Le 20 septembre, l'association Alsace Nature a annoncé avoir quitté le comité de pilotage du projet de territoire de Fessenheim (Haut-Rhin). L'association environnementale, membre de France Nature Environnement (FNE), critique « le projet d'EDF, soutenu par l'État et les élus, d'un Technocentre ou Val'm, c'est-à-dire d'une fonderie de déchets nucléaires ». Ce Technocentre est « totalement incompatible » avec l'objectif affiché initialement.
« En tant qu'association antinucléaire, nous ne comptons pas faire la courte échelle au nucléaire qui essaie de revenir à Fessenheim par la fenêtre, alors qu'il a été sorti par la porte ! » résume-t-elle.
Une fonderie qui compromet l'avenir
Alsace Nature rappelle s'être engagée dans le projet de territoire, et notamment pour la création d'une zone d'activité (Ecorhena), parce qu'elle « [estimait] nécessaire et responsable de participer à la revitalisation économique du secteur, tout en préservant les richesses écologiques de la bande rhénane ». Ce projet territorial se devait être « un modèle d'innovation pour l'industrie et les énergies du futur ». En février 2019, le gouvernement en faisait d'ailleurs un modèle pour la reconversion des territoires concernés par la fermeture de réacteurs nucléaires ou de centrales au charbon.
Las, deux ans et demi plus tard, l'association déchante. Elle considère que le projet de fonderie des déchets radioactifs métalliques de très faible activité (déchets TFA) est « un futur gouffre économique [qui] produira des rejets toxiques, nécessitera un trafic intense de convois exceptionnels (avec la mise au gabarit des voiries) et donc dégradera la qualité de vie des riverains ». Cette installation « sera, en outre, totalement contre-productive pour attirer (à proximité dans Ecorhena) des entreprises de pointe a priori moins génératrices de nuisances ». Le soutien apporté au projet par des « élus, toujours addicts au nucléaire, [risque] de compromettre durablement l'avenir du territoire », prévient l'association.