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Actu-Environnement

L'observatoire grenoblois des plans de déplacement d'entreprise fournit ses premières analyses

Récemment créé, l'observatoire des PDE de l'agglomération grenobloise a recensé plus 120 initiatives menées pour des raisons environnementales et sociales. Les premiers résultats de ces PDE laissent entrevoir de réels intérêts.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Depuis 2004, en application du Plan de déplacements urbains (PDU), la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble, en partenariat avec le Conseil général de l'Isère, le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) et la communauté d'agglomérations de Grenoble (Métro), sensibilise et accompagne les entreprises dans la mise en place de leur Plan de Déplacements Entreprise (PDE). L'objectif de ce partenariat est de mettre en place une politique d'incitation auprès des entreprises et de leurs salariés qui se déplacent seuls en voiture (autosolisme) afin qu'ils adoptent des modes de déplacements alternatifs à l'automobile. Chaque PDE correspond aux particularités de l'entreprise qui le met en place et les actions adoptées le sont au cas par cas. Mais globalement la méthode de réflexion est la même : elle débute par la réalisation d'un diagnostic d'accessibilité du site et d'une enquête auprès des salariés pour définir leur profil de mobilité. À partir de cet état des lieux, un certain nombre d'objectifs et d'actions vont être définis puis mis en œuvre.

Afin de suivre l'évolution de ce programme de sensibilisation baptisé PDE Pro, les partenaires grenoblois ont créé en 2007 un Observatoire des PDE dans la région. Chargé de recenser ces initiatives et d'évaluer leur impact sur le report modal de la voiture particulière vers les modes de transport alternatifs, l'observatoire a mené une enquête auprès des entreprises ayant engagé une démarche. 40 PDE en action ont été identifiés et analysés mais ce sont au total près de 120 structures qui se sont lancées dans cette démarche dans l'agglomération grenobloise.
Basée sur un questionnaire envoyé aux entreprises, l'étude révèle dans un premier temps que l'environnement constitue un motif majeur pour lancer une démarche PDE. En effet, pour 51% des entreprises, le PDE a été motivé par un engagement environnemental qui se traduit par une volonté de réduire l'utilisation des voitures personnelles, de favoriser la promotion des modes de déplacements alternatifs à la voiture et de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique.
La dimension sociale est également une raison évoquée par un tiers des entreprises interrogées qui cherchent à travers le PDE à limiter les accidents de trajet, le stress, à améliorer le bien-être des salariés… D'ailleurs, les Plans de Déplacement Entreprises sont perçus comme des outils de dialogue social. Dans plus de 50% des entreprises, le responsable PDE est soit rattaché à la direction des ressources humaines, soit à la direction générale. Sur les 30 entreprises qui disposent d'un chargé de mission environnement ou d'un responsable hygiène-sécurité-qualité-environnement, seules cinq d'entre elles ont confié la gestion du PDE à cette personne. C'est donc en priorité à un expert des relations humaines ou de l'organisation économique de l'entreprise que cette mission est confiée.

L'enquête met également en évidence l'intérêt que portent les salariés à cette démarche : lorsque les entreprises ont interrogé leurs salariés sur leur profil de déplacement, en moyenne plus de 66% d'entre eux ont répondu et se sont impliqués dans les actions. 37% des démarches PDE auraient même été initiées par des salariés.
Sur le terrain, ces PDE se sont traduits par la signature d'une charte de partenariat avec le réseau de transport de l'agglomération (82 %), des actions vélo (79 %), la prise en charge partielle ou totale des abonnements de transports en commun (74 %), la création d'un point information et mise à disposition de fiches d'accès multimodal (69 %) ou encore des actions de covoiturage (46 %). Les « actions vélo » comprennent par exemple des installations d'arceaux et d'abris à vélo, des distributions de cartes des pistes cyclables ou encore la création de douches et de vestiaires. 13 % des entreprises proposent également une action « autopartage ». Plutôt que de disposer d'une voiture personnelle qui reste l'essentiel de son temps au parking, l'autopartage permet à plusieurs adhérents d'utiliser une voiture selon les besoins à des moments différents.

Les PDE de la région grenobloise étant relativement jeunes (moins de deux ans), les impacts de ces actions sur les déplacements n'ont pas encore été entièrement évalués. Toutefois, parmi les entreprises qui ont mis en place un PDE, près de la moitié a pu mesurer un certain report modal. Pour les entreprises qui l'ont mesurée, l'utilisation de la voiture en autosolisme a diminué de 15%. Les salariés se sont reportés principalement pour leurs trajets domicile-travail sur le vélo (+ 5%), le tram et les bus (+4%), la marche à pied (+ 2%) ou encore le covoiturage (+ 1%). Très logiquement, il apparaît que ce report modal est d'autant plus important que les salariés et la direction de l'entreprise sont motivés.
Pour 17 % des entreprises, la mise en place des PDE a eu également un impact sur la réduction des places de parking. Cette diminution permet de réaliser des économies substantielles. Mais, à une échelle plus générale, il est difficile pour les entreprises d'estimer l'impact du PDE en termes financiers. 65 % d'entre elles n'ont d'ailleurs pas établi de plan de financement.

Au final, à travers les démarches mises en place dans la région grenobloise, plus de 33.000 salariés ont directement été concernés soit 22 % des salariés de l'agglomération. À l'échelle nationale, il est difficile d'estimer l'ampleur des actions mais en juin 2005, l'ADEME recensait environ 250 initiatives en action et 200 en préparation.

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