Le recyclage présente des bénéfices en matière d'émissions de gaz à effet de serre. On s'en doutait mais la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) a voulu le prouver. Jeudi 1er décembre, elle a présenté une étude globale sur l'évaluation environnementale du recyclage (1) en France. Plusieurs évaluations de ce type avaient déjà été effectuées en utilisant l'analyse de cycle de vie, rappelle la fédération. Toutefois, "celles-ci n'avaient pas pour objectif de dresser un bilan global et leur périmètre était trop limité", estime-t-elle. Federec entend répondre à cette lacune au travers de cette étude réalisée par RDC Environnement et en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Des économies d'énergie et de CO2 à la clef
Quand on regarde de plus près l'ACV, l'étude révèle que les phases de cycle de vie les plus contributives aux résultats sont l'extraction évitée de matières premières fossiles et la transformation des matières premières recyclées pour toutes les filières.
Une calculette pour sensibiliser les acteurs
Cette étude a permis à Federec de créer et d'homogénéiser la modélisation ACV sur toutes les filières et de mieux comprendre les facteurs qui influent sur les résultats. C'est un exercice reproductible chaque année qui servira également de point de repère pour chaque filière. Un outil Web de type "calculette environnementale des impacts" a été créé sur la base de l'étude. "Ce dernier servira aux adhérents de Federec pour évaluer l'impact de leurs process de production au regard de leurs tonnages et des étapes de cycle de vie correspondant (par exemple, le choix du broyage ou du cisaillage dans le cas des métaux). Ils pourront également évaluer les coûts/bénéfices environnementaux d'éléments techniques tels que les distances de transport, les consommations d'énergie, les pertes, etc.", explique la fédération.
Federec vise surtout à faire prendre conscience aux consommateurs de matières premières de l'intérêt environnemental de consommer des matières issues du recyclage. Comme le rappelait mi-novembre le président de Federec, Jean-Philippe Carpentier, les exutoires manquent : "Nous sommes une mine à ciel ouvert qui produit sans discontinuer. Il faut évacuer les matières de nos sites mais les conditions économiques ne sont pas favorables".