Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

L'ONG Les Amis de la Terre accuse la Banque Européenne d'Investissements d'entretenir le changement climatique

Selon un rapport de Bankwatch, membre du réseau des Amis de la Terre, la Banque Européenne d'Investissements (BEI) concentrerait ses financements sur le transport routier et aérien et alimenterait le changement climatique plutôt que de le combattre.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Dans un nouveau rapport publié la semaine dernière, l'ONG Bankwatch, membre affilié du réseau international des Amis de la Terre, dénonce la mauvaise utilisation des fonds publics gérés par la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Selon l'association, la BEI entretient le changement climatique au lieu de le combattre en concentrant ses investissements sur les transports routiers et aériens.

Basé sur l'analyse de l'utilisation des 112 milliards d'euros que la BEI a fournis aux projets liés aux transports sur la période 1996–2005, le rapport met en évidence que le soutien de cette institution européenne pour l'aviation, la construction de routes et l'industrie automobile se font au détriment de secteurs plus novateurs correspondant au Livre Blanc de l'Union Européenne sur les transports. L'association rappelle en effet que, dans l'Union européenne, les modes de transport dont les coûts externes sont les plus élevés comme la route et l'air se sont rapidement développés, avec une augmentation des impacts sur le climat correspondante. Le livre blanc sur les transports, édité en 2001 par l'Union européenne, a voulu aborder ces questions en cherchant à internaliser les coûts externes du secteur, à découpler la croissance des transports de celle du PIB, à favoriser le passage vers des modes de transport plus soutenables et à maîtriser la croissance de l'aviation. Cependant, selon l'ONG, le livre blanc est appliqué sélectivement par la BEI, en partie parce que la banque n'a pas une politique opérationnelle de transport. Elle emploie des objectifs très généraux pour tous ses secteurs de prêt y compris dans les transports. En conséquence, presque n'importe quel genre de projet est habilité au financement de la BEI, explique Bankwatch. Résultat, d'après l'association, une trop grande proportion des investissements de la BEI aurait servi à financer des projets non durables sur les plans social et environnemental.

Pour appuyer ses positions, l'ONG met en évidence certains chiffres. Selon son étude, plus de la moitié des investissements totaux de la BEI pour le transport pour la période 1996–2005 a été accordée à la route et au secteur aérien. En Europe centrale et orientale (CEE), ce chiffre atteint par exemple 68%. Ces financements dédiés en général au développement de ces types de transport ont des conséquences en termes d'émissions de gaz à effet de serre. L'analyse des surplus d'émissions de CO2 consécutifs à l'appui financier de la BEI envers certains projets aériens par exemple, démontre que les émissions supplémentaires engendrées sont supérieures aux émissions des trois centrales à charbon les plus polluantes d'Europe. L'étude a également permis de mettre en évidence que la pleine utilisation des capacités des projets d'extensions d'aéroports financés par la BEI, comme le Terminal 5 de Heathrow, la 5ème piste de Schiphol, ou le Terminal 4 Bajaras de Madrid provoquera autant d'émissions de CO2 annuelles que le total annuel des émissions de CO2 des habitants de Nouvelle Zélande, de Suisse ou d'Irlande.
Par conséquent, l'ONG regrette qu'à l'heure actuelle les impacts climatiques d'un projet ne soient pris en compte qu'en tant qu'élément économique et ne puissent pas être une raison de refuser le financement.

Plus largement, Bankwatch estime que la BEI manque de capacité pour évaluer correctement toutes les incidences de leurs projets sur l'environnement : ce qui l'a conduit à approuver des projets dommageables envers la biodiversité et la qualité d'air. L'ONG rappelle que bien souvent seules les actions en justice démontrant la violation du droit national ou européen permettent de stopper les actions de la Banque Européenne d'Investissement.

