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Mieux prévenir les risques hydrométéorologiques sur le pourtour méditerranéen

Tel est l'objet de la première campagne de mesures intensives qui débutera le 5 septembre en France, en Italie et en Espagne en vue de collecter le maximum de données dans l'air, dans la mer et sur terre.

Risques  |    |  L. Radisson
Mieux prévenir les risques hydrométéorologiques sur le pourtour méditerranéen

Le programme de recherche HyMex, coordonnée par le CNRS et Météo France, vise à améliorer la compréhension du cycle de l'eau en Méditerranée. Son objectif : mieux prévoir les pluies intenses à l'origine de crues rapides et les épisodes de sécheresse. Dans ce cadre, la première campagne de mesures intensives va avoir lieu du 5 septembre au 6 novembre prochain.

Programme HyMeX

Lancé en 2010, HyMeX s'inscrit dans le programme interdisciplinaire MISTRALS, dédié à la compréhension du fonctionnement du bassin méditerranéen. D'une durée de 10 ans, il réunit plus de 400 scientifiques et une vingtaine de pays. Il est financé en France par le CNRS, Météo-France, le CNES, Irstea, l'Inra, le programme blanc de l'ANR et la collectivité territoriale de Corse. Il bénéficie également de soutiens européens et internationaux.
"Hot-spot" du changement climatique

"La Méditerranée est une mer presque fermée, dont le pourtour présente un relief marqué. Ces singularités sont propices au développement d'évènements extrêmes (pluies intenses et crues, vents violents, sécheresses) dont les conséquences sont aggravées par l'augmentation de l'urbanisation du littoral", explique Philippe Drobinski, Directeur de recherche au CNRS. Les inondations d'Alger en novembre 2001 ou du Gard en septembre 2002 sont là pour le rappeler.

Or, la capacité de prévision de ces événements reste encore limitée. Le réseau de données est encore parcellaire et la compréhension des interactions entre l'atmosphère, la mer et les surfaces continentales reste partielle.  "Une erreur de localisation de 50 km correspond à la taille des bassins versants, explique Véronique Ducrocq, chercheur à Météo-France. Il est par conséquent très difficile de prévoir les crues".

Pourtant, la région figure parmi les "hot-spots" du changement climatique les plus marqués au monde. "Les modèles climatiques convergent vers un assèchement du bassin méditerranéen", souligne Philippe Drobinski. Le nombre et la durée des vagues de chaleur pourraient donc augmenter dans les décennies à venir. Ces évolutions exerceront une pression forte sur les ressources en eau, déjà fortement sollicitées. "Soixante millions d'habitants sont déjà en pénurie d'eau sur le pourtour méditerranée", rappelle le chercheur.

"L'intérêt du programme HyMeX, relève Philippe Drobinski, est celui d'avoir une approche multidisciplinaire associant notamment climatologique, océanographes, modélisateurs et sociologues, et une approche combinant observation et modélisation du système atmosphère/mer/surfaces continentales, sa variabilité à différentes échelles de temps et ses caractéristiques sur une décennie inscrites dans un contexte de changement climatique".

Vaste panoplie de moyens d'observation

En quoi consiste cette première campagne de mesures intensives ? "Une vaste panoplie de moyens d'observation va être déployée en Méditerranée nord-occidentale : mesures aéroportées, radiosondages, ballons dérivants, mesures océaniques à partir de bateaux, gliders (1) et bouées dérivantes", explique Météo-France. "En parallèle, les mesures depuis le sol seront renforcées sur huit sites en France, en Italie et en Espagne grâce à la mise en place d'instruments de mesures atmosphériques et hydrologiques : radars, lidars (2) , profileurs de vent, radiomètres, détecteurs de foudre…".

Le dispositif expérimental vise à étudier les quatre composantes clés de la formation des précipitations rapides et des pluies intenses : circulation atmosphérique au-dessus de la mer qui transporte les masses d'air humides vers la côte et ses reliefs, mer Méditerranée source d'humidité, systèmes orageux fortement précipitants sur le pourtour méditerranéen et, enfin, processus hydrologiques déclenchés par les précipitations orageuses au sol.

La campagne va mobiliser près de 300 scientifiques. "Le déploiement des moyens d'observation sera coordonné depuis le centre des opérations localisé en France, à La Grande Motte, à proximité de l'aéroport de Montpellier, où les avions de recherche français seront basés durant la campagne", détaille Véronique Ducrocq.

Cette campagne de mesure doit permettre "d'engranger des données" qui contribueront à "affiner la représentation des processus dans les modèles climatiques et de prévision mais aussi à améliorer l'utilisation des données observées dans ces modèles". Elle sera également "un banc d'essai pour tester de nouveaux systèmes de prévision météorologique".

Une deuxième campagne est prévue du 1er février au 15 mars 2013 dans le Golfe du Lion. Au programme cette fois-ci : la formation des eaux denses en Méditerranée.

1. Engins sous-marins2. Appareil de télédétection par laser

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