Des effets toxiques sur l'Homme des composés polybromés qui sembleraient faibles mais des résultats qui appellent à des travaux complémentaires : c'est dans les grandes lignes la conclusion de rapports de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Afin de mieux documenter les réglementations qui encadrent l'utilisation des composés polybromés, circonscrire leurs usages et les expositions liés ainsi que les dangers associés, l'Anses a recensé les dernières données disponibles sur une sélection de cinq substances (1) . Elle a publié le résultat de ses recherches dans trois rapports : l'un rappelle la réglementation, les propriétés et les utilisations (2) , le second la contamination et les voies d'expositions (3) et le dernier les données sur la toxicité (4) .
Elle conclut que l'usage le plus courant de ces substances est comme retardateurs de flamme notamment pour les meubles et l'électronique. Concernant l'exposition, ces composés ont tendance à s'accumuler dans les tissus biologiques riches en lipides. Les aliments tels que les poissons, crustacés, mollusques, les produits laitiers ultra frais, le beurre, les charcuteries, les sandwiches, les crèmes desserts etc. apparaissent comme une voie de contamination possible. L'Anses estime toutefois que l'exposition de la population générale française ne présente pas de risque sanitaire, en l'état actuel des connaissances. Pour les enfants de moins de trois ans, l'exposition est considérée comme tolérable par l'Agence.
Une exposition à travers l'air intérieur
La seconde voie identifiée est l'air intérieur et les poussières des habitations : les composés peuvent en effet s'y retrouver par volatilisation à partir de mousses ou par abrasion des équipements. "Les polybromés ne présenteraient pour l'heure qu'une faible toxicité avérée pour l'Homme mais des travaux complémentaires sont nécessaires pour mieux documenter ces effets, les expositions et évaluer les risques potentiels pour la santé qui pourraient en découler, note l'Anses. Seules des études sur des animaux mettent en évidence des effets potentiels perturbateurs endocriniens, neurotoxiques ou cancérogènes."
Les experts ont ainsi estimé que des composés bromés comme les BDE 28, 47, 99, 100, 153, 154, 183 et 209, le TBBPA et l'HBCDD mériteraient une évaluation. Le BDE-47 a quant à lui été retenu en vue d'une évaluation de son potentiel perturbateurs endocriniens pour l'Homme et pour l'environnement dans le cadre de la Stratégie nationale sur ces substances 19258 (SNPE 2017).