La période actuelle et les conditions météorologiques anticycloniques sont en effet favorables aux pics de pollutions de particules, dues aux transports, à l'industrie et à l'épandage. Avant de prendre en considération le réveil du volcan, les spécialistes de l'air prévoyaient, à travers leurs modélisations, un épisode de pollution particulaire pour le week-end dernier, dans le Nord de la France.
D'après les premières études effectuées a posteriori par l'Ineris, les dépassements du seuil réglementaire d'information (80 µg/m3 en moyenne journalière) des concentrations de PM10 (diamètre médian inférieur à 10 µm) survenus entre le 18 et le 20 avril sont bien dus en majorité aux activités humaines. L'impact du panache islandais serait limité selon les premières observations, entre 10 et 20 µg/m3. L'impact serait variable, de 10 % à Rouen, à 30 % dans l'est de la France.
Les mesures ont également révélé une augmentation des concentrations de dioxyde de soufre (SO2) qui elles, pourraient être liées à la combustion volcanique. Une tendance observée également dans les pays voisins. Toutefois, ces niveaux sont restés inférieurs aux seuils d'alerte.
''Notre inquiétude, c'était que les émissions du volcan s'ajoutent aux pollutions particulaires classiques propres à cette saison, avec une reprise des allergies, de l'asthme… Le dispositif d'observation a été déclenché pour que nous soyons prêts, au cas où, à lancer l'alerte'', explique Chantal Jouanno, lors d'une visite à l'Institut National de l'environnement industriel et des risques (Ineris), le 22 avril. Au-delà de 125 µg/m3 en moyenne journalière, une alerte est lancée pour prévenir les personnes les plus sensibles. ''Nous avons évité cet épisode de pollution lourde et nous sommes rassurés sur notre capacité à prévoir ce type d'événement''.