Dès le lendemain de sa nomination au ministère de l'Ecologie, Ségolène Royal avait annoncé qu'elle souhaitait une "remise à plat" de l'écotaxe poids-lourds. La ministre de l'Ecologie a ensuite proposé un système de taxation des camions étrangers sous forme de vignette à la frontière, ou d'obligation d'emprunter les autoroutes payantes. Toutefois, selon Helen Kearns, porte parole de la Commission européenne, "on ne peut mettre en place un système discriminatoire entre Français et étrangers, c'est un principe de base pour les camions comme pour les voitures".
"Chacun a sa place : ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair", a répliqué Ségolène Royal au micro de France 2.
Les parlementaires souhaitent auditionner Ségolène Royal et de Michel Sapin
Jean-Paul Chanteguet (Indre – PS), président de la mission parlementaire sur le devenir de l'écotaxe qui devait présenter un rapport le 30 avril, a déclaré au journal le Monde qu'il renonçait à le rendre, et qu'il comptait auditionner la ministre de l'Environnement ainsi que Michel Sapin, ministre des Finances, car "des décisions législatives avaient été prises à l'unanimité par la classe politique" et que "les dispositifs techniques et administratifs retenus doivent aujourd'hui être réexaminés à l'aune des nouvelles déclarations".
"Les déclarations de Mme Royal mettent en cause tout le travail que nous avons réalisé " constate Bertrand Pancher (Meuse - UDI), qui enjoint François Hollande à "siffler la fin de la récré" et à exiger "de sa 4e ministre de l'Ecologie qu'elle respecte un grand engagement environnemental et mette en place cette mesure de bon sens en tenant compte des préconisations du Parlement".
Un manque à gagner considérable pour l'Etat
"Pour que l'écotaxe soit abandonnée, il faut que Bercy soit d'accord et trouve 1,6 milliard de substitution" affirme Frédéric Cuvillier, secrétaire d'Etat aux Transports.
En effet, les hésitations du gouvernement concernant l'écotaxe constituent un important manque à gagner pour l'Etat, ce qui a entraîné le gel ou l'abandon de nombreux projets, notamment dans le secteur des transports.