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Réussir la collecte séparée des biodéchets (2/4) : exemple à la campagne avec les Pays de Vilaine

En combinant redevance incitative et collecte en porte-à-porte des biodéchets, le Smictom des Pays de Vilaine est parvenu à réduire significativement la part des ordures ménagères résiduelles. De surcroît, en maîtrisant les coûts.

TECHNIQUE  |  Déchets  |    |  P. Collet
Réussir la collecte séparée des biodéchets (2/4) : exemple à la campagne avec les Pays de Vilaine
Environnement & Technique N°394
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°394
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Depuis près de dix ans, le Smictom des Pays de Vilaine (Ille-et-Vilaine) collecte en porte-à-porte les biodéchets sur un territoire rural réunissant 86 000 habitants, répartis dans 44 communes. Aujourd'hui, l'initiative menée par ce territoire essentiellement rural (la densité moyenne est de 76 habitants au kilomètre carré) affiche de très bons résultats, aussi bien financiers qu'en termes de gestion des déchets.

Tout débute en 2010 lorsqu'est prise la décision politique de passer en redevance incitative (RI) et de collecter les biodéchets en porte-à-porte. Dès le début, le syndicat mise sur la complémentarité de cette facturation et de la collecte séparée : la maîtrise de la facture des usagers dépend de la réduction des volumes d'ordures ménagères résiduelles (OMR), à laquelle la collecte sélective des biodéchets apporte une solution immédiate.

Priorité à la collecte des biodéchets

« La collecte en porte-à-porte et la redevance incitative créent une réelle incitation au tri des biodéchets, qu'on ne peut pas obtenir avec des points d'apport volontaire et une fiscalité classique », résume Jérôme Marquet, directeur général des services. Dès fin 2012, une première expérimentation est lancée dans un quartier témoin et, en 2013, le dispositif est déployé plus largement. En parallèle, une plateforme de compostage est construite.

“ La collecte en porte-à-porte et la redevance incitative créent une réelle incitation au tri des biodéchets ” Jérôme Marquet, Smictom des Pays de Vilaine
Concrètement, le déploiement de la collecte des biodéchets est organisée sur un rythme hebdomadaire dans des conteneurs renfermant une cuve réductrice de 35 litres. Un bio-seau est aussi fourni. Les OMR et les emballages sont collectés toutes les deux semaines en alternance. Et pour organiser ces collectes, le Smictom utilise des camions bicompartimentés équipés d'un récupérateur de jus et d'une séparation des compartiments améliorée.

S'agissant de la RI, la part fixe comprend douze levées par an du bac OMR. Le coût des levées supplémentaires est déterminé par la taille du bac : un bac de 80 litres pour une seule personne, 120 litres pour deux à trois personnes, 180 litres pour quatre et 240 litres pour cinq personnes et plus.

La poubelle OMR rétrécit

Avec ce dispositif, le Smictom a pu réduire de 15 % les volumes collectés entre 2012 et 2022. Aujourd'hui, 482 kg d'ordures ménagères par habitant (kg/hab) sont collectées par an, contre 570 kg/hab en 2012. Surtout, le bac à OMR a littéralement fondu, passant de 212 à 79 kg/hab en dix ans. Et l'effet s'est fait sentir dès la première année, puisqu'en 2014 le volume d'OMR était déjà tombé à 88 kg/hab. Ce chiffre est à comparer aux moyennes régionale (196 kg/hab) et nationale (254 kg/hab).

Où sont passés les 133 kg/hab sortis du bac OMR depuis 2012 ? D'abord, dans le bac à biodéchets, qui atteint 28 kg/hab en 2022 (ce volume est stable entre 28 et 30 kg/hab depuis 2014). Ensuite, le geste de tri a progressé : 27 kg/hab de collecte supplémentaire d'emballages légers et 10 kg/hab supplémentaires de verre. Seule la collecte du papier recule de 6 kg/hab. Enfin, il reste un écart de 74 kg, qui correspond à la réduction de la collecte globale des déchets ménagers et, potentiellement, à un transfert vers les déchèteries (en l'occurrence, la collecte en déchèteries a reculé de 14 kg/hab).

Des investissements pour réduire les coûts

Reste le volet financier. Les Pays de Vilaine ont investi 4,6 millions d'euros dans la construction de la plateforme de compostage ainsi que dans l'achat des équipements de collecte et ceux nécessaires à la RI. Cet investissement a été soutenu par l'Agence de la transition écologique (Ademe) à hauteur de 1,9 million d'euros. La campagne de communication et la distribution des équipements a coûté 1,9 million supplémentaire, dont 550 000 euros d'aides de l'Ademe.

Globalement, « s'il y a des surcoûts, plus ou moins importants, il y a aussi des retours sur investissements », fait valoir Jérôme Marquet, pointant un coût global du dispositif de 85,22 euros par habitant (€/hab), soit 13 €/hab de moins qu'une collectivité similaire. Le traitement des biodéchets (compostage avec les broyats de végétaux issus des déchèteries) coûte près de 29,92 €/hab, les déchèteries 29,44 €/hab, les déchets résiduels 20,96 €/hab, le bac jaune 3,46 €/hab et le verre 1,04 €/hab. Des frais divers complètent à hauteur de 40 centimes par habitant.

Aujourd'hui, le Smictom se dit particulièrement satisfait de l'investissement, en particulier parce qu'il a permis d'atteindre en avance les objectifs 2025 de valorisation, et cela à moindre coût. Pour autant, le syndicat va lancer une étude afin d'évaluer le traitement des biodéchets, le gisement encore mobilisable, la collecte, ou encore les refus de tri. Cela sans a priori particulier, mais plutôt dans une démarche d'amélioration.

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