Le 20 février, Citeo a lancé un appel d'offres (1) afin de déployer des automates de récupération de bouteilles plastique sur 420 sites en France métropolitaine. Ce déploiement correspond à un triplement du nombre de sites actuellement équipés.
« Dans le cadre des réflexions sur la mise en place éventuelle de la consigne en France, Citeo souhaite continuer à étudier le fonctionnement de ces automates de collecte et en déployer davantage dans diverses configurations », explique l'éco-organisme en charge de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les emballages ménagers. Pour autant, à ce stade, il ne s'agit que « de proposer et inciter les consommateurs à retourner leurs bouteilles plastique vides dans des appareils en libre-service (RVM, pour Reverse Vending Machine) en l'échange d'une gratification, 1 ou 2 centimes d'euro par bouteille, en bon d'achat ou en don à une association », prend-il soin de préciser.
L'appel d'offres comporte trois lots : 380 sites de collecte « hors foyer », 20 automates installés sur l'espace public et 20 automates « multi-flux ». Il se déroule en deux vagues : une première pour un déploiement dès le 1er mai, et une seconde pour une mise en service à partir de juillet. Les lots « espace public » et « multi-flux » ne concernent que la seconde échéance. L'installation de tous les automates devra être achevée le 31 décembre 2021.
207 sites équipés actuellement
Citeo a déjà mené une première expérimentation qui arrivera à son terme le 30 avril 2020. Dans ce cadre, 221 automates ont été déployés sur 207 sites.
Il s'agit d'« une solution qui mérite d'être développée davantage en complément du dispositif de collecte sélective actuel, notamment dans des zones à faible performance », estime Citeo, qui fait état d'une collecte de 4 000 tonnes d'emballages en 2019.
L'appel d'offres s'adresse à des « prestataires » prêts à installer des machines de collecte. Les sites d'implantation recherchés sont des magasins d'une surface minimum de 1 500 m2, des sites de consommation hors foyer (fast-food, gare, aéroport, autoroute, stade, parc d'attraction, galerie commerciale, cinéma, etc.) et des espaces publics (pour les 20 machines de ce lot spécifique). Les prestataires devront avoir consulté la collectivité locale compétente avant de pouvoir proposer les sites d'implantation à Citeo.
Les machines devront avoir une capacité minimale de 800 bouteilles. Elles devront collecter impérativement les bouteilles en PET clair et pourront proposer, en option, la collecte des bouteilles en PET foncé et en PEHD ou PP, ainsi que la collecte des cannettes et des briques de boisson à usage alimentaire. « D'autres options pourront être proposées par les candidats (…), à l'image des automates de collecte "mixtes", proposant à la fois la collecte de bouteilles et flacons en plastique et la collecte d'emballages réemployables », ajoute Citeo.
Détail important : la candidature porte sur des couples automate(s) / site d'implantation. « Sur une même implantation, pourront être disposés plusieurs automates de collecte reliés entre eux, si l'emplacement le permet », précise Citeo. Il y aura donc 420 sites de collecte, mais potentiellement plus d'automates… En outre, les caractéristiques de l'emplacement des machines seront un critère de sélection important. Il sera notamment jugé sur la base de la performance de collecte moyenne des bouteilles et flacons du département de rattachement et de l'affluence du site proposé. L'appel d'offres impose aussi un objectif minimum de collecte fixé à 250 000 bouteilles par an et par automate, soit environ 7 tonnes. Si ce plancher n'est pas atteint, Citeo pourra exiger le déplacement du point de collecte sous trois mois.
Soutien dégressif à la tonne
Avec ce nouvel appel d'offres, Citeo met en place un soutien financier, « calculé en fonction des tonnages collectés, tracés, recyclés et déclarés par matériaux et par résines ». Celui-ci ne porte que sur les bouteilles et flacons plastique, les canettes, briques et autres emballages n'étant soutenus que s'ils sont collectés par les 20 machines multi-flux.
Concrètement, un premier soutien de 1 000 euros sera versé à l'occasion de la mise en service de chaque automate. Cette prime de lancement « pourra être utilisée pour faire connaître la machine [car] il peut y avoir des difficultés [financières] le temps de la montée en puissance de la collecte, pour des machines nouvellement implantées ». Ensuite, Citeo versera un soutien dégressif à la tonne. En effet, « les coûts liés à un dispositif de collecte via des automates de collecte sont principalement constitués de coûts fixes ». Au-delà d'un seuil collecté, les coûts fixes sont donc amortis.
Citéo prévoit aussi d'appliquer une pénalité de 300 euros par jour dans trois cas : collecte non réalisée lorsqu'un automate est saturé, absence de réparation d'un automate en panne et abandon de déchets à proximité de l'automate. Une sanction forfaitaire de 300 euros est appliquée, en cas de non-respect des règles en vigueur en matière de protection de l'environnement ou de sécurité, et une autre de 100 euros en cas de retard de transmission des informations prévues par Citeo.