Le tribunal de grande instance de Lyon a jugé que la société Monsanto était responsable de l'intoxication d'un agriculteur français par l'un des pesticides qu'elle commercialisait à l'époque des faits. La condamnation ouvre la voie à des dommages et intérêts, ce qui constitue une première en France. Le tribunal a d'ailleurs confié une expertise médicale à un médecin de l'hôpital Rothschild à Paris.
"La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes phytosanitaires savent dorénavant qu'elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités sur les pouvoirs publics ou l'utilisateur et que des comptes leurs sont demandés", a déclaré François Veillerette, Porte Parole de Générations Futures.
En 2004, alors qu'il nettoyait une cuve contenant un désherbant, le Lasso, Paul François, un céréalier charentais, tombe dans le coma et est frappé d'amnésie. De graves problèmes de santé d'ordre neurologique se sont ensuite déclarés l'obligeant à stopper son activité pendant près d'un an. Paul François a déposé plainte en 2007 contre le géant de l'agrochimie. Ses troubles persistants ont été reconnus en maladie professionnelle en 2008 et l'agriculteur est désormais considéré comme invalide à 50%. Le Lasso a depuis été retiré du marché français.
Une autre procédure de même nature, menée par un autre agriculteur contre Monsanto, est en cours, le procès devrait se tenir en 2012.