Dans le cadre d'un programme test visant à lutter contre la dengue, la Malaisie a lâché 6.000 moustiques génétiquement modifiés (GM) dans la nature. Une simple piqûre de la femelle provoque en effet une fièvre sévère, accompagnée de maux de tête, pouvant parfois aboutir au décès du patient.
L'Institut pour la recherche médicale (IRM) explique que le test a été mené avec des moustiques mâles du genre Aedes, l'espèce qui transmet la dengue. L'IRM a également précisé que ces tests ont été réalisés dans une zone inhabitée, dans le centre du pays.
La modification génétique a été faite de manière à ce que la progéniture des moustiques meure rapidement, devant entraîner ainsi une baisse de leur population, voire leur disparition.
Cet essai est une première en Asie. Malgré les réserves de certains experts qui l'ont estimé risqué, le test a débuté le 21 décembre dernier et s'est conclu le 5 janvier 2011 avec succès selon l'IRM. Les données récoltées vont être analysées.
L'association de consommateurs de Penang et Sahabat Alam Malaysia ont déclaré à ce propos à Inf'OGM: "Nous déplorons le manque de transparence sur ce dossier, en particulier le fait que l'Institut pour la Recherche Médicale envoie son communiqué de presse plus d'un mois après le début des essais. Étant donné que le lâcher de moustiques transgéniques avait été largement critiqué, nous condamnons la manière apparemment secrète dont ont été menés ces essais. Un tel comportement ne fait rien pour dissiper les craintes et les préoccupations du public. Nous sommes profondément déçus que les essais aient eu lieu en dépit de l'inquiétude généralisée au niveau national et international sur des moustiques génétiquement modifiés".