Selon le ministère du développement durable français (MEEDDM), cette position vise à ''mettre un terme aux nombreuses années de confrontation entre opposants et partisans de la chasse''. Concrètement la proposition prévoit que la CBI fixe des quotas pour l'ensemble des types de chasse à la baleine pratiquée (chasses à des fins scientifiques, chasses commerciales et chasses aborigènes). Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer exprime toutefois quelques inquiétudes : ''en l'état, la proposition de la CBI ne permet pas de restreindre le commerce international des produits dérivés de la baleine, de stopper la chasse dans les sanctuaires ou d'éliminer la chasse scientifique, explique-t-il. Elle ne permet pas non plus de mettre fin au régime d'objections ou d'exceptions qui permet à des pays de ne pas appliquer certaines parties de l'accord'', ajoute-t-il.
Après négociations entre la France, le Royaume-Uni, la présidence Espagnole et le Danemark, pays favorable à la pêche à la baleine, l'Union Européenne semble enfin se positionner. Selon le MEEDDM, l'UE se prononce pour la fixation d'éventuels quotas sur une base scientifique, contre l'ouverture de tout nouveau type de chasse sauf pour la consommation locale et pour une réduction des prises, vers l'objectif final d'interdiction totale de la chasse dans l'hémisphère nord et l'Océan Austral.
Adoptée à l'unanimité à l'exception du Danemark le 18 juin, la position de l'Europe et le projet de la CBI inquiètent fortement les ONG. Selon l'IFAW, ce compromis prévoit d'allouer des quotas annuels de chasse au Japon, à la Norvège et à l'Islande et ce pour les prochaines dix années. ''Ce plan est tout simplement une offrande faite aux chasseurs'', déclare Patrick Ramage, responsable du programme ''baleines'' d'IFAW.
Le WWF craint surtout que la fixation de quotas légitime la chasse commerciale à la baleine au sein du Sanctuaire des Baleines de l'Océan Antarctique, et ceci malgré l'interdiction absolue énoncée par la CBI dans cette zone en 1994. ''L'Océan Antarctique représente pour les baleines l'équivalent d'un supermarché ou encore d'un restaurant. Quelques espèces de baleines se nourrissent exclusivement dans cette région en ne se sustentant pas pendant les mois d'hiver durant lesquels elles se déplacent vers les eaux tropicales'', explique Wendy Elliott, Directrice du Programme Espèces du WWF International.
L'association Robin des Bois place quant à elle tous ses espoirs sur certains pays fortement opposés à la proposition actuelle de la CBI comme l'Australie et Monaco.