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Actu-Environnement

Monsanto condamné à une amende historique de 289 millions de dollars

A l'issue d'un procès intenté par un jardinier, le jury d'un tribunal de San Francisco a estimé que la société agro-chimique Monsanto a agi en toute connaissance de cause en persistant à commercialiser l'herbicide cancérogène Roundup.

Risques  |    |  A. Sinaï
Monsanto condamné à une amende historique de 289 millions de dollars

La société agro-chimique Monsanto a été condamnée aux Etats-Unis à verser 289 millions de dollars à Dewayne Johnson, atteint par un lymphome non hodgkinien incurable. Entre 2012 et 2014, ce jardinier a vaporisé sur des terrains scolaires d'une petite ville de Californie, dans l'ouest des Etats-Unis, du Roundup, dont le principe actif est le glyphosate, un désherbant aussi efficace que controversé, ainsi que du RangerPro, un autre produit du même type. Il était "responsable de la lutte contre les nuisibles" animaux et végétaux sur les terrains scolaires de Benicia, une petite ville de Californie, au nord-ouest de San Francisco.

Cet Afro-Américain a décidé d'attaquer Monsanto en justice en 2016, épaulé par un cabinet d'avocats spécialisé, The Miller Firm. Il lui réclame plus de 400 millions de dollars, estimant que ces produits avaient entraîné son cancer et que Monsanto avait sciemment caché leur dangerosité. "J'aimais beaucoup mon travail, j'étais très sérieux ", dit-il avec fierté, expliquant avoir appris pour l'essentiel sur le tas, et faisant sourire l'assistance en notant qu'il avait fait déguerpir "30 putois, 25 ratons-laveurs et ... un écureuil" des cours d'école, rapporte l'AFP.

Les jurés ont estimé que Monsanto avait agi avec "malveillance" et que son herbicide Roundup, ainsi que sa version professionnelle RangerPro, avaient "considérablement" contribué à la maladie du plaignant, Dewayne Johnson. Le géant américain a été condamné à 250 millions de dollars de dommages punitifs, assortis de 39,2 millions de dollars d'intérêts compensatoires.

Plus de 4.000 procédures en cours contre Monsanto aux Etats-Unis

Monsanto a décidé de faire appel du jugement, arguant des avis favorables de la plupart des agences réglementaires. A l'exception du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui a classé le glyphosate ''cancérogène probable'' en mars 2015, la plupart des agences réglementaires – comme l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ou encore l'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA) – considèrent en effet que la substance ne présente pas de danger cancérogène.

Pour autant, comme le rappelle Le Monde le 12 août, les ''Monsanto Papers'' ont dévoilé que la multinationale avait, dès le début des années 1980, des doutes sur la sûreté de son produit. En 1983, une étude commanditée par Monsanto indique par exemple que des souris exposées au glyphosate développent une tumeur rénale rare. Dès 1985, l'Agence de protection de l'environnement des Etats-Unis (EPA) classe dans un premier temps le glyphosate dans la catégorie '' cancérogène possible'' sur la foi de cette étude interne. D'autres documents indiquent que la firme bénéficiait d'appuis au sein de l'EPA, qui, au final, autorise la substance.

''Générations Futures salue cette décision historique qui reconnaît le caractère cancérogène de ces produits à base de glyphosate et la responsabilité de Monsanto dans le fait de les avoir mis sur le marché sans en avertir le consommateur'' déclare François Veillerette, directeur de Générations Futures. ''Même si Monsanto a fait appel, nous espérons que cette condamnation est la première d'une longue série, aux Etats Unis ou des milliers de procédures similaires ont été lancées, mais aussi en France - avec la famille Grataloup par exemple - et ailleurs dans le monde. Par ailleurs cette décision souligne l'urgence de retirer les pesticides à base de glyphosate du marché ce que nous appelons le gouvernement français à faire au plus vite !'', ajoute t'il. Aux Etats-Unis, plus de 4.000 procédures semblables sont en cours contre la multinationale.

 

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