Le 30 octobre, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a annoncé préparer l'examen du dossier d'options de sûreté du projet de réacteur de quatrième génération Astrid (1) . L'objectif est d'analyser le dossier d'options au cours de l'année 2015.
L'enjeu est de taille car l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui donnera son feu vert, plaide pour un renforcement significatif du niveau de sûreté des réacteurs de quatrième génération. Interrogé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) en avril dernier, Pierre-Franck Chevet, président de l'ASN, avait déclaré "[ne pas douter] que les règles de sûreté auront évolué vers le haut" lorsque ces réacteurs seront commercialisés. Pour l'ASN, "Astrid doit avoir un niveau de sûreté au moins équivalent à celui exigé pour les réacteurs les plus récents (génération 3) et prendre en compte tous les enseignements tirés de l'accident de Fukushima".
Besoin d'améliorations significatives
De son côté, l'IRSN souligne que "si la démarche retenue vise à systématiser l'application du principe de défense en profondeur (2) , l'IRSN a récemment souligné dans le cadre de son analyse du document d'orientations de sûreté le besoin d'améliorations de sûreté significatives". L'Institut ajoute que "sont notamment évoqués les domaines de la protection contre les agressions naturelles, de la gestion des accidents de fusion du cœur du réacteur et de la surveillance en service".
La conception du réacteur Astrid, initiée par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), est prévue dans le cadre de la loi de juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs et de la feuille de route française pour le développement de la filière de réacteurs nucléaires de quatrième génération. Il s'agit d'un prototype de réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium, similaire à Phénix et Superphénix. Depuis 2010, le CEA, EDF et Areva travaillent sur un prototype de 600 mégawatts (MW).