaissent bien. C'est en fait la plus grosse polémique sur les travaux du GIEC. Le plus drôle (triste?) c'est qu'aujourd'hui les climato sceptiques ne remettent plus réellement en cause l'idée que la décennie 90, puis 2000, ont été les plus chaudes du millénaire!Ils cherchent à l'expliquer par d'autre mécanismes, dont le rôle du soleil.

wareika | 11 décembre 2009 à 11h38 Signaler un contenu inapproprié
Re:enfin

"... des mesures irréversibles pour les économies mondiales"
Ne voyez vous pas que se sont les "économies mondiales" et leur cortège d'aveuglements (à commencer par l'illusion de la croissance infinie) qui sont irréversibles pour l'humanité ?

Laurent | 11 décembre 2009 à 18h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:enfin

D'accord avec Laurent.
Encore une fois,que le réchauffement climatique soit la cause du soleil, du Co2, des 2... peu importe. Les énergies fossiles, elles, sont en quantités finies sur Terre.
Diminuer nos rejets de Co2, c'est diminuer notre consommation d'énergie fossile... et peut être enfin changer notre société basée presque uniquement sur la consommation (que c'est triste)

audo | 14 décembre 2009 à 18h04 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:enfin

1/ le cercle scientifique est opaque, pour nous tous commun des mortels, il est difficile de savoir ou est la vérité ; mais le doute je pense est de mise.
2/ Nous sommes tous coupables (et non victimes), et nous savons depuis longtemps que notre comportement "écologique" n'est pas bon ; mais nous avons toujours une bonne raison de ne pas agir.
3/ Notre société est basée sur la consommation, oui et comme nous plongeons tous dedans cela continue. Cracher sur la consommation, c'est facile, mais nous consommons tous, et de plus en plus ; et maintenant nos emplois en dépendent.
4/ CO2 et énergie fossile. On ne diminue pas nos rejets pour moins diminuer notre consommation d'énergie fossile, c'est dans l'autre sens que cela marche. Mais quoiqu'il arrive, la planéte n'est pas en danger seule l'humanité l'est. Lorsqu'un corps attrappe une bactérie, le corps le rejette (plus ou moins rapidement) ; force est de constater que la planéte met du temps à nous rejeter, mais à priori va y arriver. Ce n'est pas parceque nous existerons plus que la terre s'arrétera de tourner ; le contraire est d'autant plus sûr. En 6000 ans, nous n'avons pas réussi à nous gérer, la planéte se gére depuis des millions d'années. Enfin, le jour ou il n'y aura plus d'énergie fossile, on ne polluera plus, et donc retour à la case départ et finalment, comme les ressources seront maxi de 30 ans, il y a peu de chances que le réchauffement dure !

Nicolas | 15 décembre 2009 à 13h25 Signaler un contenu inapproprié

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