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Actu-Environnement

Crise de l'eau à Mayotte : une plainte auprès du procureur de la République déposée

Eau  |    |  D. Laperche

Un nouveau recours est déposé pour tenter d'améliorer l'accès à l'eau à Mayotte : quinze habitants et une entreprise ont déposé une plainte auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Ils mettent notamment en cause la société Mahoraise des eaux (SMAE) et le Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (Sieam). Trois types de délits vont être examinés : celui d'exposition d'autrui à un risque immédiat de mort ou de blessure de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente, celui attaché à la potabilité de l'eau et celui de soumettre autrui à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine.

Comme en 2017 et 2020, l'île doit à nouveau faire face à une situation de tensions très fortes sur la ressource. La particularité de Mayotte est que son alimentation en eau potable repose majoritairement sur les eaux de surface. Et à titre d'illustration, les taux de remplissage des deux retenues collinaires au 25 septembre 2023 étaient de 16 % à Combani et de 7,9 % à Dzoumogne, contre respectivement 93 % et de 69 % en 2022. Pour pallier le manque d'eau, des tours d'eau et des mesures d'urgence ont été mises en place. Depuis le 22 décembre, les restrictions ont toutefois été allégée avec la "stabilisation des ressources" : l'eau est distribuée un jour sur trois pendant 24h (au lieu de 18h), dans l'ensemble du département, selon la préfecture.

Un problème environnemental et structurel

Cette situation de crise trouve son origine à la fois dans l'environnement de Mayotte, mais aussi des difficultés structurelles et de gouvernance. « Les opérateurs chargés de l'eau, les autorités nationales et locales n'ont pas pris de mesure corrective suffisante en vue de prévenir et de remédier aux risques sanitaires dénoncés par les associations et révélés par les relevés de l'eau, et ce en dépit des rapports publiés par les organisations de la société civile, notamment des différents rapports de la Cour des comptes sur la gestion par le Sieam », dénonce ainsi la plainte déposée fin décembre 2023.

De la même manière, elle pointe l'absence de mise en sécurité des réservoirs d'eau et de préservation de la salubrité et la qualité de l'eau destinée à l'alimentation potable.

« Je suis optimiste, a indiqué Emmanuel Daoud, l'avocat des plaignants. La crise ne sera pas résolue en six mois, mais un message est envoyé aux décideuses et décideurs. Avec notre action, il n'y a pas de possibilité de se retrancher derrière la personne morale. »

Plusieurs initiatives ont déjà été engagées, dont la requête des associations Notre Affaire à tous et Mayotte a soif rejetée en appel par le Conseil d'État en décembre dernier. Selon le quotidien « Le Monde » (1) , en décembre dernier, à la suite d'un recours de six plaignants, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a condamné la société Mahoraise des eaux à verser 1 000 euros pour réparation d'un préjudice moral.

1. Consulter l'article du Monde
https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/09/crise-de-l-eau-a-mayotte-premiere-victoire-judiciaire-pour-des-plaignants_6204857_3244.html

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