C'est une analyse (1) de l'évolution des facteurs de risques de troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les salariés du BTP entre 2010 et 2017 qu'a publiée Santé Publique France (SPF) le 20 septembre. Elle est établie à partir des données de l'enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer). Ces risques, qui constituent la première cause de maladies professionnelles du BTP à l'instar des autres secteurs professionnels, incluent l'exposition aux contraintes biomécaniques, psychosociales et organisationnelles.
Il ressort de l'étude que les salariés du BTP sont plus exposés aux contraintes biomécaniques que les salariés des autres secteurs, mais sont en revanche moins exposés aux facteurs de risques psychosociaux et aux contraintes organisationnelles. Les principaux facteurs de risque biomécanique sont, selon l'INRS, la forte répétitivité des gestes, les efforts excessifs comme lors du port de charges lourdes, le travail nécessitant des gestes précis et très fins, ainsi que les postures inconfortables ou maintenues durant de longue périodes. L'exposition aux contraintes biomécaniques concerne davantage les hommes du fait qu'ils sont surreprésentés dans les postes d'ouvriers qualifiés, rapporte l'étude de SPF. Celle-ci montre aussi que la co-exposition à des contraintes biomécaniques et à des contraintes de rythme de travail touche un salarié sur trois.
L'analyse met par ailleurs en évidence une augmentation, entre 2010 et 2017, de l'exposition des salariés du sous-secteur de la construction de routes et voies ferrées à la position en torsion ou accroupie, ainsi qu'à la contrainte industrielle et au job strain (situation de travail tendue) pour ce qui relève de la construction de ponts et tunnels. De même, les salariés du sous-secteur des travaux de revêtement des sols et des murs voient augmenter leur exposition à la position en torsion ou accroupie, et leur faible marge de manœuvre dans leur possibilité d'interrompre leur travail. En revanche, la situation s'améliore en ce qui concerne l'exposition des travailleurs du secteur des installations électriques et de la plomberie vis-à-vis de l'exposition aux contraintes biomécaniques, organisationnelles et psychosociales.
« Afin de lutter contre les TMS dans le BTP, les actions de prévention à mettre en place devraient principalement cibler les sous-secteurs de la construction de routes et voies ferrées (construction de routes et autoroutes, construction de ponts et tunnels) et des travaux de revêtement des sols et des murs, mais également être destinées aux salariés des petites entreprises », conclut Santé publique France.
