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Actu-Environnement

Le premier comité de pilotage lié à la pollution du Rhône par les PCB aura lieu mercredi prochain

Face à la pollution du Rhône par les PCB qui s'avère plus sérieuse de mois en mois, tous les acteurs concernés vont se retrouver mercredi prochain pour envisager un plan d'action visant à mieux cerner les risques.

Eau  |    |  F. Roussel
Au regard des derniers résultats révélant une contamination de l'ensemble du Rhône par les PCB, un premier comité de pilotage (COPIL) va être organisé mercredi prochain afin d'associer les différentes parties prenantes à la réflexion : présidents des conseils régionaux concernés, maires de communes riveraines, représentants d'associations de protection de l'environnement, représentants des pêcheurs amateurs et professionnels, riverains et industriels. Présidé par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, ce COPIL doit permettre de partager et d'améliorer la connaissance actuelle sur le phénomène de pollution, d'informer sur les actions mis en œuvre par l'Etat et sur les projets de renforcement. Le comité aura surtout pour mission de définir un programme d'actions pluriannuel pour identifier, maîtriser et au mieux réduire les risques liés à la pollution du fleuve par les PCB, de mettre en place les partenariats financiers nécessaires à sa réalisation puis de suivre sa mise en œuvre.

La contamination du Rhône et surtout de ses poissons a été révélée dans le cadre du plan de surveillance de la qualité des aliments, au cours du premier semestre 2005. Des teneurs élevées en PCB avaient été retrouvées dans des brèmes prélevées dans une dérivation du Rhône : le canal de Jonage. Depuis, plusieurs campagnes successives de prélèvements et d'analyses ont été menées sur plusieurs espèces de poissons et sur les sédiments. Les analyses ont montré une contamination des poissons sur tout le linéaire du Rhône, du barrage de Sault-Brenaz (Ain) jusqu'à la mer avec un dépassement fréquent de la limite réglementaire de 8 pg/g. Ces résultats ont conduit les préfets de département concernés, à interdire en juin et août dernier la consommation de poisson sur l'ensemble du fleuve. Quant aux sédiments superficiels, ils témoignent d'une contamination étendue, mais en nette diminution par comparaison avec les couches plus profondes et plus anciennes, 5 fois plus contaminées en PCB. Selon le Cemagref, auteur de l'étude, les caractéristiques de la contamination des poissons suggèrent une contamination diffuse, trouvant son origine dans les sédiments stockés dans le fleuve, ou dans les matières en suspension remobilisées par les crues.

Rappelons que les PCB sont des contaminants environnementaux liés à l'activité humaine. Ces molécules ont été utilisées massivement sous le nom commercial Pyralène jusque dans les années soixante-dix pour la fabrication des transformateurs électriques, en raison de leur grande stabilité thermique et leurs caractéristiques électriques. Mais ces produits se sont avérés rapidement nocifs pour l'environnement et pour l'homme s'ils sont ingérés régulièrement sur de longues périodes. S'ils sont insolubles dans l'eau, les PCB s'avèrent solubles dans les graisses et s'accumulent dans la chaîne alimentaire. En France, la commercialisation d'appareils contenant des PCB a été interdite en 1987. Leur utilisation est limitée aujourd'hui et jusqu'en 2010 aux anciens systèmes clos comme les condensateurs électriques et les transformateurs, suite à la transposition d'une directive européenne.
Par conséquent, l'origine spatiale et temporelle de la pollution est délicate à déterminer. La présence sur les bords du Rhône de la société Trédi spécialisée dans le traitement des transformateurs, cristallise les soupçons des associations de protection de l'environnement représentée dans la région par la Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA) appuyée par la France Nature Environnement et le WWF. Dans son rapport d'analyse, le Cémagref a également clairement identifié cette source sous contrôle mais selon l'institut les flux actuellement émis par cette source n'expliquent cependant pas à eux seuls la situation présente.

Les associations qui tentent d'alerter sur cette pollution depuis plus de 20 ans veulent profiter de « l'effet Grenelle de l'environnement » pour faire la lumière sur cette affaire. Elles demandent aujourd'hui que les analyses se poursuivent et qu'elles soient étendues à d'autres fleuves français comme la Seine même si elles redoutent déjà les résultats.

Réactions2 réactions à cet article

On savait, on a su avec éclat en 1976 avec Seveso

On savait...et qu'a-t-il était fait ou pas pour en arriver à ce résultat.
Le film "le fond de l'air" de la TV Suisse Romande - réalisateur Bernard Mermod - de 1980, maintes fois primés, posait clairement le problème et a joué un rôle pédagogique important.
Malgré ce, le bilan écologique du Rhône est là, dans sa réalité de la Nature polluée à l'excés, pour notre confort artificiel et quelques profits mercantiles mais aussi dramatiquement pour les générations futures qui ont et auront à gérerbeaucoup d'autres domaines des dégats d'un certain progrès. Il n'est que d'observer les condamnations de la France par la Cour Européenne de Justice et l'on aura la piste de qui n'a pas fait son travail, qui a profité mais qui va payer dans tous les sens du terme.
MB Bayonne

MB Bayonne | 05 octobre 2007 à 13h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:On savait, on a su avec éclat en 1976 avec Seve

On a su, c'est vrai, depuis 1976. mais celà faisait une quarantaine d'années qu'on employait du pyralène comme fluide diélectrique. Ce produit s'était imposé car il éliminait presque totalement les risques d'incendie en cas de surchauffe.

C'est donc dans un souci de sécurité qu'on a généralisé un produit qui s'est avéré, bien plus tard être un POP (Polluant Organique Persistant).

Cette affaire devrait inciter à réfléchir sur les "avantages et inconvéniants" des produits nouveaux qu'on pare d'abord de toutes les qualités, avant de les accuser de tous les maux.

Dans l'antiquité gréco-latine, le dieu Pan était un dieu de la fête et du plaisir sexuel.... Quelques siècles plus tard, à l'avènement du christianisme, il est devenu le diable... Peut-être quelque épidémie vénérienne est-elle survenue entre temps ??

J'ai remarqué que beaucoup des produits qualifiés de "très utiles" dans ma jeunesse (années 1960-70) étaient devenus des produits "très méchants" depuis : benzène, tétrachlorure de carbone, amiante,.... sans parler de l'énergie nucléaire....

Je suis un peu perplexe. Je me demande, d'une part si la vérité sur certaines de ces substances n'est pas plutôt "entre les extrêmes".

D'autre part, je suis assez inquiet devant les nouveaux produits "de substitution", pour lesquels on n'a pas autant de recul. Il faut, dit-on, 40 ans pour savoir si un produit est "CMR". Les nouveaux produits ont-ils été testés assez longtemps (et comment l'ont-ils été) et avons nous le temps de faire de tels tests ??

dominique | 08 octobre 2007 à 20h43 Signaler un contenu inapproprié

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