À travers cette étude, l'ONG démontre donc l'incompatibilité qui existe entre les objectifs présentés dans le livre blanc et les financements apportés sur le terrain. Le rapport conclut que la BEI doit cesser de financer le secteur fortement subventionné qu'est l'aviation, limiter les financements routiers aux projets de sûreté et d'entretien et recentrer son soutien à l'industrie automobile pour la recherche et le développement des technologies propres.
Bankwatch estime, par ailleurs, que la BEI doit développer des critères pour exclure les projets pour des raisons environnementales ou sociales. Elle doit améliorer son processus d'évaluation de projet.

Réactions4 réactions à cet article

de la morale et de l'économie...

Hélas ! Une fois de plus, l'incohérence entre les propos de ceux qui se soucient du devenir de notre planète, et les décisions des acteurs économiques ne peut qu'être frappante. Comment obtenir des entreprises, des banques, et en particulier de la banque centrale européenne, que des motivations ethiques, écologiques, gouvernent leurs orientations, leurs décisions? Il y a déjà des justifications de l'ordre du besoin social, de l'emploi, du développement qui à elles seules contrecarrent les réductions de gaz à effet de serre.Comme nicolas Hulot le dit dans son livre, la croissance est souvent source de nuisance, mais sans elle comment faire vivre tous ces êtres humains qui peuplent notre planète? C'est le défi le plus dur auquel nous ayons jamais été confrontés.
Pour revenir au contenu de cet article, notre législation serait à revoir pour permettre de la part de la commission européenne une influence, voir une participation majoritaire aux orientations et décisions d'investissements et de financements, pour pouvoir éviter les errements dénoncés à juste titre. Mr jean-Claude Trichet, déjà décrié pour maintenir un euro fort, et donc non compétitif, se voit rajouter des griefs suplémentaires, et ça montre bien l'évidente nécéssité d'une gouvernance éclairée des fonds européens.Encore un effort, Messieurs les députés européens, mettez en accord les voeux pieux et les actes, vite ça chauffe!!

jm | 24 mai 2007 à 07h25 Signaler un contenu inapproprié
Transports libéralisés, transports d'états

Il est sûrement intéressant d'ajouter que depuis plus de 40 ans, les transports routiers et plus récemments l'aérien sont, avec la marine marchande les secteurs de transports les plus libéralisés que nous connaissions. Pour les grandes sociétés transnationales, cela signifie : petits transporteurs sous-traités, donc maléables, obéissants, pas de grèves:"tu nous fera un Bucarest-Lisbonne en moins de 20 heures sinon tu perds ton boulot de chauffeur routier payé 3 kopecks le km".
Rappelons juste qu'une péniche contient en volume l'équivalent de 15 camions, et qu'un train de marchandise en contient beaucoup plus! Mais ces types de transports nécessitent des infrastructures (déjà existantes et vachement développées en France !) devant être gérés par de grands organismes étatiques.
Et là ooouhhhh grand danger !! De pollution? D'accident de la route ? Non, pas de manière significative ... Mais le spectre d'une confédération européenne de cheminots et mariniers - mécontents de leur conditions de travail - capable de mener des actions communes paralysant le trafic peut être plus prédujiciable pour beaucoup d'entreprises que:
- une contribution significative d'émission de gaz à effet de serre,
- un nombre d'accident élevé
- des chauffeurs sous-payés conduisant jusqu'à l'extrême fatigue.

Je ne vois pas en quoi une Europe politique arrangerait les choses. Si l'Europe avait une politique, elle serait similaires à celles des états qui la compose: déréglementation, privatisation, rentabilité sur du court terme, satisfaction d'actionnaire etc ....


r la route que dépendre d'une corporation de cheminots ou de mariniers qui auraient un pouvoir assez évident de se mettre d'accord pour bloquer l'Europe en cas de conflits social.
Et pourtant, le moindre de coùt de ces transports a de quoi faire réfléchir ...

Global_freezer | 24 mai 2007 à 11h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:de la morale et de l'économie...

