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Fonds de réparation : les éco-organismes ne veulent pas d'un doublement des bonus

En avril, Bérangère Couillard défendait un doublement des bonus réparation des produits électriques et électroniques. Les éco-organismes viennent de proposer d'en revaloriser une vingtaine de cinq euros.

Déchets  |    |  P. Collet
Fonds de réparation : les éco-organismes ne veulent pas d'un doublement des bonus

En avril, Bérangère Couillard annonçait vouloir contraindre les éco-organismes à accélérer le déploiement des fonds de réparation. Dans le collimateur, Ecosystem et Ecologic, les éco-organismes de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) chargée des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), qui n'avaient délivré que 500 000 euros de soutien, sur une enveloppe de 63 millions. Proposition phare de la secrétaire d'État à la Transition écologique : un doublement des bonus versés à chaque réparation. Le 4 juillet, les deux éco-organismes ont fait des contrepropositions assez éloignées des demandes de la secrétaire d'État, selon les informations rendues publiques par Halte à l'obsolescence programmée (Hop).

Un déploiement qui progresse

À date, 52 000 réparations ont bénéficié d'un bonus, pour un total de 1,2 million d'euros de soutiens versés en six mois, rapporte Hop, citant les chiffres annoncés aux parties prenantes par les pouvoirs publics. Au cours des trois premiers mois, un peu plus de 20 000 réparations avaient été financées, pour un total de 500 000 euros de bonus versés. « Plus de 60 millions d'euros sont encore disponibles dans l'enveloppe allouée à l'année 2023 », rappelle Hop.
Du côté des labélisations, se sont dorénavant 1 600 réparateurs qui sont reconnus QualiRépar, contre 1 220 trois mois plus tôt. En avril, les éco-organismes disaient viser 3 000 réparateurs labélisés d'ici à la fin de l'année, alors que Hop en réclame 4 000.
Si ces chiffres marquent une progression, « on est encore loin du compte », déplore Hop.
Stratégie des petits pas

Les millions d'euros prévus pour soutenir la réparation « n'ont pas vocation à dormir sur un compte bancaire », expliquait la secrétaire d'État, qui comptait bien qu'ils reviennent aux Français qui font réparer un des quelque 50 équipements bénéficiant d'un bonus réparation. Et pour cela, Bérangère Couillard défendait un doublement de leur montant à partir de juillet : un bonus de 20 euros (au lieu de 10) pour la réparation de petits équipements, de 50 euros pour les lave-vaisselles, les lave-linges et les smartphones (les trois équipements les plus fréquemment réparés) et de 90 euros pour les ordinateurs portables.

En réponse, les deux éco-organismes ne proposent qu'une hausse de 5 euros, limitée à 24 produits. « La stratégie des "petits pas" d'Ecosystem et Ecologic, ne satisfait ni Hop, ni les partie-prenantes, ni le ministre », rapporte l'association. Et d'ajouter que les pouvoirs publics ont demandé que leur soit présenté une nouvelle grille en septembre. Celle-ci devra « [inclure], au moins trois produits avec des bonus basés sur les travaux de Hop ». En l'occurrence, l'association propose un bonus fixé de telle sorte que la réparation coûte 30 % de moins que l'achat d'un produit neuf.

Les deux éco-organismes proposent aussi que l'élargissement du bonus aux produits initialement prévus pour le 1er janvier 2024 (fours posables, micro-ondes, robots de cuisine, petits équipements de beauté, etc.) entrera en application en octobre prochain. À ce sujet, Bérangère Couillard voulait élargir la liste des réparations soutenues pour y inclure celle d'un écran de smartphone (non prise en charge actuellement). Ce sera le cas à partir d'octobre.

Pas de labélisation obligatoire pour les grandes enseignes ?

La secrétaire d'État souhaitait aussi que la labélisation des réparateurs progresse. Elle voulait d'abord imposer celle des enseignes qui refusent de proposer le bonus réparation. Apple, Fnac, Darty, Auchan et Carrefour ne jouent pas le jeu, puisqu'ils ne cherchent pas à être labélisés QualiRépar, expliquait Bérangère Couillard. Et pour accélérer la labélisation des quelque 20 000 réparateurs indépendants, elle voulait aussi simplifier la procédure et diviser par deux son coût.

Sur ce volet, les deux éco-organismes proposent des actions de formation et d'accompagnement des réparateurs. Ceux nouvellement labellisés seront formés au label QualiRépar et les dispositifs de formation débouchant sur un diplôme reconnu par l'État feront l'objet d'une promotion pour développer leur attractivité, explique Hop. Pour financer cet accompagnement, une enveloppe de 5 millions d'euros, sur trois ans, sera ponctionnée sur les sommes initialement allouées au fonds.

Un comité spécial réparation

Autre annonce faite aux parties prenantes : un comité consacré à la réparation et piloté par l'Agence de la transition écologique (Ademe) sera créé en octobre au sein de l'Observatoire du réemploi et de la réutilisation. Il réunira chaque trimestre des représentants de l'État, de l'Ademe, des réparateurs, des fabricants, des ONG, des éco-organismes et des collectivités. Il assurera un suivi du déploiement des fonds de réparation, évaluera leur représentativité, leur activité et les coûts de la réparation. Objectif : « permettre à l'État de réaliser les arbitrages nécessaires à la bonne évolution du fonds. »

« Cette annonce va dans le sens de la demande initiale faite par HOP et soutenue par d'autres associations et acteurs de la réparation pour accroître la transparence et réduire les conflits d'intérêts d'une situation qui plaçait les metteurs sur le marché, [via les éco-organismes], en juges et parties », se félicite Hop.

Enfin, la secrétaire d'État comptait imposer aux éco-organismes le lancement d'une campagne de communication tous supports, ainsi que la création d'un site internet unique présentant l'offre et les réparateurs QualiRépar. Aujourd'hui, chaque éco-organisme a le sien. Pas d'annonce en ce sens, Hop réclamant elle aussi « une campagne de grande ampleur (…) pour que le bonus soit connu de tous, et pas seulement par les consommateurs déjà habitués à la réparation ».

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