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Mobilité : le gouvernement précise ses choix d'investissements pour l'avenir

Quelques jours après la remise des travaux de Mobilité 21, Jean-Marc Ayrault a précisé les choix d'investissements pour les infrastructures de transport. Optimisation de l'existant et poursuite des études sur les grands projets sont annoncées.

Transport  |    |  S. Fabrégat

"Le rapport Mobilité 21 montre qu'aujourd'hui, l'urgence n'est pas de lancer de nouveaux projets pharaoniques et déficitaires, mais d'agir pour la mobilité quotidienne des Français", a souligné le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors de la présentation du plan Investir pour la France, le 9 juillet.

Chargée de hiérarchiser les projets retenus dans le cadre du schéma national des infrastructures de transport (Snit), la commission Mobilité 21 a présenté fin juin deux scénarios d'investissement dans les transports. Le gouvernement "fixe comme référence" le deuxième scénario, jugé plus ambitieux par Philippe Duron, qui a présidé les travaux de la commission. Au contraire, pour la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), "ce scénario manque d'ambition, il s'agit davantage de rattrapage que de préparation de l'avenir".

Le Premier ministre table sur 30 milliards d'euros d'investissements, "tous financeurs confondus". Ainsi, "en moyenne, compte tenu des cofinancements (collectivités, Union européenne,…), l'effort de la Nation sera supérieur à 5 Md€ par an pour la modernisation et le développement des infrastructures de transports en France", précise le dossier de presse. Les deux tiers de l'effort porteront sur l'amélioration des réseaux existants et le tiers restant sera consacré aux grands projets.

Concernant le calendrier, la priorité sera donnée, entre 2013 et 2020, à l'amélioration des réseaux routiers et ferroviaires et à la finalisation des quatre chantiers de lignes à grande vitesse engagés. Les études sur les grands projets du Snit seront poursuivies jusqu'en 2017, date à laquelle le gouvernement s'engagera progressivement dans le financement des projets retenus. Enfin, entre 2015 et 2025, sera lancé le renouvellement du matériel roulant.

Amélioration de l'existant : Intercités, dessertes et réseau

Afin d'améliorer les services et réseaux existants, le gouvernement indique que "les moyens affectés au volet des futurs contrats de plan Etats-régions (CPER) seront confortés. Ce volet associera désormais les différents modes de transport (routier, ferroviaire, fluvial)". Le Premier ministre a précisé avoir demandé aux préfets d'ouvrir les discussions pour les CPER 2014-2020, avec l'objectif de finaliser le volet mobilité avant la fin de l'année. L'Agence de financement des infrastructures de France (Afitf) financera ce volet.

Elle sera également chargée de financer le renouvellement du matériel roulant des lignes Intercités, décidé par le gouvernement. Une première tranche de 500 M€ devrait permettre la livraison de trains neufs dès 2015 en remplacement des anciennes locomotives diesel et des voitures. Une deuxième tranche renouvellera les anciens trains Corail à compter de 2018-2019. Un appel d'offres sera lancé en 2015. En parallèle, "le gouvernement engagera avec les collectivités un diagnostic des complémentarités entre les dessertes TER et Intercités. (…) Ce travail est impératif pour pouvoir améliorer la performance des dessertes Intercités et dimensionner leur service à compter de 2015".

Réseau ferré de France (RFF) verra quant à lui "maintenue" une enveloppe moyenne de 2 Md€ par an pour le renouvellement du réseau. "Sur la durée de la législature, c'est ainsi l'équivalent du coût d'une ligne à grande vitesse qui aura été engagé pour renouveler le réseau existant, en plus des moyens alloués aux CPER", souligne le dossier de presse.

Grands projets : nœuds ferroviaires, fret et autoroutes ?

Parmi les priorités établies par le gouvernement pour le financement des grands projets se trouvent l'élimination des nœuds ferroviaires, la continuité des itinéraires fret et le maillage du réseau ferroviaire structurant.

Le gouvernement confirme le lancement de l'autoroute ferroviaire atlantique, qui reliera Lille à Bayonne et a demandé à la SNCF le lancement simultané de la ligne Calais-Perpignan, avec pour objectif la mise en service des deux lignes en 2015. A cette échéance, la France comptera ainsi quatre autoroutes ferroviaires (Perpignan-Luxembourg et Savoie-Italie sont déjà en service), ce qui permettra "de transférer 150.000 poids lourds par an en 2015 sur des trains, avec un objectif de 500.000 par an en 2020".

Pour les grands projets, le Premier ministre indique qu' "un dialogue avec les élus, qui a déjà débuté, permettra de tirer les conséquences immédiates pour chaque projet" et que les études se poursuivront jusqu'en 2017. De plus, "la priorisation des grands projets sera actualisée tous les cinq ans" pour prendre en compte les nouveaux paramètres socio-économiques.

