« Si nous sommes vraiment déterminés à limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de deux degrés Celsius et à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) pour 2030, nous devons agir immédiatement, alerte Gilbert Houngbo, président d'ONU-Eau et du Fonds international de développement agricole (FIDA). Nous disposons de solutions de gestion de l'eau et du climat mieux coordonnées pour lesquelles chaque secteur de la société a son rôle à jouer. On ne peut plus se permettre d'attendre ». Le dernier rapport des Nations unies sur l'eau et les changements climatiques (1) montre ainsi que l'utilisation mondiale d'eau a été multipliée par six au cours du XXe siècle et continue de progresser d'environ 1 % par an. Selon le rapport, le monde pourrait être confronté à un déficit en eau de 40 % d'ici 2030 si rien n'est fait pour inverser cette tendance. À cela s'ajoute une amplification du stress hydrique. Près de 1,6 milliard de personnes, soit plus d'un quart aujourd'hui de la population mondiale, est confronté à des pénuries d'eau. Sans changement, près de 52 % de la population mondiale vivra dans des conditions de stress hydrique d'ici 2050.
Dans le même temps, entre 2001 et 2018, environ 74 % de toutes les catastrophes naturelles survenues sont liées à l'eau.
« Nous aurions tort de ne voir la question de l'eau que sous l'angle d'un problème ou d'une insuffisance, souligne toutefois Audrey Azoulay, directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Une meilleure gestion de l'eau peut appuyer les efforts visant à atténuer et à s'adapter aux effets des changements climatiques ». Reste désormais aux États à se saisir réellement de la question.