Dans le cadre du règlement européen Reach, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose, ce mardi 9 mars, d'identifier en tant que substance extrêmement préoccupante (SVHC) le bisphénol B pour son caractère de perturbateur endocrinien.
Pour rappel, l'Anses avait déjà alerté, en octobre 2019, sur la nocivité du bisphénol B qui présente des propriétés de perturbation endocrinienne similaires à celles du bisphénol A. Le bisphénol B est un perturbateur endocrinien pour « l'Homme et l'environnement », réitère aujourd'hui l'Anses. Cette substance chimique augmente la production d'œstrogènes (hormones femelles) et altère le système reproducteur mâle. Ces effets « sont observés de façon concordante chez les rongeurs et les poissons et sont similaires voire légèrement plus prononcés à dose équivalente, à ceux du bisphénol A », précise l'Agence. Le bisphénol B « peut ainsi conduire à des effets sévères pour la santé humaine et peut altérer la stabilité des espèces dans l'environnement. »
Le bisphénol B est aujourd'hui utilisé comme alternative à certains usages du bisphénol A et du bisphénol S notamment aux États-Unis où il est enregistré en tant qu'additif indirect pour certains revêtements et polymères en contact avec les aliments. Bien que non enregistré dans le cadre du règlement Reach pour être fabriqué ou utilisé comme substance chimique en Europe, on le retrouve dans des échantillons biologiques de populations européennes ainsi que dans des milieux environnementaux en Chine.
Identifier le bisphénol B en tant que SVHC dans Reach (1) permettra d'« éviter le développement de son utilisation ou de sa fabrication pour le substituer au bisphénol A ». Cette identification obligera également les importateurs d'articles contenant du bisphénol B à une concentration supérieure à 0,1 % à déclarer sa présence. Le dossier d'identification (2) proposé par l'Anses est en consultation publique sur le site de l'Agence européenne des produits chimiques (Echa), jusqu'au 23 avril.