Les associations s'alarment quant à elles du fait que le deuxième scénario de Mobilité 21 retienne comme prioritaire huit projets autoroutiers, "dont l'A45 et l'A31bis, en concurrence frontale avec des axes ferroviaires chargés", souligne la Fnaut.

Même son de cloche chez Agir pour l'Environnement : "La transition énergétique est un exercice de cohérence et non une auberge espagnole. Construire pas moins de huit nouvelles autoroutes (A28, RN154, A54, A31bis, A45, RN126, A56, RCEA) pour un coût évalué par la Commission Duron de 6 milliards d'euros n'est pas un investissement d'avenir mais le symptôme d'une grande méconnaissance de ce que doit être la transition énergétique".

Réactions6 réactions à cet article

APPRENDRE LES INDIVIDUS A EVITER TOUS DEPLACEMENTS INUTILES...APPRENDRE LES JENES GENERATIONS A RAISONNER LEURS DEPLACEMENTS...TROP DE SORTIES GADGETS, TROP DE GASPI...SI ON COMMENCAIT PAR LÀ, NOUS AURIONS DÉJÀ REALISÉ D ÉNORMES PROGRÉS...

BERTRAND | 11 juillet 2013 à 10h04 Signaler un contenu inapproprié

Le grenelle avait dit:" pas de construction de nouvelles autoroutes", mais c'était le grenelle (il ne faut plus utiliser ce terme),résultat des projets en veut tu en voilà!! Le gouvernement Hollande n'est toujours pas entré dans le 21éme siècle: Lamentable!

lio | 11 juillet 2013 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié

En fait, c'est 100% de rattrapage qu'il faut absolument. Le lamentable état des transports en commun urbains en témoigne. Les citoyens sont usagés à force d'être transportés moins bien que du bétail pour aller bosser quotidiennement.
Par exemple, qui est satisfait du fonctionnement des RER?

Albatros | 11 juillet 2013 à 11h13 Signaler un contenu inapproprié

"l'urgence n'est pas de lancer de nouveaux projets pharaoniques et déficitaires", souligne Jean-Marc Ayrault.

Ça me rappelle un certain projet d'aéroport...

2nz | 11 juillet 2013 à 11h41 Signaler un contenu inapproprié

Ce qui est assez curieux en ces temps de soi-disant "transitions énergétique" c'est le renversement du rapport des coûts entre le transport automobile et le transport ferroviaire.
Il y a quinze ans, pour une personne seule, il était largement plus intéressant de prendre le train. C'était bien moins cher que la voiture.
Aujourd'hui c'est le contraire. Exemple: un aller-retour Bordeaux Bayonne en train plein tarif 2ème classe coûte 64€ pour un trajet d'un peu moins de 400 km aller retour (avec un trajet TGV qui coûte 4 € de plus que le TER, pour le même service sur une ligne normale).
Pour 6 € de plus, je remplis le réservoir d'une Clio avec lequel je fais environ 900 km.
Le prix est le même que je sois seul dans ma voiture ou accompagné de 4 personnes supplémentaire. Pour le train, je multiplie par 5. Même en comptant l'amortissement de la voiture et les frais d'assurance et d'entretien, il n'y a aucune ambigüité.

Le bilan s'est donc nettement dégradé alors même que l'on ne cesse de répéter dans le même temps que l'on veut favoriser l'utilisation des transports en commun. Drôle de façon de s'y prendre... et drôle de service public qui augmente ses tarifs de façon largement supérieure au plus libéral des produits.
Si quelqu'un a une explication... même irrationnelle...

Capmargaret | 23 juillet 2013 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié

Lancer des autoroutes ferroviaires, c'est bien.
Mais..,
Quid du trafic fret sur les lignes secondaires ?
Quid de trafic marchandise par wagon isolé ?
Quid de l'arrêt des fermetures de nos lignes secondaires ?
Quid de la réouverture de ces ligne secondaires qui ont été fermées parce que pas suffisamment rentables aux yeux de l'opérateur ?

Et pendant ce temps, des flottes de camions défoncent nos routes, et polluent sans vergogne.

Au lieu de nous imposer, en guise de "transition énergétique", des outils polluant comme l’est l’éolien, l’Etat serait bien inspiré de reconsidérer l’utilité de généraliser le transport par le rail et d'y investir l'argent public gaspillé en pure perte, d'un point de vue bilan carbone, pour le confort des promoteurs de l'éolien industriel.

J’ajoute que les lignes à grande vitesse ne sont pas une priorité.
Remettre en état le maillage qui existait, voilà qui serait judicieux.
Ça, ce serait bénéfique pour le bilan carbone.

Il faut bien ce dire que tôt ou tard, le transport routier, qu’il soit celui des personnes ou des marchandises, sera un luxe, pour cause de raréfaction du pétrole.
Quand je vois dans ma région, passer en 2x2 voies une départementale qui double une voie ferrée, je me dis que c’est fait dans un but purement électoraliste, pour le bénéfice du député du coin !

Tireman | 22 septembre 2013 à 13h29 Signaler un contenu inapproprié

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