La clé de voute du libéralisme (doux euphémisme se substituant au capitalisme) repose sur la création monétaire et le monopole des banques
Donc voci soumis à votre réflexion ces quelques lignes.
Privilèges hérités de l’Ancien Régime, les intérêts sur la monnaie privée perçus par les banques doivent être abolis.
Relevant d’un abus de pouvoir inadmissible, les intérêts sont semblables aux taxes que les seigneurs féodaux prélevaient sur la circulation des marchandises. Les droits féodaux ont été abolis, mais pas les intérêts bancaires. Les rois ont laissé faire, la République aussi.
Chaque jour, par la faute des intérêts qui réduisent le pouvoir d’achat, des commerçants déposent leur bilan, des paysans vendent leur ferme, des gens se retrouvent au chômage, des hôpitaux, des écoles, ne sont pas construits, des étudiants arrêtent leurs études, des familles ne partent plus en vacances, des gens se retrouvent à la rue…
Les intérêts sont sans aucune commune mesure avec la réalité du travail effectué par les salariés du secteur bancaire.
Dans l’économie qui est celle d’aujourd’hui, un fois les capitaux empruntés et remboursés, une fois le personnel du secteur bancaire rémunéré, les intérêts n’ont aucune sorte de justification, sinon d’enrichir frauduleusement un infime minorité, les actionnaires principaux des entreprises bancaires...
Une idée reçue à combattre, seuls ceux qui empruntent paieraient des intérêts, et bien non ! Car les intérêts pèsent de tout leur poids sur notre vie au quotidien. Quand nous achetons un bien ou un service, nous payons toujours une part d’intérêts intégrés au prix.
En effet, les intérêts liés aux prêts pour investissements sont répercutés dans tous les prix, jusqu’aux onsommateurs.
Tous, nous payons des intérêts, directement ou indirectement…Même un SDF qui achète du pain. Résultat, des gens s’appauvrissent, tout en travaillant.
Pesant sur les consommateurs, sur l’Etat comme sur les entreprises, au total, c’est plus de 200 milliards d'euros, ou 3000 euros par français et par an.
Les banques réduisent ainsi de 33% le pouvoir d’achat des consommateurs.
200 milliards €, pour de simples lignes d’écriture sur ordinateur, c’est l’équivalent de 75% du budget de la France !
Un constat, du jour au lendemain, sans les intérêts, notre pouvoir d’achat augmenterait de plus de 30%.
Dette, temboursement de la dette, quoi de plus normal puisque l'emprunt est consubstantiel du système, puis compétitivité, croissance (progrès !) externalisation délocalisation (pour aller chercher le travail moins cher car la seule vraie richesse ce n'est pas l'argent mais le travail humain), transport, pollution effet de serre.........
Voir le travail sur ce sujet "Un regard citoyen sur l’économie" de A.J HOLBECQ., la Grande Relève, Jacques DUBOIN, et les productions de Maurice Allais prix Nobel d'économiel 1988
Alors vous pensez encore incohérence mais certainement pas car ces "gens" ils le sont, cohérents, soyez en sur
"Donnez moi le contrôle sur la monnaie d'une nation,
et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois." -
Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)
ou encore celle là du très cher humaniste 'industriel Henry Ford:
«Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin.»
et enfin cette dernière :
"Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu'une armée debout.
Celui qui contrôle l'argent de la nation contrôle la nation." Thomas Jefferson, troisième président des Etats-Unis

un sou c'est un sou | 24 mai 2007 à 11h56 Signaler un contenu inapproprié
Tuvalu

Les choses ont du mal à évoluer au sein des sphères économiques et politiques, pourtant les citoyens prennent conscience des problèmes et veulent que cela change. La conscience écologique n'atteint visiblement pas la BEI, pourtant il y a urgence, bientôt la première archipel va disparaitre. En effet,Tuvalu, qui se situe au milieu du Pacifique, est désormais inondée régulièrement lors des marées. Et le niveau de l'eau monte à chaque fois.

rosy | 26 mai 2007 à 11h30 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires