Neuf règlements au total pour l'efficacité énergétique
Ces nouveaux règlements s'ajoutent aux cinq autres précédemment adoptés en matière d'éco-conception visant tout d'abord à réduire, en décembre 2008, la consommation d'électricité des appareils électroménagers et des équipements de bureau en mode veille avec pour objectif une réduction de 73% de la consommation des appareils dans l'UE d'ici 2020, soit une économie d'environ 14 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an.
En février 2009, c'était au tour des décodeurs numériques simples de faire l'objet de mesures de réduction de consommation électrique permettant de ramener la consommation de 14 TWh à 5 TWh d'ici à 2014.
Puis en mars, la Commission a adopté deux autres règlements en vue d'accroître l'efficacité énergétique de l'éclairage tertiaire et des lampes à usage domestique (ampoules à incandescence, lampes halogènes et les lampes fluorescentes compactes), permettant d'économiser près de 80 TWh d'ici 2020 et de diminuer les émissions de CO2 d'environ 32 millions de tonnes par an.
Un cinquième règlement a été adopté en avril visant à réduire près d'un tiers de la consommation d'énergie des sources d'alimentation externes (chargeurs de téléphones ou d'ordinateurs, alimentations pour disques durs externes…) et devrait permettre des économies annuelles de 9 TWh, et une réduction des émissions annuelles de CO2 de plus de trois millions de tonnes d'ici 2020.
Les quatre nouveaux règlements visant à améliorer l'efficacité énergétique des moteurs industriels, des circulateurs, des télévisions et des congélateurs, devraient quant à eux permettre d'économiser 190 TWh supplémentaires par an d'ici 2020, soit l'équivalent de la consommation d'électricité annuelle combinée de la Suède et de l'Autriche.
Ainsi, les économies d'énergie imputables au seul règlement portant sur les moteurs sont estimées à environ 135 TWh par an d'ici à 2020. Ce règlement entend favoriser le recours aux variateurs de vitesse, qui règlent la puissance des moteurs en fonction des besoins réels au lieu de les laisser tourner constamment à plein régime, a précisé la Commission. Les moteurs industriels trop consommateurs d'énergie ne seront plus autorisés sur le marché d'ici 2011. Les plus gros moteurs devront être adaptés d'ici 2015 et tous les autres d'ici 2017. Pour ce qui concerne les moteurs électriques utilisés dans l'industrie, des exigences strictes en matière d'efficacité énergétique vont aussi être fixées, prévues entre 2011 et 2017.
Pour les circulateurs que l'on trouve dans la chaudière ou le système de chauffage de presque tous les bâtiments, le règlement entend faire basculer le marché vers des circulateurs ''intelligents'' à haut rendement, capables d'adapter leur fonctionnement aux besoins des systèmes de chauffage. Les économies d'énergie attendues sont de l'ordre de 25 TWh par an d'ici à 2020.
Quant aux deux règlements sur les téléviseurs et les réfrigérateurs/congélateurs, les économies annuelles d'électricité attendues sont d'environ 30 TWh d'ici à 2020. Seuls les réfrigérateurs et les congélateurs les plus économes en énergie pourront rester sur le marché. De leur côté, les téléviseurs les plus gourmands en énergie devraient être retirés du marché à partir de 2010.
315 TWh d'économies d'énergie par an attendues d'ici 2020
Au total, ce sont donc désormais neuf règlements en matière d'écoconception qui ont été adoptés, pour des économies d'énergie attendues de 315 TWh par an d'ici à 2020, soit plus que la consommation annuelle d'électricité de l'Italie.
Ce train de mesures est une étape importante dans la réalisation de nos objectifs en matière d'efficacité énergétique, de lutte contre le changement climatique et de relance économique, a déclaré le commissaire à l'Energie, Andris Piebalgs. Rappelons en effet que dans le cadre du Paquet ''Energie-Climat'', adopté en décembre 2008, l'UE s'est engagée d'ici 2020 à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre, et à améliorer de 20% de l'efficacité énergétique.
En cette période de crise économique, une reconversion vers une utilisation plus efficace de l'énergie, peut contribuer à stimuler l'économie en créant de nouveaux emplois. Cela peut aussi renforcer la compétitivité de l'industrie du fait d'une baisse des coûts énergétiques, a souligné la Ministre suédoise de l'entreprise et de l'énergie Maud Olofsson alors que l'Institut pour l'environnement de Stockholm (SEI) vient de publier un nouveau rapport indiquant que l'UE devait faire plus en la matière, afin de favoriser une économie ''éco-performante''.