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Modélisation hydraulique : à chaque problème, sa solution

Dans le domaine de la modélisation de la propagation hydraulique, la solution miracle n'existe pas. Le choix du logiciel dépend du problème à traiter. Sa bonne utilisation, du paramétrage en amont.

TECHNIQUE  |  Eau  |    |  G. Boillot-Defremont
Modélisation hydraulique :  à chaque problème, sa solution
Environnement & Technique N°396
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°396
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La gestion des risques fluviaux et maritimes implique fréquemment l'utilisation de logiciels de modélisation de la propagation hydraulique. Plusieurs solutions se partagent le marché, avec chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Le service Prévision des crues de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Nouvelle-Aquitaine a utilisé successivement deux logiciels de simulation unidimensionnelle (Mascaret et Mage) sur une portion de son territoire concernée par des risques d'inondations fluviales et maritimes. Retour d'expérience avec cet acteur sur le fonctionnement et les particularités respectives de ces solutions.

Anticiper l'événement

Les fêtes de Bayonne se déroulent notamment dans la partie historique du Petit Bayonne, bordée par l'Adour et la Nive, deux fleuves qui finissent leur course dans l'Atlantique, quelques kilomètres à l'ouest. Pendant presque une semaine, chaque année, des milliers personnes s'y retrouvent. « Quand il y a une telle concentration de personnes sur un lieu, situé à la frontière entre deux bassins versants et exposé aux aléas maritimes, les services de l'État nous demandent durant toute la durée de l'événement de leur transmettre autant de fois que nécessaire les prévisions de risques », indique Laurent Diéval, prévisionniste de crues à la Dreal Nouvelle-Aquitaine.

Les modèles de propagation hydraulique unidimensionnelle permettent d'obtenir la meilleure information possible dans le temps le plus court. « Ils demandent néanmoins à être calibrés quelques jours avant », continue-t-il. Avec une première étape consistant à comparer les prévisions effectuées par les logiciels et les calculs réalisés par les prévisionnistes qui les manipulent. Puis une deuxième impliquant la comparaison des résultats entre plusieurs échelles de cartes proposées au logiciel. « Ceci pour être sûr qu'un aléa en amont sur un des fleuves ou loin en mer puisse ne pas passer outre notre radar et être anticipé quant à ses conséquences, kilomètre carré par kilomètre carré. »

Rapidité ou communauté ?

Le jour J, le logiciel calibré va prédire hauteur et vitesse des écoulements sur tous les points parcourus, et répéter l'opération autant de fois que nécessaire, en liant hauteur et débit de l'eau. Autrement dit, plus la hauteur est importante, plus son débit est élevé. « Quand la concentration humaine ou les conditions métérologiques sont exceptionnelles, la rapidité est la clé. Et c'est là qu'on voit une vraie différence entre Mascaret et Mage. Un calcul pour le logiciel d'EDF et du Cerema prend une à deux heures. Le même calcul avec Mage dure cinq à dix fois moins longtemps », explique Laurent Diéval. Un avantage certain pour les Dreal, soumises à des obligations réglementaires en matière de prévision des risques d'inondations, mais qui ne résonnera peut-être pas de la même façon pour les bureaux d'études, moins exposés à l'urgence du moment.

“ Un calcul pour le logiciel d'EDF et du Cerema prend une à deux heures. Le même calcul avec Mage dure cinq à dix fois moins longtemps ” Laurent Diéval, prévisionniste de crues à la Dreal Nouvelle-Aquitaine

Si Mascaret profite d'une grosse communauté, d'une longévité impressionnante (la première version a vu le jour en 2000) et d'un code mis à la disposition de qui souhaite l'améliorer, le petit nouveau de l'Inrae sort donc son épingle du jeu par sa rapidité de calcul. Cela suffira-t-il à faire progresser son usage dans les services déconcentrés de l'État qui, de l'aveu de Benoît Camenen, directeur de recherche à l'Inrae Lyon-Grenoble, reste pour l'instant cantonné « à quelques hydrauliciens, enseignants et chercheurs » ? C'est en tout cas l'enjeu de journées de formation proposées par l'Inrae. Et dans les couloirs des Dreal, il se murmure que le ministère de tutelle souhaite homogénéiser tous les modèles de propagation hydraulique avec un outil unique pour favoriser l'interopérabilité entre tous les acteurs concernés…

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